CHU de Pointe-à-Pitre
Agnès Buzyn doit décider entre deux options
La ministre Agnès Buzyn a bien compris l'urgence de la décision que les élus de Guadeloupe attendent d'elles. D'ici vendredi, a indiqué la présidente du Conseil départemental, Josette Borel-Lincertin, nous aurons sa décision finale que je présenterai au conseil de surveillance du 20 avril." Agnès Buzyn n'attendra certainement pas vendredi pour trancher puisque l'ensemble des personnes qui participaient à la grande réunion consacrée au CHU lundi soir au ministère des Outre-mer s'attendent à ce qu'elle informe dès jeudi la directrice de l'Agence régionale de santé, Valérie Dénus, de l'option qu'elle entend mettre en oeuvre. "Quelle que soit l'option retenue, indique le sénateur Théophile, nous avons insisté sur la sécurité et la continuité des soins, le dialogue social et le caractère universitaire de notre centre hospitalier." "Il faut donner des soins de qualité aux Guadeloupéens, a insisté le président de Région Ary Chalus, les rassurer et surtout que tous les élus soient solidaires de l'ARS, des médecins, des patients et de tous les usagers de l'hôpital." Les deux options présentées à la ministre présentent des inconvénients et la ministre de la Santé s'est d'ailleurs montrée préoccupée... . La première option, a résumé le député Max Mathiasin, consisterait à évacuer la tour Nord, la nettoyer, faire toutes les réparations possibles. Mais cela révèlera aussi toutes les fragilités dues à l'incendie et qu'on ne soupçonne pas..." L'option décontamination va apporter quelques éléments de satisfaction parce les soins critiques sont conservés sur place. L'option n° 2 propose une délocalisation sur Basse-Terre, Bouillante, Grande-Terre, Marie-Galante... "J'ai choisi de faire jouer la solidarité", explique la présidente Borel-Lincertin, qui a d'ores et déjà décidé de permettre à l'hôpital d'utiliser la moitié de Palais royal. "Nous continuerons aussi à mettre à profit la spontanéité du privé pour être à côté du CHU. Ce scénario 2 donne une autre vie à cette solidarité et donne aussi tout son sens au caractère archipélagique de la Guadeloupe. C'est une délocalisation qui permettrait une nouvelle organisation, c'est-à-dire un hôpital éclaté mais qui assurerait un système de soins performants à terme. "Ca prendra du temps", nuance la présidente du département.
Le U de CHU
Ary Chalus a rappelé que depuis l'incendie, l'Etat avait déjà mis la main à la poche à hauteur de 43 millions d'euros et que 50 autres millions seraient dévolus en fonction de l'option que Mme Buzyn choisira. "Quelle que soit l'hypothèse retenue, la ministre a garanti aux élus présents un examen sérieux. "Nous lui faisons confiance pour que la décision qui sera prise, a indiqué le député Mathiasin, aille dans le sens du meilleur système de soins, pour garder le caractère universitaire du CHU et pour favoriser le dialogue social afin que nous obtenions un consensus en attendant que le nouvel hôpital sorte de terre."
Il y a donc une perspective de quelques années difficiles sachant que le futur CHU est programmé pour 2022... "Nous pensons, assure le président Chalus, que cette situation va perdurer maximum dix-huit mois, mais là où j'ai insisté, c'est pour que la construction du nouveau CHU continue sans entraves !" Quelques signes penchent en faveur de l'option 2 si l'on écoute le président Chalus : " La Région investit sur un campus santé, le cyclotron doit être opérationnel d'ici quelques jours et la ministre de la Santé doit venir l'inaugurer, et nous allons inaugurer ce week-end le scanner à Marie-Galante." Même son de cloche au département où l'on envisage le rôle de Marie-Galante comme un centre où les internes pourraient aller pratiquer, se former... Le Département demande par ailleurs à l'Etat de l'accompagner pour remettre à niveau le centre gérontologique qui était destiné à être évacué. "Je n'accepterai pas, assure Mme Borel-Lincertin, qu'il continue d'accueillir des personnes en fin de vie dans les conditions dans lesquelles on les héberge actuellement. Il faudra y aménager des conditions décentes de fin de vie. Ce sont mes exigences !"
Quelle que soient encore l'option qui sera retenue, personne ne s'attendait à ce que le CHU brûle... Mais, face à la catastrophe, il faut faire face comme la Guadeloupe a l'habitude de le faire quand passe un un cyclone !
FXG, à Paris