Le tourisme outre-mer vu par le palais d'Iéna
Le modèle de tourisme costaricien est adapté aux outre-mer
Dans un avis adopté mercredi dernier, le conseil économique, social et environnemental propose de promouvoir le tourisme durable dans les Outre-mer en s'inspirant du modèle touristique du Costa Rica.
Partant du fait que la Guadeloupe a été désignée par l'UNESCO, "réserve de biosphère", que la Martinique est un des 34 hot spots de la biodiversité, que la Guyane est connue pour son extraordinaire forêt amazonienne et ses nombreux fleuves et ses mangroves, que le lagon de Mayotte abrite 760 espèces de poissons différentes et 22 espèces de mammifères marins, soit 1/4 de la diversité mondiale des baleines à bosses, des dauphins et des dugongs, qu'une partie du lagon de Nouvelle-Calédonie a été inscrite au patrimoine de l’UNESCO ou encore que les pitons, cirques et remparts de La Réunion sont entrés au patrimoine mondial, le conseil économique, social et environnemental, dans l'avis qu'il a adopté mercredi 29 mars pour l’instauration d’un nouveau modèle de tourisme outre-mer préconise d'engager les outre-mer sur la voie du tourisme durable en mettant l’identité culturelle et la richesse de la biodiversité des territoires au coeur de leur stratégie, portée par une véritable politique de recherche. Il souhaite qu'au niveau national, une réunion interministérielle fixe les priorités d’élaboration des plans tourisme durable outre-mer qui déboucherait sur la signature des contrats d’objectifs entre l’État et les collectivités ultramarines. Le CESE propose encore que l'agence d'Etat Atout France se dote d’un pôle outre-mer pour faire le lien avec les collectivités ultramarines et appuyer les initiatives locales.
Compenser le coût carbone des voyages
Non content de vouloir doter les observatoires du tourisme d'outils statistiques, le CESE veut aussi mettre l'accent sur la formation et les offres d'apprentissage en lien avec LADOM. Il s'agit encore d'impliquer la population au développement durable par la découverte de la biodiversité. Ainsi France tourisme ingénierie, la CDC et la future Agence nationale des territoires pourraient accompagner les collectivités ultramarines dans l’élaboration et la mise en place de plans en faveur du tourisme durable.
Des taux bonifiés d’aide à l’investissement pourraient être proposés sur la base de critères de développement durable tout comme devraient être créés des dispositifs d’aide accompagnés d’un volet social (entre autres l’embauche, la formation continue, le maintien de l’emploi, l’accueil de jeunes en apprentissage) dans le secteur touristique.
Le CESE préconise encore que les entreprises de transport aérien et maritime qui assurent des liaisons vers les territoires d’outre-mer incitent leurs clients à compenser le coût carbone de leurs voyages par un don à une association locale oeuvrant pour la protection de l’environnement. Les compagnies s’engageraient à abonder ce don de façon équivalente.
Enfin, l’Etat et les collectivités poursuivent doivent amplifier leur politique de labellisation des initiatives touristiques durables présentes en outre-mer.
En conclusion, le CESE estime que Le tourisme durable dans les Outre-mer pourrait s’inspirer du modèle costaricien souvent cité pour son exemplarité. Celui-ci allie une offre touristique classique avec une offre durable basée sur une multitude de structures locales, souvent familiales, réparties sur tout le territoire, en lien avec des parcs naturels valorisant l’extraordinaire biodiversité de ce pays.
FXG, à Paris
La contribution du CESE aux assises
Jean-Etienne Antoinette et Joëlle Prévot-madère ont été les rapporteurs pour avis de la contribution aux assises des Outre-mer présentée par la délégation à l’Outre-mer.
L’accès à la santé et aux soins de qualité, l'accès à l’habitat et au droit au logement, l'accès pour la jeunesse aux parcours d'insertion et de formation, l'égalité femmes hommes, la transition numérique dans le sens de la performance sociale, économique et environnementale, la transition écologique, l'évaluation des dispositifs de soutien fiscal à l’investissement et d’aide sociale sont les huit axes développés dans cet avis, lui aussi adopté mercredi dernier.