Sargasses
Les sargasses au Sénat et au secrétariat général de la mer
Une délégation du secrétariat général de la mer doit venir à la mi-mai pour évaluer les impacts de la crise des sargasses et les moyens de lutte en Guyane et aux Antilles tandis qu'Annick Girardin annonce avoir fait débloquer un fonds d'urgence de 1,5 millions.
Marie-Laure Phinéra-Horth, présidente de la communauté du Centre Littoral (Guyane), Liliane Piquion, vice-présidente de l'agglomération Cap Excellence (Guadeloupe), et Joseph Peraste, maire du Marigot (Martinique), devaient rencontrer mercredi matin à Paris Justine Roulot, la conseillère du ministre Nicolas Hulot, en charge de la biodiversité, de l'eau et de la mer, pour évoquer le problème des sargasses. Au dernier moment, le ministère de la Transition écologique et solidaire leur a fait savoir que le rendez-vous était reporté et comme les deux élus Antillais avaient fait exprès le déplacement, c'est finalement Eric Banel, le conseiller pour l'économie maritime et portuaire au secrétariat général de la mer, organisme qui dépend du Premier ministre, qui les a reçus mardi matin. Le secrétariat général a fait savoir qu'il allait examiner une méthode avec des bateaux capables d'anticiper l'arrivée des sargasses par des actions de prélèvement au large.
Si les Antilles sont très fortement impactées d'un point de vue touristique, la Guyane l'est davantage pour la pêche.
Vincent Bouvier, le secrétaire général de la mer, est venu saluer les élus à la fin de la réunion et leur a annoncé qu'une délégation de son organisme viendrait sur place à la mi-mai.
Faire payer le pollueur
Mardi après-midi au Sénat, la ministre des Outre-mer était interpellée par le sénateur de la Guadeloupe, Dominique Théophile (LREM) qui déplorait une catastrophe écologique, économique et sanitaire. "Quels moyens financiers et quelles actions supplémentaires, lui a-t-il demandé, comptez-vous mettre concrètement en oeuvre contre cette catastrophe naturelle ?"
Le sénateur lui a aussi demandé que la France fasse appliquer le principe du pollueur payeur en remontant à la source de la pollution. Sur cet aspect international du problème, Annick Girardin a été laconique en évoquant "la nécessité d'une coopération régionale internationale". "On va remettre une couche, a indiqué le sénateur, car la résolution de ce problème ne peut être que de la coproduction à l'international et c'est le Brésil qui est pointé du doigt !"
Sanitairement, le danger des sargasses provient de leur pourrissement qui dégage du gaz d'hydrogène sulfuré.
La ministre, évoquant un "désastre", a rappelé l'avis du haut conseil de la santé publique qui a recommandé dès 2012 "le ramassage systématique et régulier et le stockage des algues sargasses". Elle a encore rappelé que depuis 2014, une veille sanitaire était mise en place et que des appels à projets avaient été lancés par l'ADEME pour le ramassage et la transformation des sargasses. La ministre est revenue sur les efforts financiers du ministère de l'Ecologie et de l'ADEME depuis 2015 et de son ministère qui a mis en place un fonds d'urgence de 1,5 millions d'euros dont 700 000 pour la Guyane pour lutter contre les sargasses.
FXG, à Paris