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Publié par fxg

Le visiteur est accueilli en entrant dans la galerie parisienne A2Z Art gallery par la toile "Freedom" du jeune Ronald Cyril. Un personnage sexy et fantasmagorique semble vouloir s'enfuir du tableau...

Le visiteur est accueilli en entrant dans la galerie parisienne A2Z Art gallery par la toile "Freedom" du jeune Ronald Cyril. Un personnage sexy et fantasmagorique semble vouloir s'enfuir du tableau...

Plastique guadeloupéenne à Paris

Voilà la première vague d'éclats d'îles ! Elle est arrivée à Paris, au coeur de Saint-Germain des Près, le 26 avril et y reste jusqu'au 9 mai.

"C'est le tsunami avant que n'arrivent les petites vagues, de manière plus douce, plus souple", explique Olivier Tharsis, qui dirige avec son compagne l'agence Krystel An Art, organisatrice de cette exposition pour la Région Guadeloupe. Après cette première exposition à la galerie A2Z Art gallery, la Région a prévu deux autres salves en juin puis en octobre, avec six artistes à chaque fois, à faire découvrir au public et collectionneurs parisiens.

Krystel Tharsis, co-commissaire de l'exposition, a séléctionné les artistes exposés. Ils sont So Aguessy Raboteur, la plus jeune, qui travaille beaucoup le numérique, Nicolas Nabajoth, le photographe du groupe, Joël Nankin, le défenseur des peuples et de la Guadeloupe, Alain Joséphine, plasticien abstrait et musicien, Ronald Cyril et ses imaginaires créoles, et Anaïs Verspan, qui apporte une touche abstraite mais aussi revendicatrice avec son casque colonial revisité. "Elle est un peu la filleule de Nankin", précise Olivier Tharsis. Ronald et Anaïs ont déjà travaillé avec Joël Nankin, c'était en 2014, pour l'ouverture de sa galerie. L'expo, autour de mé 67, s'appelait Grenn sel. Ces artistes appartiennent tous au paysage artistique guadeloupéen. "Nous voulons faire vivre une Guadeloupe de l'esprit, explique Georges Brédent, vice-président en charge de la culture, donner à voir sa manière d'explorer le réel et décliner notre identité plurielle et la mettre en relation avec d'autres cultures du monde."

L'opération est à saluer car en dehors du travail de Claire Richer, de Patricia Condo et les expositions 3X3 lancées en 2011 par la fondation Hayot, l'art caribéen a peu de visibilité à Paris. "Je crois que le marché de l'art parisien n'est pas prêt, relate Anaïs Verspan. Il faut donner les outils pour que les gens comprennent cet art. Les artistes haïtiens et africains sont présents, mais nous, nous n'avons aucune visibilité." Ronald Cyril qui était l'an dernier à la maison des arts de Bagneux avec notamment Hervé Télémaque estime que "sortir du pays permet de se nourrir, de valoriser l'art de la Guadeloupe, de dialoguer avec d'autres artistes." Il y a un mois encore, il était à Miami pour le premier Tout monde festival.

Esthétiques  singulières, esthétiques du monde

Si Anaïs Verspan pense que son art est jugé "trop fort, trop marqué et peut-être pas assez malléable" pour les Parisiens, elle reste persuadée qu'il y a "une place pour toute écriture" : "Il faut donc un lieu de démonstration et cette exposition est un tremplin pour essayer de changer un peu les mentalités." C'est ce chalenge que la Région et Krystel An Art relèvent avec ces éclats d'îles. Olivier Tharsis que l'on a connu patron du Bik Kréyol à Bémao, est, depuis parti s'installer au Portugal. De là, il organise avec Krystel des expositions d'art guadeloupéen à Londres, à Moscou, au Portugal...

"C'est déjà ce que je faisais au Bik kreyol, explique-t-il, promouvoir et mélanger la Caraïbe. On a des valeurs sûres, des choses à montrer au monde." La Région ne s'y est pas trompée qui a décidé de les accompagner dans leur démarche : "Dans cette plate-forme de l'art qu'est Paris, indique Georges Brédent, il est important que l'on sache que les îles de Guadeloupe, la Caraïbe existent, qu'elles ont des esthétiques peut-être singulières mais qui sont appelés à enrichir les esthétiques du monde." "Notre enjeu, complète Olivier Tharsis, c'est de dire qui on est ! Et comme on aime les choses de haut de haut niveau, on fait les choses à notre niveau !" C'est-à-dire au top.

FXG, à Paris

AGZ Art, Gallery 22 rue de l'échaudé, métro Saint-Germain des Près

Ils étaient au vernissage

Anaïs Verspan

"Mon art c'est moi, sans fard, même s'il y a toutes ces couleurs, et une part de la Guadeloupe. J'arrive à exprimer les choses en peignant,  en créant. Je pense être doué pour ça d'autres sont doués pour les mathématiques, d'autres pour la politique ou le management, moi c'est la création et j'arrive à véhiculer  et transmettre des sentiments, des premières émotions."

Sa série des "Douisom", repose sur un jeu de mot entre entre "dédou" et le doudouisme. Elle l'apparente à un doudouisme 2.0. "C'est un travail sur le madras, tissus traditionnel mais engorgé de doudouisme, victime de préjugés, et qui endosse pourtant un passé douloureux puisque les femmes esclaves récupéraient les torchons abîmés et s'en paraient parce qu'elles n'avaient plus leurs attributs esthétiques de beauté. C'est fou comment ce peuple peut transcender en fait les douleurs et les transformer en esthétique, en beauté !"

Ronald Cyril

Dominiquais par sa mère, Guadeloupéen par son père, L'artiste s'intéresse aux contes et légendes, à la mythologie... Ce décor nourrit son imaginaire fantastique, sa mythologie personnelle, son histoire propre et le désir d'arriver à l'universel. "Créer, dit-il, c'est s'affirmer, dire au monde qu'on est présent, affirmer sa présence. Mes peintures sont des métaphores plastiques." Son travail parle de nos territoires, de nos différences et de nos similitudes. Sa série Siwo parle du festif, des sorties en boite. Il y a l'avant Siwo et l'après Siwo, l'after... Derrière les mornes que Ronald Cyril peint, il y a ce no man's land où il existe une forme de mystère, d'indéterminé...

Quelques oeuvres

Alain Joséphine

Nicolas Nabajoth

Joël Nankin - Thiarroy

Ronald Cyril - Siwo

Anaïs Verspan

So Aguessy Raboteur - Renaissance

Anaïs Verspan - Douisom

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