Surlendemain de sauvetage rue Marx Dormoy
Atterrissage rude pour la maman du garçonnet sauvé par Mamadou Gassama
"Mon mari n'a rien à dire..." Les journalistes des chaînes d'information continue faisaient le pied de grue mardi dès potron-minet devant le 51 rue Marx-Dormoy, Paris 18, la résidence HLM de fonctionnaires où le jeune Malien Mamadou Gassama a sauvé samedi 27 mai la vie d'un enfant de 4 ans suspendu dans le vide. Tous guettaient le retour de la maman du garçonnet qui, la veille au soir, s'était envolée de Saint-Denis de la Réunion à bord d'un vol d'Air Austral pour l'aéroport Charles-de-Gaulle. La jeune maman est arrivée vers 7 h 50, mardi, devant les grilles de sa résidence avec son bébé dans les bras et ses bagages. Elle refuse alors de déclarer quoique ce soit aux médias présents.
Sur le boulevard, certains véhicules ralentissent à hauteur de l'immeuble pour jeter un oeil à la façade rendue célèbre par les images du jeune Malien jouant les Spiderman sauveteur ! Des piétons aussi s'arrêtent, font des photos avec leur téléphone. Une bande de jeunes s'attardent devant la grille et l'un d'eux fait même mine d'escalader la façade, sans toutefois décoller du sol ! Les curieux commentent. L'un évoque la hauteur de la façade : "Il était au 5e niveau..." Un autre explique que l'enfant a chuté du 6e au 5e étage avant de se rattraper à la balustrade...
Le voisin que tous les téléspectateurs ont vu impuissant à côté de l'enfant suspendu n'est pas là, mais d'après une journaliste qui était déjà là la veille, il cherchait les médias pour leur expliquer sa réelle impossibilité à intervenir... Des badauds connectés par smartphone aux chaînes d'information échangent : "Le père jouait à Pokemon go..." Un journaliste de TF1-LCI arrive sur place. Il indique que ses confrères envoyés à l'arrivée de l'avion se sont fait envoyés paître par la jeune mère. "Quelqu'un leur a même crié : charognard... Je ne sais pas à qui c'était adressé..." Leurs collègues de BFM témoignent du même refus qu'ils ont essuyé devant l'immeuble à son arrivée. Des journalistes de RTL Allemagne se sont pourtant introduits dans les étages de l'immeuble. Ils redescendent bredouille. "Elle nous a ouvert, mais pour nous dire qu'elle ne voulait pas parler."
Les voisins de la maman, au 6e, des Réunionnais aussi, ont ouvert leur porte, mais ils ne savent rien... "Elle est très agressive", témoigne le caméraman de RTL. Sur les images qu'il fait défiler, on voit la maman ouvrir la porte. " C'est vous la mère du garçon ?" "Non, je suis sa merde et vous aussi ! Entrez et j'appelle la police ! Dégagez ! Mon fils dort, vous allez le réveiller !" Profitant du passage d'un locataire de la résidence, quelques journalistes (dont votre narrateur) s'introduisent et parviennent devant la porte de la dame au 6e. Elle ouvre pour dire qu'elle ne souhaite pas parler à la presse. On lui demande toutefois si elle est rassurée par le fait que le procureur ait accepté de rendre son fils à son père. "Quelle personne sensée ne serait pas rassurée", répond-elle non sans moins d'agressivité. Elle regrette surtout qu'un "moment d'égarement" de son mari, "une affaire de famille comme ça", ait pu les projeter à la une de l'actualité nationale. Elle ne veut rien dire de son fils, ni de son mari... Elle explique son agressivité en disant avoir "le sentiment d'être jugée par la France entière". Affirmant qu'elle est quelqu'un de discret, elle refuse encore et encore de parler devant les caméras, concédant simplement qu'elle était heureuse de retrouver son enfant sain et sauf.
FXG, à Paris