Récif corallien en péril
Animation autour du récif coralien à l'aquarium de Paris
A l'occasion de la fête de l'océan qui s'est déroulé le week-end du 10 juin, l'IRD-Réunion a envoyé à Paris un de ses chercheurs pour sensibiliser les jeunes aux récifs coraliens.
Pascale Chabanet, chercheur en biologie marine à l'IRD de la Réunion est venu à l'aquarium du Palais de la Porte Dorée à Paris pour participer à la fête de l'océan qui se poursuit tout ce week-end. La scientifique est venue participer ses savoirs scientifiques en animant des ateliers avec des élèves, du CE2 aux terminales. Son métier, c'est de comprendre les écosystèmes coraliens, c'est-à-dire autant les coraux que les poissons associés associés aux récifs coraliens, voire les hommes ! "C'est vrai, confie-t-elle, que au début de ma carrière, je travaillais sur les coraux et les poissons avec la tête dans l'eau et plus ça va, plus je m'intéresse à cette globalité qui doit absolument intégrer l'homme." Alors quoique biologiste, elle travaille de plus en plus avec des anthropologues, des géographes et même des juristes. "C'est ce qui m'intéresse aujourd'hui, ce décloisonnement de la science, étudier un écosystème avec des regards croisés pour mieux le comprendre." Mais également pour mieux partager et c'est ce qu'elle est venue faire à Paris. "Je pense, explique-t-elle que le transfert des connaissances est essentiel parce que c'est quand on comprend que l'on peut protéger." Pour autant, Pascale Chabanet émerveille d'abord les jeunes en leur parlant d'un écosystème qui est en fait très peu connu. "Les gens mettent très peu la tête sous l'eau !" Alors, elle leur explique qu'elle travaille sur le "monde de Némo". "Je leur dis d'abord que le corail, c'est un animal qui pond des oeufs et pas un caillou. A partir de là, on n'a pas besoin de leur dire qu'il ne faut pas marcher dessus !" Et cet ecosystème n'est pas que merveilleux, il rend beaucoup de services ! C'est une biodiversité très riche qui peut être un support pour les activités économiques, la pêche, le tourisme, pour la protection des côtes...
"Le récif entre nos mains"
A la Réunion, la caractéristique du récif est d'être jeune donc encore plus fragile. L'île a 3 millions d'années, le récif 800 000 ans. "Il n'a pas eu le temps de se développer, on parle d'un récif frangeant, c'est-à-dire attenant à la côte." Alors qu'à la Réunion, la barrière est tout au plus à 500 mètres du bord quand ce n'est pas 100 mètres, en Nouvelle-Calédonie, la barrière de corail peut se situer jusqu'à 20 kilomètres du bord. "C'est dans ce bassin versant que s'écoulent, dès qu'il y a de la pluie, des cyclones, la terre et les pollutions qui vont toucher la barrière, la partie vivante du récif coralien." A cela s'ajoute la présence humaine, bien plus importante à la Réunion qu'en Nouvelle-Calédonie. "Si la grande menace qui pèse sur ce récif est le blanchissement dû au réchauffement climatique, il y a d'abord l'impact de l'homme, de l'urbanisme et de l'agriculture..." Pour toutes ces raisons, Pascale Chabanet estime que le partage de la culture scientifique auprès des jeunes est essentiel. Elle a ainsi créé une mallette pédagogique qu'elle et ses 4 co-créatrices (scientifiques, enseignante, graphistes) ont nommée Maréco, trois syllabes pour dire "le récif coralien entre nos mains". Le principe est le transfert des connaissances de façon ludique. Il y a un jeun de sept familles pour apprendre la biodiversité en s'amusant, un livret de découpage et de coloriage pour apprendre ce qui menace les coraux et enfin, il y a un jeu de plateau coopératif pour apprendre à partager le milieu... Il y a plusieurs joueurs : le pêcheur, le plongeur, l'écogarde, le touriste... Et tout le monde réfléchit ensemble aux solutions pour préserver ce milieu. C'est ce samedi et ce dimanche que les enfants vont pouvoir expérimenter ce jeu sur un plateau géant où chaque pion sera un élève.
FXG, à Paris
Le programme e-pop lancé dans l'océan Indien en 2019
Le projet e-pop, les petites ondes participatives existe déjà en Nouvelle-Calédonie. Il consiste à impliquer les jeunes en faisant d'eux des reporters. Leur mission, avec les moyens du journalisme mobile, est d'aller interroger des anciens sur des problèmes environnementaux, de réchauffement climatique. "Nous allons le lancer dans l'océan Indien, annonce Pascale Chabanet, en prenant comme base l'IRD de la Réunion qui coordonnera le programme, mais en travaillant avec Madagascar, les Seychelles, les Comores, etc... "C'est, conclut Mme Chabanet, un bel exemple pour faire participer les jeunes à la sensibilisation de la population."