Le Hop tour des jeunes pilotes décolle le 15 juillet de Chartres
Syégo, le Guadeloupéen du Hop tour des jeunes pilotes 2018
Syego Joailles, un moun'Zabym de 24 ans, s'envole le dimanche 15 juillet de Chartres (Eure) pour courir le Hop tour, le tour de France des jeunes pilotes.
"On va vivre pendant deux semaines des moments mémorables, forts ! Je vais rencontrer d'autres pilotes, voir d'autres horizons !" A bord du Robin DR400, le monoplan monomoteur qu'il loue à son aéroclub de Saint-Cyr l'Ecole (Yvelines), il va rallier Chartres à Landivisiau (Finistère) où il aura droit à une visite de la base militaire aérienne avec ses mirages et ses rafales, puis une nouvelle étape militaire à Saintes (Charente maritime), puis Bourges (Cher), Pau (Pyrénées Atlantiques) et enfin Aurillac (Cantal). "Ce sera une compétition contre soi-même, prévient le jeune pilote. Il faudra que je sois précis sur la navigation et que je sache estimer au mieux ma consommation de carburant." Ils seront ainsi 45 avions à former la flotte de ce rallye aérien. Ils piloteront tous le même type d'appareil (160 cv, 4 heures d'autonomie et une vitesse moyenne de vol à 225 km/h). En plus d'une épreuve de maniabilité, les concurrents seront jugés sur la théorie mais aussi sur l'esprit de camaraderie. Avant même de s'envoler, Syégo a déjà une victoire à son actif, car ils étaient nombreux à postuler pour faire partie des 45 pilotes sélectionnés ! Il a accompli avec succès un navigation de 80 nautiques autour de Chartres, puis à Chatenay-Malabry, il a du résoudre, en groupe, une épreuve théorique : comment abaisser le coût de l'heure de vol ? Ca n'a pas été trop difficile pour cet élève ingénieur à Polytech Sorbonne qui vient de soutenir son mémoire. "Je me forme en alternance chez Safran Aircfraft Engines, l'ancienne SNECMA, où je m'occupe de maintenance de moteur d'avion." Car Syégo se destine à une carrière de pilote professionnel. "En septembre, quel que soit mon palmarès au Hop tour, je pars en Angleterre pour apprendre la théorie de pilote de ligne !" Après six moins dans cette english school, il pourra présenter la pratique.
Ca plane pour lui
Syégo a commencé à voler à à l'école des pupilles de l'air dans l'Hexagone où il s'initie au planeur. "Nous avions un accès privilégié dans un aéroclub où j'ai pu m'initier gratuitement au planeur. J'avais 16 ans." Car si sa famille est de Perrin et sa maman de Port-Louis, après le collège des Persévérants à Basse-Terre jusqu'à la quatrième, le collège des Abymes et un début de seconde à Massabielle, il a suivi sa mère gendarme en métropole. "Depuis que je suis petit, je voyage avec ma mère et j'ai fait de nombreux aller-retour entre l'Hexagone et la Guadeloupe ce qui fait que j'ai passé beaucoup de temps dans des avions et j'avais déjà ce goût du voyage !"
Et puis en Guadeloupe, à Perrin d'abord, puis à Dothémare, il a grandi en regardant passer les avions au-dessus de sa maison. Il était incollable pour dire si c'était le vol Corsair pour Paris, le vol Air France ou le vol Air Caraïbes... 'Je connaissais même les horaires tellement je les entendais", s'amuse-t-il !
Syégo a arrêté le planeur au bout d'un an quand il est parti à la Réunion. C'est là qu'il a obtenu son baccalauréat S mention bien ! Il débute ses études supérieures par une prépa maths sup PCSI au lycée militaire d'Aix-en-Provence. "J'ai caressé l'idée de faire pilote militaire... J'ai essayé, mais c'est pas passé !" Il enchaîne alors avec deux années de DUT à Saint-Jérôme (Marseille). En 2015, quand il entre à Polytech Sorbonne à Jussieu, il décide d'apprendre à voler. A 2 km de son domicile à Saint-Cyr, se trouve un aérodrome qui abrite plusieurs aéroclub. "Je me suis rendu compte qu'ils recrutaient et que je pouvais voler tout en poursuivant mes études." Il saute le pas et il s'inscrit pour obtenir la licence de pilote privé qu'il obtient une cinquantaine d'heures de vol plus tard. "J'étais très investi ! La passion et la motivation ont fait le reste !" Pas une soirée, pas un week-end où on ne l'ait vu au club ! Et puis il a pu compter sur le talent d'un super instructeur, Koma Than, Sri Lankais et pilote professionnel qui a su lui faire partager sa passion.
Du mont Saint-Michel aux Saintes
Depuis, Syégo a volé plus de 200 heures sur son petit Robin DR 400. Il a survolé les falaises de Dieppe et le Mont-Saint-Michel, le port de la Rochelle, Laigle et même Troyes en Champagne... En Guadeloupe où il revient souvent en vacances, il s'est inscrit aux Ailes guadeloupéennes, le petit aéroclub du Raizet et, à bord d'un Piper PA 28, il a survolé Marie-Galante, la Désirade et les Saintes. "J'ai même volé une dizaine d'heures au Canada ! J'y suis allé deux semaines, chez des pilotes de mes amis et je me suis fait lâcher sur des machines là-bas !"
Leetchi et facebook
Pour boucler le budget de son tour de France des jeunes pilotes (il a besoin de 4000 euros), Syégo a ouvert une cagnotte sur leetchi (https://www.leetchi.com/c/un-petit-brin-de-guadeloupe-au-hoptour-des-jeunes-pilotes-2018) et une page facebook (https://www.facebook.com/Pilote.Syego/) pour que l'on puisse suivre son aventure. La banane et l'auto-école Bolbec le soutiennent déjà. Et puis quand tout sera terminé, quand Syégo aura sa licence de pilote de ligne, il regardera "du côté d'Air France, d'Air Caraïbes, d'Air Antilles, de French Bee ou d'une compagnie low cost !"
FXG, à Paris