Un pièce guyanaise à la chapelle du verbe incarné
La forêt des illusions au Off d'Avignon
Pour la vingtième édition du Théâtre des Outre-mer en Avignon (TOMA), la scène de la chapelle du Verbe incarné accueille "La forêt des illusions", la pièce du Guyanais Grégory Alexander.
Un enfant s 'enfonce dans la forêt et croise la route de Maskili, maman Dilo, Massala et du grand caïman, toutes créatures sorties des contes et histoires fantastiques que lui contait sa grand-mère... Cette forêt fait écho à la nuit intérieure de l'enfant et cette forêt transformera l'enfant qui ose la pénétrer... Plus qu'une mise en scène, Grégory Alexander a voulu faire de ce spectacle une expérience dramatique, plastique, numérique et musicale et dans ses lignes de forces, on ressent les événements de février et mars 2017. "J'ai écrit ce spectacle pendant le mouvement social et, dans mon écriture, j'ai pris le parti de raconter une histoire avec la culture en fil rouge, la culture qu'a laissé la grand-mère au héros, la culture qui soutient le parcours de l'enfant tout le long du spectacle. Sans cette culture qu'elle lui a légué à travers les contes, l'enfant se serait paumé dans cette forêt et encore, à la fin, on ne sait pas trop..."
La création musicale de Sylvain Santelli et l'univers graphique de Marion Chombart de Lauwe participent à désorienter celui qui participe à cette expérience, le spectateur. "Il y a une forme de radicalité à défendre cette chose là", soutient l'auteur. A cause du "nou gon ké sa ?" "À cause de beaucoup de choses entendues assez clivantes pendant la période. Alors on a réagi à notre manière, de manière artistique."
Un élève du TEK sur scène
Sur scène, côté cour, un ancien élève du théâtre école Kokolampoe, Devano Bathooe, kalina par sa mère, hindou-créole par son père, parlant six langues, il représente cette Guyane contemporaine. Côté jardin, Anne Meyer, une danseuse et chorégraphe avec laquelle Grégory Alexander a déjà collaboré en dansant pour elle dans "Les bords sombres" et encore en jouant dans "Aquazonia" à la Porte dorée à Paris. "Quand on travaillait ensemble, raconte Grégory Alexander (photo ci-contre), je me suis dit que c'était évident qu'elle viendrait au théâtre. Son travail chorégraphique est empreint de théâtre. Elle est de la mouvance de Pina Bausch qui a créé des ponts..." Alors, quand on demande au metteur en scène si on peut parler pour sa pièce d'un "forest movie theater", il éclate de rire : "D'une certaine manière, oui, c'est ça ! Oh Bon Dié ! An chimin e koté to pitit ka monté montagne épi piti piti ka rivé !"
FXG, à Avignon
Au théâtre de la chapelle du Verbe incarné jusqu'au 28 juillet, à 13 h 35