Girardin et l'environnement
Annick Girardin, la ministre des Outre-mer, a participé avec son collègue ministre de la Transition écologique et Solidaire, François de Rugy, lundi 17 et mardi 18 septembre à Paris, aux « Rencontres des acteurs de l’eau et de l’assainissement dans les Outre-mer » et aux « Rencontres et Ateliers : Biodiversité pour une reconquête réussie dans les Outre-mer ». L'occasion pour les deux ministres de faire un tour d'horizon des dossiers qui les attendent à quelques jours de la venue du président de la République dans nos territoires.
"Le plan Eau Dom, c'est 70 millions d'euros par an"
Qu'en est-il de la question de l'eau, son adduction et son assainissement ?
La question de l'eau comme celle de la biodiversité sont des questions qui ont été traitées dans le cadre des Assises des outre-mer. Il y a des territoires où la difficulté est plus prégnante, notamment en Guadeloupe, mais globalement ces questions sont au centre des politiques publiques que nous menons et que nous souhaitons porter encore plus fortement pendant ce quinquennat. Le plan Eau Dom a maintenant 2 ans et la nouvelle vague de ce plan Eau Dom qu'on a pu analyser lundi va pouvoir maintenant se mettre en place. Mais l'État ne peut pas seul — il n'a pas les compétences qui sont souvent locales —agir sur la question de l'eau comme de la biodiversité. C'est ensemble que nous devons travailler, que nous devons relever les défis qui permettront à ces territoires d'outre-mer qui sont des territoires fragiles et fragilisés par le dérèglement climatique de s'adapter au dérèglement est de pouvoir rendre des services eau et assainissement à l'ensemble de leurs populations
Ca va se traduire comment dans l'immédiat ?
Le plan Eau Dom, c'est 70 millions d'euros par an et ensuite, il y a un certain nombre de projets spécifiques adaptés à chaque territoire qui pourront se mettre en place. Plusieurs projets sont déjà inscrits et soutenus dans les assises des outre-mer.
La Guadeloupe et la Martinique regrettent que l'Etat ne les accompagne pas mieux financièrement...
L'État est aux côtés de ces collectivités et nous le serons encore à travers les contrats de progrès qui seront proposés à chaque outre-mer et qui seront conclus avant la fin de l'année... Nous resterons aux côtés des collectivités qui veulent avancer sur ces sujets.
80 % de la biodiversité dans les Outre-mer, 80 % des moyens consacrés aux outre-mer... Est-ce un objectif de fin de quinquennat ?
C'est un calcul mathématique rapide ! Les territoires d'outre-mer représentent 80 % de la biodiversité française, mais surtout ils sont donc quatre points chauds qui ont été identifiés et Je crois qu'on a un effort particulier à faire dans ces bassins, nous-mêmes, dans nos propres territoires mais aussi pour emmener des dynamiques de bassins maritimes. Nous avons des actions à mener avec nos voisins et la France peut-être moteur sur ces questions de biodiversité.
Le 6e comité interministériel pour la reconstruction des îles du Nord a eu lieu lundi. Que faut-il en retenir ?
Ce comité avait pour objectif de préparer la venue du président de la République comme il l'avait promis l'an dernier sur le terrain. Mon collègue François de Rugy sera également présent lors de ce déplacement avec des sujets importants qui toucheront la reconstruction, donc l'adaptation des règlements climatiques, mais également des questions qui nous sont communes comme les sargasses. Le plan sargasse va être annoncés très bientôt tout comme sera présenté un bilan de la reconstruction de Saint-Martin, mais surtout une ouverture sur l'avenir de ce territoire comme de celui de Saint Barth dans le bassin caribéen. Après l'urgence, après la phase de reconstruction qui n'est pas terminée, il faut déjà penser à la phase de développement, au positionnement économique et touristique.
Propos recueillis par FXG, à Paris
François de Rugy sur les algues sargasses : "Le problème des sargasses qui a des causes multiples sans doute, je le prends à bras-le-corps comme le fait le gouvernement, comme l'a fait mon prédécesseur. Je ne vais pas chercher à me distinguer de ce qu'a pu faire mon prédécesseur. Il y a, sur un certain nombre de sujets comme ceux-là, une continuité dans l'action publique. Ce qui est sûr, c'est que si on peut régler tous ces problèmes à la source, nous le ferons, mais quand il y a une urgence à réparer les dégâts, il faut le faire et c'est notre orientation. J'en ai parlé lundi matin au président de la République car il faut tout faire pour éviter cette forme de pollution pour nos territoires de la Caraïbe qui subissent un phénomène dont ils ne sont pas les responsables. On sait bien que c'est une pollution qui dépasse l'enjeu local."