Alexandre à Paris
Rodolphe Alexandre négocie encore à Paris
Le président de la CTG est venu expliquer à la ministre des Outre-mer que la réforme des aides économiques telle qu'elle a été présenté dans le projet de loi de finance est préjudiciable à la la Guyane.
Accompagné de son 3e vice-président, Denis Burlot, et du sénateur LREM Georges Patient, Rodolphe Alexandre a été reçu jeudi matin par la ministre des Outre-mer. Au menu les soucis causés à nos socioprofessionnels par la réforme des aides économiques. Il n'a pas été question de la réduction du plafond pour l'abattement fiscal dans la mesure où cette réforme ne fait pas de remous en Guyane, pas plus qu'il n'a été question de la suppression de la TVA non perçue récupérable qui n'a jamais concerné la Guyane. Au contraire, sa suppression sera bénéfique via le redéploiement des 100 millions d'euros qu'elle coûtait à l'Etat. Mais chiffres en main, les élus guyanais ont essayé de démontrer à Annick Girardin que certaines entreprises, dont la presse ou les transports, étaient vraiment perdantes. Le président Alexandre a insisté pour dire que la réforme aboutirait à un renchérissement du coût du travail de 7 %. La ministre a laissé entendre que sa porte restait ouverte, c'est-à-dire qu'elle serait prête à revoir certaines dispositions en particulier sur les exonérations de charge. L'enjeu, c'est l'attractivité pour les emplois d'encadrement qui ne sont plus ciblés par les exonérations de charge et l'accompagnement de plus d'entreprises. Car l'écosystème des aides économiques tel qu'il a été revu exclut les bureaux d'engineering, les consultants, juristes, experts comptables des nouvelles zones franches... Autant, la porte est ouverte sur la question des exonérations de charge, autant elle semble bien fermée de ce côté-là. Pour s'en expliquer, la ministre assure que la Guyane sera avantagée en termes de commande publique et de crédits d'Etat (fonds exceptionnel d'investissement...). Le réexamen des exonérations de charges pourra se faire dans le cadre des débats parlementaires actuels et dans la limite du périmètre au sein duquel la ministre peut agir, c'est-à-dire l'enveloppe budgétaire de la mission Outre-mer. Dès hier après-midi, la ministre recevait les députés et sénateurs LREM pour se pencher sur la question. La semaine prochaine, un nouveau rendez-vous devrait avoir lieu entre la ministre, les élus et quelques socioprofessionnels guyanais afin de préparer des amendements au projet de loi de finances 2019 et celui de la Sécurité sociale. "Nous disposions avant la réforme de garanties sur des normes précises, 50 % pour nous, 25 % pour les Antilles, explique Rodolphe Alexandre. On ne peut nous ramener au droit commun, au même niveau que les autres territoires."
FXG, à Paris
Déjeuner des Régions de France à Matignon
Rodolphe Alexandre devait aussi rencontrer Christophe Castaner, mais c'était avant que ce dernier ne soit nommé place Beauvau comme ministre de l'Intérieur. En revanche, vendredi 19 octobre, Rodolphe Alexandre a participé au déjeuner donné par le Premier ministre avec l'ensemble des présidents de Région. Au menu, la recentralisation des fonds européens et de la formation professionnelle. D'un point de vue bilatéral, la CTG négocie encore avec Matignon le ratio pour la maîtrise de ses dépenses de fonctionnement. "Nous signerons l'accord de Cahors, promet le président Alexandre, nous sommes arrivés à 1,35 %, soit une réduction de 10 millions de nos dépenses... On va y arriver !" Mais le vrai débat entre la CTG et l'Etat, ce sont les 27 millions d'euros d'octroi de mer que Rodolphe Alexandre veut voir verser sur son budget de fonctionnement quand l'Etat préfère les voir sur le budget d'investissement...
Un congrès pour le 24 novembre
Rodolphe Alexandre a annoncé que la Guyane réunirait son congrès le 24 novembre. Ce sera le moment de faire l'état de l'avancement des accords de Guyane, de faire le rendu des états-généraux. La CTG proposera aussi un livre blanc qui tâchera de faire un consensus sur le projet Guyane. "Ce livre blanc nous amènera au plan de convergence", explique M. Alexandre, mais il devra également aborder la question statutaire puisque c'est ce qui est prévu dans l'Accord de Guyane. Rodolphe Alexandre n'a parlé pour l'heure que de propositions d'habilitations dans le cadre de la réforme constitutionnelle à venir or il devra tenir compte du front qui a été créé pour qu'elle soit au moins abordée. Il ne s'agira sans doute pas de débat sur les articles 73 ou 74, voire d'un article sui generis, mais si le président Alexandre présente des demandes d'habilitations comme le transfert du foncier, de la fiscalité et de l'exploitation des ressources naturelles, ce pourrait être bien perçu par l'ensemble de la classe politique.
La CTG et l'accord de Guyane
"Pour la part qui nous concerne, nous CTG, assure Rodolphe Alexandre, c'est-à-dire les lycées, les collèges et l'infrastructure, tout est largement lancé." Les appels d'offre ont eu lieu pour les lycées de Saint-Georges et Maripasoula, les collèges de Saint-Georges, Saint-Laurent et Matoury. Vont suivre les jurys de concours pour les lycées de Macouria et de Matoury. La section filière hôtelière est lancée sur le lycée Melchior et les infrastructures sont en cours d'études. Le président de la CTG estime qu'avant la fin de cette année, la question de l'accord de Guyane sera réglée pour la part qui concerne la collectivité. Le transfert du RSA de la CTG à l'Etat figure au PLF. Ne restent en suspens que le fléchage des 27 millions d'octroi de mer...