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Publié par fxg

Chlordécone et enquête insoumise

Les députés insoumis réclament une commission d'enquête sur le chlordécone

Les 17 députés du groupe La France insoumise ont déposé un projet de résolution pour une commission d'enquête parlementaire sur e scandale d'Etat du chlordécone.

"Les Outre-mer, cette France en souffrance a besoin de cette commission d'enquête parlementaire." Jean-Hugues Rattenon, député Insoumis de la Réunion et ses collègues du groupe parlementaire "La France insoumise" ont déposé hier sur le bureau du président de l'Assemblée nationale un projet de résolution pour créer une commission d'enquête parlementaire sur "le scandale humain, sanitaire et écologique du chlordécone dans les Antilles françaises". Les députés insoumis ont  décidé de rebondir sur les propos que le président de la République a tenu aux Antilles, ouvrant la voie à un processus de reconnaissance de l'exposition au chlordécone comme maladie professionnelle et par là même d'une responsabilité de l'Etat dans la pollution au chlordécone et les préjudices subis par ceux qui y ont été exposés. Mais alors qu'Emmanuel Macron a parlé de scandale environnemental, il omet de parler d'un "scandale sanitaire" et s'il parle d'un "aveuglement collectif", il écarte toute idée d'indemnisation... Si l'on connaît déjà quasiment tout de ce scandale d'Etat, les conclusions des multiples rapport d'enquête (INRA, cour des comptes, enquête judiciaire) sont clairs : "Les décisions prises à l'époque ont privilégié l'aspect économique et social à l'aspect environnemental et à la santé publique."

Le glyphosate en ligne de mire

L'office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique a révélé que l'entreprise Laguarigue avait reconstitué un stock conséquent de chlordécone alors que le retrait d'homologation du produit lui avait été déjà notifié... 1560 tonnes sont ainsi entrées aux Antilles en 1990 et 1991. Guy Lordinot, député, obtient du ministre de l'Agriculture Henri Nallet un répit de deux ans. En 1992, Yves Hayot, président de SICABAM et dirigeant de Laguarigue, obtient du nouveau ministre de l'Agriculture un an de plus... Alors pourquoi une commission d'enquête parlementaire ? De nombreux points demeurent dans l'ombre, regrette Mathilde Panot, députée FI : "Pourquoi la France a-t-elle attendu 1990 pour interdire un produit classé cancérogène depuis 1979 et banni des USA depuis 1976 ? Pourquoi le chlordécone a-t-il  bénéficié de dérogations pendant trois ans aux Antilles après son interdiction dans l'Hexagone ? Pourquoi la cartographie des zones polluées est-elle restée confidentielle jusqu'en 2018 ? Quelle est la véritable ampleur des dégâts tant sur le plan, sanitaire qu'environnemental ?" Répondre à ces questions, estime le député Rattenon, permettra d'envisager une réparation : "La réparation, explique la députée Caroline Fiat doit être financière, sanitaire et environnementale." Et surtout le travail de cette commission devrait lever toutes les zones d'ombre ayant permettre d'aboutir à ce scandale afin de ne pas le réitérer. Evidemment, les députés insoumis pensaient alors au glyphosate.

FXG, à Paris

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