Le bagne de Saint-Laurent vise le patrimoine de l'Humanité
Saint-Laurent au salon du patrimoine culturel
La ville de Saint-Laurent, invitée du salon du patrimoine culturel qui se tient jusqu'à dimanche à Paris, vise désormais l'inscription du camp de la transportation au patrimoine mondial de l'humanité.
Saint-Laurent faisait partie, aux côtés de Dax, Nancy, Pézenas, Rochefort, et Saint Paul à la Réunion, des six villes (sur quelque 220) que Sites & Cités remarquables de France, l'association des villes et pays d'art et d'histoire et des sites patrimoniaux, a choisi de valoriser à l'occasion du salon du patrimoine culturel qui a ouvert ses portes jeudi au Carrousel du Louvre à Paris. Pour Sophie Charles, c'était sa première intervention officielle en dehors de sa ville depuis qu'elle a pris la succession de Léon Bertrand à la mairie de Saint-Laurent. "C'est notre tenacité pour la revalorisation du patrimoine qui nous vaut cette présence à Paris, sur ce salon, explique-t-elle. Nous fournissons ce travail depuis les années 1980, quand nous avons commencé la rénovation du patrimoine de notre ville avec son centre historique et le camp de la transportation à partir de 1990." Aujourd'hui, Saint-Laurent du Maroni partage le haut de l'affiche avec la fusée Ariane à Kourou ! "Nous avons mis un peu de temps pour acquérir le site du bagne, poursuit Sophie Charles, parce que ce n'est jamais simple d'acquérir un bâtiment énorme et pas forcément en bon état ! C'est grâce à un partenariat avec l'Etat que la ville a pu le rénover et en faire ce qu'il est devenu aujourd'hui, un lieu de vie !" Le camp accueille Kokolampoe, c'est-à-dire un théâtre et son école, le centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine (CIAP), la bibliothèque, les archives, l'association Vidéo Multimédia qui organise le festival Amazonie Caraïbes qui vient de s'achever, mais également des expositions et des résidences artistiques... C'est ainsi que le camp de la transportation accueille désormais tous les ans 20 000 touristes (dont 10 000 visites guidées) et 9 000 scolaires qui viennent au CIAP avec un animateur. Ce dernier a accompagné Mme le maire sur ce salon parisien du patrimoine culturel où des rendez-vous sont prévus, mais également une conférence samedi où il sera question de patrimoine et de tourisme durable. "Nous voulons, indique Sophie Charles, montrer, expliquer notre mode de fonctionnement et notre stratégie patrimoniale. Ca permet à d'autres qui viennent nous voir sur le stand de Sites et cités remarquables, d'étudier ce qui est possible de faire dans le cadre de la rénovation d'une ville dont le centre historique a été pénitentiaire. Nous avons à coeur de garder le patrimoine, mais d'en faire des outils nouveaux au service de la vie de la cité et de son développement économique." Et cette politique continue puisque la ville a été retenue pour la réhabilitation de la maison du receveur des douanes. De même le récent déménagement de l'hôpital de Saint-Laurent a libéré un autre bâtiment du bagne. Un nouveau travail est en cours avec l'Etat et le CHOG pour déterminer la future destination de ces bâtiments dans l'esprit d'une revitalisation du coeur de ville et des îlots adjacents. Hier après-midi, une rencontre était d'ailleurs prévue avec l'agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) pour aborder la nouvelle de réhabilitation dénommée "projet centre-fleuve". "Nous voulons partir de la ville historique, détaille Sophie Charles, et accompagner le développement urbain jusqu'aux berges du fleuve, au quartier de la Charbonnière." déjà forte de son label "ville d'art et d'histoire" qu'elle entend renouveler, du label touristique "qualité tourisme", Saint-Laurent du Maroni vise désormais une inscription du camp de la transportation au patrimoine mondial de l'humanité, à l'UNESCO. "Nous vivons ici les prémices de cette aventure", conclut Mme le maire avec gourmandise.
FXG, à Paris