Semaine du film caribéen
Le MIFTC à Paris
Depuis que la Région a signé une convention avec le Centre national du cinéma et de l'image animée, le FEMI s'est doublé localement d'un marché international du film caribéen (MIFC). "La production de documentaires et de fictions aux Antilles et dans les Caraïbes connaît un renouveau et cela nécessite un lieu de rencontre, raconte Fély Sédécias, promotrice du FEMI. On a d'abord travaillé sur l'aspect marché au début, mais on s'est rendu compte que nos formats ne convenaient pas aux chaînes, mais surtout que nous n'avions pas assez de films à proposer pour être attractifs." C'est ainsi que le MIFC s'est réorienté sur un "marché de projets" avec des ateliers professionnels, des conférences débats. Depuis 5 ans, le MIFTC est délocalisé en région parisienne. Cette année, ça se passe à Arcueil (94), à l'espace Jean-Vilar. Vendredi et samedi prochains seront deux journées auxquelles participeront nombre de professionnels parmi lesquels le sociologue Didier Mauro, Samuel Chauvin de Promenade film, Mike Horn de Art2voir, Sébastien Onomo, de Spécial touch studio ou Lorène Gaudet de Riddim production. "Nous allons débattre, explique le réalisateur et producteur martiniquais Christophe Agelan, qui sera le modérateur de ces journées, de la manière dont les télévisions peuvent s'inscrire dans la coproductions des films des Outre-mer au moment où France Ô va disparaître des antennes. Existe-t-il des fonds de coproduction régionaux ? Quels sont les freins et opportunités pour les productions des outre-mer ?" "Concrètement, explique Fély Sédécias, c'est comment trouver une coproduction pour un film caribéen et comment diffuser nos productions en France et en Europe ?" Un autre gros travail a déjà été effectué pour accompagner les porteurs de projet et notamment pour améliorer les scenarios. "Deux experts sont venus l'an dernier et ont examiné les projets de long et de court-métrage. Ils ont assuré un suivi et un accompagnement, c'est de cela dont on a le plus besoin."
Depuis 24 ans que le FEMI existe, Fély Sédécias a la sensation que le festival et son marché des professionnels remplit sa mission : "Nous avons créé des envies de production et des productions sont sorties de nos ateliers-débats... L'option cinéma au lycée est devenue un BTS à Pointe-Noire..." Plus largement sur la cinquantaine de boîtes de production recensées aux Antilles et en Guyane, une trentaine s'intéressent sérieusement à la fiction et au documentaire. Quant au catalogue du MIFTC, il comporte déjà une centaine de titres. Et si, pour l'heure, nos cinéastes de long métrage ne sont encore qu'une poignée (Palcy, Jean-Baptiste, Lara, Barny), des créateurs comme Camille Mauduech et Gilles Elie-dit-Cosaque seraient bel et bien en phase de préparation pour tourner chacun leur premier long métrage.
FXG, à Paris
Une semaine du film caribéen et d'Outre-mer à Paris
Le marché des professionnels offre un début de réponse à la problématique de la diffusion des oeuvres parce qu'il propose en plus, depuis maintenant deux ans (cette année, c'est du 8 au 14 octobre) une semaine du film de la Caraïbe et des Outre-mer au cinéma parisien des 7 Parnassiens. L'occasion de voir ou revoir des fictions et documentaires salués lors des différentes éditions du FEMI comme "Esclave et Courtisane" de Christian Lara, "Kafou", de l'Haïtien Bruno Mourral, "Petites Antilles coeur battant", de Julie Mauduy et Thierry Trésor, "Chalvet, la conquête de la dignité" de Camille Mauduech ou encore "Un air de Césaire" de Gilles Elie-dit-Cosaque. La soirée de mardi sera consacrée aux courts-métrages dont le lauréat du FEMI 2018, "L'histoire des lions", de la Guyanaise Marie-Sandrine Bacoul, "Arthur Rambo", du Réunionnais Guillaume Levil, "Goyave", des Martiniquais Neneb et Christophe Agelan et encore "Miroir" du Guadeloupéen Dimitri Zandronis... Si la marraine de la semaine est Babette de Rozière, le fondateur du prix littéraire Fetkann, José Pentoscrope, exposera ses oeuvres picturales dans le hall du cinéma.