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Publié par fxg

Daniel Grillon parle de l'avenir de France Ô...

Daniel Grillon, directeur des contenus du pôle outre-mer de France télévision, s'exprime sur l'évolution de France Ô

"Le numérique nécessite d'être dans l'audace"

France Ô va disparaître mi-2020 et tout l'Outre-mer la pleure déjà !

L'État actionnaire n'a pas dit : France Ô disparaît,  mais la TNT a vocation à  s'éteindre d'ici 2020,  un peu comme si on était sur l'autoroute et que nous changions de voie pour passer sur le numérique.  Et cette autoroute du numérique, nous avons l'intention de continuer à l'occuper.  Le numérique est déjà très puissant sur le pôle outre-mer.  La plate-forme de France télévisions fait largement place à nos productions.

Le numérique va-t-il réellement permettre à l'Outre-mer d'être plus vu que sur la TNT ?

Il s'agit d'amplifier un mouvement qui existe déjà depuis plusieurs années.  France Ô existe déjà sur d'autres canaux. Ce qui ne change pas,  c'est le cœur et l'ADN de ce que nous sommes... Comment faire en sorte que la visibilité des outre-mer soit totale sur tous nos supports, nos radios, nos télévisions... D'ailleurs on va les renforcer ! La puissance des 1ère dans les territoires est réelle et reconnue.  Mais comment faire en sorte que France Ô continue à exister sur le numérique pour la partie France Ô qu'on a l'habitude de voir sur la TNT,  comment faire en sorte que la visibilité soit réelle ? Comment faire en sorte que dans les mois et années qui viennent,  la visibilité de l'outre-mer soit renforcée sur les chaînes qui resteront sur la TNT après 2020 : France 2, France 3, France 5... Nous allons valoriser d'un point de vue éditorial, à la fois nos programmes, nos informations en renforçant notre visibilité dans les territoires, mais également par une forme de reconnaissance qui passe par des diffusions de nos programmes sur l'ensemble des antennes de TV5 monde. Je ne parle même pas de Culture box qui, dans son essence même et depuis sa création, est déjà naturellement un relais de nos programmes... C'est ça notre obsessions.

Est-ce que si nous étions 2021, France 2 pourrait diffuser "L'outre-mer fait son Olympia" ? N'est-ce pas une partie de votre mission, vous qui êtes directeur des contenus Outre-mer de France Télévisions et non pas seulement de France Ô ?

Moi je suis directeur des contenus pour l'outre-mer,  les radios, les télés le Web,  mais je ne suis pas le directeur du contenu de l'ensemble de France télévisions puisque vous savez qu'il y a Takis Candilis qui vient d'arriver comme directeur général délégué à l’antenne et aux programmes auprès de Delphine Ernotte. Ce que je peux vous dire, c'est que nous ne nous interdisons rien et pour être plus précis,  nous nous autorisons tout ! Delphine Ernotte est très claire : la visibilité de l'outre-mer est une stratégie qui a toujours existé, qui doit être assumée et renforcée. D'ailleurs l'État actionnaire ne fait que relayer ce qui était déjà une volonté de la présidence de France télévisions.  Alors vous me demandez si France 2 ou France 3 pourrait diffuser un programme comme "l'Outre-mer fait son l'Olympia" ? Pour cette année, c'est un peu juste, mais dès l'année prochaine,  nous discuterons très naturellement avec toutes les antennes pour voir quelle visibilité, quelle production associée nous pourrions envisager.  Tout est ouvert  en ce qui concerne ce type d'événement.

Ça pourrait être la même chose avec une série comme "Cut" ?

Les restrictions par genre,  parce que là vous êtes sur la fiction, se mènent de façon globale au sein des équipes de chaque télévision.  Je n'ai pas l'intention de parler à leur place, je dis simplement que cette visibilité, elle s'autorise tout ! Elle regarde tout ! Je ne vous annonce rien en disant ça, simplement l'ensemble France télévision est une grande famille qui doit chercher comme d'habitude à exposer ce qu'elle a de meilleur dans une logique de grille,  de multi-grille et de complémentarité de chaînes...

A côté de ceux qui regrettent la fin de France Ô sur la TNT, d'autres veulent croire que c'est une chance eu égard au fait que la télévision est un média déjà vieux auquel la jeunesse tourne de plus en plus le dos. Qu'en pensez-vous ?

Quand on est le service public,  on s'adresse à tout le monde. Qu'est-ce que ça veut dire de faire des choses pour les jeunes ou pas ? Attirer les jeunes ou non ? Les jeunes aiment être captés  par des moyens de diffusion autres que les télévisions, comme les smartphones, mais  mais ils peuvent revenir vers des supports plus classiques  pour partager ça en famille.  Qui est capable de dire ce que ce sera réellement l'évolution du numérique par rapport à la télévision  dans les prochaines années ? Il y a incontestablement un mouvement capté par les jeunes,  notamment par les UGC (« User Generated Content » ou « contenu créé par les utilisateurs », ndlr), à la fois de façon passive parce qu'ils regardent beaucoup de choses et de façon active parce qu'il s'expriment.  L'un des enjeux chez nous,  c'est  probablement plus que toucher la jeunesse par des canaux quels qu'ils soient,  c'est aussi lui donner la parole, qu'elle participe à quelque chose. Comment fait-on pour que jeunes soient aussi sur France télévisions, pour qu'ils s'expriment à travers France télévisions et ses canaux ? Le numérique, incontestablement, est un choix assumé par les jeunes ; ils adorent ça.  Il  il n'y a pas de raison que dans le service public, on ne soit pas dans cet élan.

Le numérique ne nécessite-t-il pas une capacité à se réinventer ?

Le numérique nécessite d'être dans l'audace.  Qu'est-ce que ça veut dire une grille de programme sur le numérique ? Qui est capable de le dire aujourd'hui ? Qu'est-ce que c'est une grille ? Je n'ai pas moi personnellement la réponse... En revanche ce qu'on sent très bien dans les appétence des jeunes, c'est qu'ils ont envie d'être eux-mêmes leur propre directeur de programmes et concevoir leur grille avec les pépites qu'on leur donne.  A nous de proposer de quoi satisfaire un appétit de jeunesse dans la disponibilité du programme,  le multi-support et surtout l'audace des contenus.

Propos recueillis par FXG, à Paris

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