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Publié par fxg

Les socio-pros négocient les charges salariales

Pierre Marie-Joseph, pdg de GPMJ, participait à une réunion technique, hier au ministère des Outre-mer, avec des socioprofessionnels de Saint-Martin, de la Guyane et de la Réunion. L'enjeu, les exonérations de charges sociales.

"Il y aura des gagnants et beaucoup plus de perdants"

Etes-vous parvenu à faire baisser le coût du travail ?

Vous savez que le CICE doit être transformé en exonérations de charges or, nous constatons déjà une perte à ce niveau puisque nous avions, par rapport à la métropole, un différentiel, puisque nous bénéficions d'un taux de 9 % de CICE, or aujourd'hui, nous sommes ramenés au taux général de 6 %... Nous perdons déjà 3 points sur les exonérations de charge. Bien sur c'est une exonération, donc elle sera immédiate contrairement au CICE qui était remboursé un an après, voire deux. Par ailleurs, il y a des exonérations supplémentaires qui doivent être accordées à partir des mois de janvier et d'octobre, mais elles seront elles aussi alignées sur le droit commun. Et puis, il y a d'autres exonérations qui vont concerner les secteurs exposés, dits ex-LODEOM... Mais là, nous avons une diminution des plafonds, ce qui fait que nous aurons des aides qui seront inférieures à l'existant.

Le différentiel atteint-il réellement 5 à 20 % comme l'ont annoncé certains parlementaires ?

Le différentiel peut être important... Le problème, c'est que nous travaillons en micro-économie alors que le gouvernement raisonne en données macro-économiques, donc en voyant des masses... Sur la masse effectivement, le gouvernement parle toujours d'une enveloppe constante, d'une périmètre constant. Ca rend l'équation compliquée...

Un accord est-il possible ?

Il faut d'abord qu'on trouve un accord sur les masses financières, le nombre de sociétés... Le cabinet Mazars (mandaté par la FEDOM, NDLR) a fait des demandes au directeur de la CGSS afin qu'il lui transmette des informations sur des masses salariales par rapport aux exonérations de charges entre 1 et 1,3 SMIC, 1 et 1,4 SMIC... Cela nous permettra de faire un travail approfondi puisque pour l'heure, nous ne sommes pas d'accord sur les chiffres, tant ceux qui concernent les effectifs que les montants des masses.

Imaginez-vous pouvoir revenir à des exonérations sur des salaires allant de 2,4 à 3,5 SMIC ?

Ce sera peut-être très difficile, mais ce que le gouvernement ne cesse de répéter, c'est qu'il travaille à périmètre constant. Maintenant, il se dit prêt à analyser toutes sortes de propositions à partir du moment où il ne va pas augmenter l'enveloppe. Pour le moment nous devons nous mettre d'accord sur les chiffres des une et des autres, ce qui sera fait jeudi. Nous devons nous revoir ensuite mardi prochain par visioconférence et mettre au point alors les amendements que le gouvernement déposera au Sénat ou en commission mixte paritaire ou en deuxième lecture à l'Assemblée nationale...

Cet enjeu peut aller du simple au double pour les coût du travail selon les entreprises ?

Ca peut aller jusqu'à doubler le coût du travail. La ministre l'a dit : Il y aura des perdants et des gagnants, en tout cas, ceux qui vont perdre peuvent perdre beaucoup !

Qui seront ces perdants et ces gagnants ?

Ceux qui auront des salaires d'agents de maîtrise et de cadres seront les plus gros perdants et ceux qui auront surtout des bas salaires seront moins perdants. Il y aura beaucoup plus de perdants qu'on ne croit parce que sur les Antilles, n'oublions pas que nos salaires sont quand même relativement élevés et les salaires entre 1 et 1,3 SMIC dans l'industrie ne sont pas les plus nombreux.

Propos recueillis par FXG, à Paris

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