Route du Rhum - Des Guadeloupéens depuis le début et même un vainqueur !
Le coin des anciens
Alors que les premiers concurrents de la 11e Route du Rhum sont attendus la semaine prochaine, quelques grands anciens de la course pays étaient au départ à Saint-Malo
Claude Bistoquet, il y a 28 ans
"J'étais le premier... de Guadeloupe ! Et maintenant, il y en a beaucoup et ça c'est bien !" Claude Bistoquet fut le premier concurrent guadeloupéen de la Route du Rhum en 1990, soit la quatrième édition. Et s'il n'a pu finir la course, son bateau l'a tout de même conduit jusqu'à la hauteur de Bananier où la caye lui fut fatale ! 28 ans plus tard, "Bistoque" est à Saint-Malo au départ la 11e édition, celle des quarante ans ! "Ce Rhum est toujours important, depuis sa naissance !" En 1978, Claude Bistoquet a vu arriver Mike Birtch au nez et à la barbe de Michel Malinovsky. "Ca m'a donné envie d'y participer, raconte-t-il. Et quarante ans après, je vois qu'il y a beaucoup de Guadeloupéens sur la ligne de départ avec quelques chances de bons résultats !" Pas question de lui demander qui est son favoeir. Il se borne à dire que "le mieux préparé et le mieux placé pour faire un résultat, c'est Rodolphe Sépho" et encore qu'il suit avec attention "Carl Chipotel, Willy Bissainte et tous les autres" à qui il souhaite bonne mer et bon vent !
Victor Jean-Noël, il y a 20 ans
Pour Victor Jean-Noël aussi, c'était une émotion que de se retrouver sur les pontons de la cité corsaire ! Il y a vingt ans, il prenait la relève de Bistoque pour être le Guadeloupéen de l'édition 1998. Son bateau a cassé et Victor Jean-Noël est régulièrement revenu à Saint-Malo... "Je ressens toujours le même plaisir à être là, raconte-t-il. Je n'ai pas loupé une édition depuis, sauf que j'ai été coureur une année, ensuite VIP, préparateur, conseiller... Je suis de toutes les éditions !"
Victor non plus refuse d'avoir des favoris : "On a des Guadeloupéens qui y vont, quels qu'ils soient, originaires de l'île ou d'ailleurs, ils sont tous des enfants de l'île et ils sont tous traités à la même enseigne ! Tout le monde doit partir et arriver de l'autre côté ! Peu importe l'ordre.
"Comme je vois que nous étions isolés il y a vingt ans, je suis heureux de voir que le message qu'on a lancé il y a vingt ans a été entendu : Allez-y sur l'eau ! Ca prendra le temps qu'il faut mais on aura des jeunes Guadeloupéens sur la ligne de départ ! J'ai eu raison de me risquer puisque les jeunes sont aujourd'hui là ! Eux, ils ont mission maintenant d'amplifier ce mouvement que nous avons lancé, Claude et moi, pour que la mer ne soit pas seulement un champ d'expérimentation pédagogique, ni un lieu de course au large, mais un lieu de vie où l'homme se développe sous tous les aspects de ce que la mer peut proposer en termes de métiers pour le futur et en termes de survie pour la planète."
Claude Thellier, il y a 12 ans
En 2006, Claude Thellier est le premier skipper guadeloupéen à avoir franchir la ligne d'arrivée. Quatre ans plus tôt, Claude Thellier remplace au pied levé Vincent Beauvarlet sur Région Archipel Guadeloupe. "Il fallait impérativement qu'un bateau guadeloupéen soit au moins au départ, au mieux à l'arrivée..." C'est à sa deuxième participation qu'il est accueilli en triomphe : enfin un Gwada qui passe la ligne ! Aujourd'hui, Claude est consultant pour Guadeloupe la 1ère, mais il aide aussi les coureurs guadeloupéens à "essayer de sortir de la réalité qui les grignote en leur donnant quelques petits conseils pour leur faire gagner du temps". Claude savoure le chemin qui a été fait : "Aujourd'hui, on a huit Guadeloupéens sur le plateau actuel, mais sur les dernières Route du Rhum, on en avait déjà quelques uns avec du bonheur à chaque fois sur l'arrivée. L'étape suivante va consister à chercher de la réussite en termes de résultats. C'est le cas de Damien Seguin en IMOCA même s'il a peu de chance de gagner, c'est la position de Thibault Vauchel-Camus qui lui est un vrai produit de la Guadeloupe, qui s'est expatrié sur Saint-Malo, mais pour être aux commandes d'une vraie machine qui lui laisse l'espoir de gagner en multi50... Luc Coquelin et Willy Bissainte vont bien se battre en rhum mono pour aller chercher un résultat... Rodolphe Sépho est un peu dans le même cas, il a peu de chance de gagner en Class40, mais depuis six mois, il est allé se former à la Rochelle, est allé chercher de l'expérience avec un préparateur routeur comme Jean-Yves Bernot... C'est une bonne formule pour rester estampillé Guadeloupéen et aller chercher un résultat."
Chevallier et Palassée
Comme on oublie souvent les deux participations de Jacques Palassée en 1978 et 1982, on oublie aussi facilement la victoire remportée en 2006 dans la catégorie Rhum du patron de la marina de Pointe-à-Pitre, Philippe Chevallier sur un Cigale 16 de série, de location et défiscalisé ! Aujourd'hui, ils sont trois pays à se battre dans cette catégorie !