Situation insurrectionnelle à la Réunion
Annick Girardin réaffirme la fermeté de l'Etat
Le député Michel Larive de la France insoumise a interpellé au nom de son collègue Jean-Hugues Rattenon le Premier ministre lors de la séance de question au gouvernement mercredi 21 novembre sur les événements à la Réunion en cours depuis le 17 novembre. Rappelant un rapport de 2012 qui place neuf commune sur dix, les plus inégalitaires en termes de richesse, à la Réunion, le député a évoqué "une situation insurrectionnelle". Face au mouvement et à la contestation sociale, "ample et forte", aux trente barrages quotidiennement érigés, il a dénoncé le couvre feu instauré de 21 heures à 6 heures dans une douzaine de villes de l'île et le recours à la force avec l'arrivée annoncée d'un nouvel escadron de gendarmerie de Strasbourg. "Pas d'ordre public sans justice sociale, a conclu le député. Quelles autres options que la force comptez-vous mettre en oeuvre ?"
La réponse d'Annick Girardin a été empreinte de fermeté. "La Réunion connaît des blocages depuis samedi dont l'évolution est intolérable, car ceux des gilets jaunes le jour font pace à la violence des jeunes qui casent et même blessent des élus." Elle a donc réaffirmé "la fermeté de l'Etat face à eux le soir, toutes les nuits parce qu'il y a encore eu des dégâts et de nombreux blessés." Reprenant les propos du député sur les inégalité, elle a confirmé : "Oui, c'est sans doute le territoire le plus inégalitaire avec 40 % des moins de 25 ans qui sont demandeurs d'emploi et 40 % de la population sous le seuil de pauvreté, mais il y a aussi une classe qui va bien, qui développe le territoire et c'est normal que nous les accompagnions. Ce sont eux qui sont visés par la réforme de l'impôt sur le revenu... Un territoire accompagné à travers les mesures du livre bleu outre-mer, mais un territoire où la fermeté de l'Etat fera face à toutes les violences."
Un discours raccord avec celui du chef de l'Etat hier matin en conseil des ministres. Mais pour l'heure, le cabinet d'Annick Girardin ne fait aucun commentaire sur un éventuel déplacement à La Réunion.
FXG, à Paris
PS: Jeudi 22 novembre, interrogée par les sénateurs Dindar, Malet et Dennemont, la ministre Girardin a reconnu que la situation était "grave" à la Réunion et fait savoir qu'elle se rendrait sur l'île dans les prochains jours.