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Publié par fxg

Le 17 décembre à Paris, les indépendantistes antillo-guyanais sont allés à la recontre de Rock Wamytan du FLNKS

Le 17 décembre à Paris, les indépendantistes antillo-guyanais sont allés à la recontre de Rock Wamytan du FLNKS

Le référendum calédonien donne des ailes aux indépendantistes

Les Guadeloupéens Luc Reinette (FKNG), Serge Glaude (COPAGUA), Gérard Beautin (UPLG), le Guyanais Maurice Pindar (MDES) et les Martiniquais Garsin Malsa (MODEMAS), Yves Sérélus et Gérard Chenevot (CNCP) étaient à Paris lundi dernier pour rencontrer l'un des co-signataires FLNKS des accords de Nouméa, Rock Wamytan.

Ils ont annoncé la création d'une plateforme commune ayant pour objectif l'inscription des territoires de Guadeloupe, Martinique et Guyane sur la liste de l'ONU des pays à décoloniser.

Maurice Pindar, Luc Reinette et Garsin Malsa

"Nous vivons tous sous la même domination, la même méthode, le même mépris, a déclaré l'ancien du GONG, Serge Glaude. Nous avons compris que pour être entendus, il faut être unis et avoir la capacité de globaliser notre lutte de décolonisation." Hormis une brève rencontre au début des années 2000, la dernière fois que les indépendantistes des territoires ultramarins de la France se sont rencontrés, c'étaient en 1985 au moulin de Bonneveine à Anse-Bertrand lors de "la conférence des dernières colonies françaises". "Tout recommence aujourd'hui", a ainsi commenté Luc Reinette, initiateur de ces retrouvailles parisiennes à la faveur du référendum du 4 novembre dernier en Nouvelle-Calédonie. "Il a eu pour le pep gwadloup, a lancé l'ancien leader du GLA et de l'ARC, un effet salutaire sur la possibilité que ça change". "Les résultats de ce référendum, a renchéri Garsin Malsa, nous ont requinqués pour redynamiser le combat pour la souveraineté." "Nous avons participé à ce mouvement international de soutien à la Kanaky, a ajouté Maurice Pindar, nous les avons félicités du résultat et de la forte participation. Le combat continue ; le nôtre n'avance pas au même rythme mais ce résultat va nous permettre de galvaniser nos forces !" Rock Wamytan lui-même estime que "ce référendum donne un coup de pouce et un nouveau souffle au mouvement de décolonisation", car malgré les 30 ans passés depuis les accords de Matignon, le vote kanak a été largement majoritaire dans les 43 % obtenus pour le oui à l'indépendance : "Ce sont les Kanak, a-t-il dit vendredi dernier au Premier ministre à l'occasion du suivi des accords de Matignon ("comité des signataires"), qui ont confirmé par ce vote qu'ils ne voulaient plus du système français. Vous vous êtes trompés en prophétisant la mort de notre mouvement."

Une fraternelle séparatiste

Rock Wamytan et Maurice Pindar

Répondant à la question de la violence dans le cadre d'une lutte armée, l'ensemble des participants a rétorqué, citant l'esclavage et la pollution au chlordécone, la quasi extinction du peuple kanak au début du XXe siècle, le massacre de mai 1967 en Guadeloupe que c'est "la colonisation qui est violente". "Les conditions qui ont créé la violence sont toujours là, a indiqué Luc Reinette,, elle ne sera pas de notre fait car nous sommes un peu âgés, mais la confrontation reste possible parce que nous sommes déterminés  à nos pays soient souverains."

Serge Glaude, Garsin Malsa, J. Sekhmet et Yves Sérélus

Garsin Malsa a insisté pour dire que l'indépendance était consubstantielle des réparations liées à l'esclavage et à la colonisation. Luc Reinette est revenu sur les événements de 2009 en Guadeloupe pour affirmer que si "cette séquence était importante, elle se plaçait, par ses revendications, dans le système français et qu'un second 2009 ne pourrait être que politique". Maurice Pindar, évoquant le mouvement social de 2017, a rappelé qu'il avait rassemblé "tout le peuple guyanais, un peuple formé par la colonisation qui veut aujourd'hui diriger son pays". Critiquant l'évolution institutionnelle de la Martinique en 2010, Yves Sérélus, a indiqué que "elle était pilotée pour renforcer les pouvoirs du préfet". Rock Wamytan a abondé dans son sens en déclarant "insatisfaisante l'expérience de l'autonomie". Il a rendu hommage au combat mené par Oscar Temaru qui est parvenu il y a 5 ans à faire réinscrire la Polynésie française sur la liste de l'ONU des pays à décoloniser. "Chaque fois qu'un Polynésien s'exprime à l'ONU, a-t-il raconté, l'ambassadeur de France sort et ne reste que le stagiaire ENA..."

L'ensemble de cette fraternelle séparatiste a décidé de créer une plateforme commune qui précisera ses objectifs dans une "déclaration d'intention" à venir. "C'est capital que nous soyons ensemble dans la perspective du deuxième référendum en Kanaky", a conclu Rock Wamytan.

FXG, à Paris

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