Des gilets jaunes à Oudinot
Priscilla Ludowsky, Philippe Pascot et Faouzi Lellouche face à Annick Girardin mardi soir au ministère des Outre-mer, en présence d'une trentaine de médias...
Annick Girardin face aux gilets jaunes
"La question n'est pas si je suis satisfaite ou pas de cet entretien, a déclaré Priscilla Ludowsky. Les réponses que nous avons eues sont des réponses politiques..." La délégation de trois gilets jaunes, conduite par Priscilla Ludowsky, originaire de Martinique, a été reçue mardi 28 janvier plus d'une heure au ministère des Outre-mer. Les gilets jaunes étaient venus manifester en compagnie de l'intellectuel Etienne Chouard, devant le ministère samedi pour attirer l'attention des médias sur la situation en Outre-mer. A l'invitation d'Annick Girardin, ils sont donc venus porter un message transmis "de gilets jaunes à gilets jaunes". Il s'agit de revendiquer le referendum d'initiative citoyenne, de réclamer le statut de catastrophe naturelle pour les sargasses, un réel investissement pour la distribution, la qualité et le prix de l'eau, de dénoncer la faillite du système de santé et le drame des pesticides, l'insuffisance des transports en commun et encore la cherté de la vie. Mais globalement ces gilets jaunes ont dénoncé "les politiques qui se servent au lieu de servir", leur "incapacité à mettre en oeuvre les décisions voulues par le peuple" qu'il s'agisse de l'eau en Guadeloupe ou de la Nouvelle route du littoral à la Réunion...
Priscilla Ludowsky a insisté sur la non application du protocole d'accord de 2009 aux Antilles : "On n'en parle plus dans l'Hexagone, c'est pour ça que j'ai trouvé important de transmettre leur parole..."
Le débat a ensuite évolué sur la suppression de France Ô dont les gilets jaunes se sont faits les avocats... Le ton est resté cordial et une chose au moins semble avoir séduit les gilets jaunes reçus : le principe du tirage au sort de 50 citoyens volontaires pour siéger au sein de l'observatoire des prix, des marges et des revenus à la Réunion.
"Pour le principe, a indiqué le gilet jaune Philippe Pascot, on est satisfait de l'échange, maintenant on est très vigilants à ce que ce ne soit pas de la langue de bois. Nous espérons que cette ministre-là va agir concrètement par rapport à ses paroles et que ça ne va pas être seulement des discours, mais des actes. Les gens ne veulent pas des promesses, ils veulent du vrai, ils veulent du concret ! Ils veulent qu'on arrête de leur donner des miettes et qu'ils soient obligés de mendier pour avoir ces miettes ! A partir de là, on sera d'accord."
FXG, à Paris