Le muséum national d'histoire naturelle et l'Outre-mer/ Expo Tromelin au musée de l'Homme
Le muséum d'histoire naturelle s'offre sa "première journée des Outre-mer"
Pour la première fois, le muséum national d'histoire naturelle a réuni l'ensemble de ses acteurs, chercheurs ou institutionnels, qui agissent pour la protection et la valorisation de la biodiversité en Outre-mer.
La première "journée des Outre-mer" du muséum national d'histoire naturelle, a eu lieu jeudi à Paris. Bruno David, le président de cette institution fondée dès le XVIIe siècle, et la ministre des Outre-mer ont ouvert les travaux de cette table ronde qui se voulait à la fois scientifique et institutionnelle. Il s'agissait surtout de faire valoir les liens qui existent déjà entre l'ancien "jardin royal des plantes médicinales" et les outre-mer. Une évidence en fait, puisque 80 % de la biodiversité française se trouve dans ces territoires terrestres et marins. Les statuts fondateurs du Muséum lui confèrent cinq principales missions qui sont la conservation de collections scientifiques (environ 67 millions de spécimens), la diffusion de la culture scientifique, la recherche, l'enseignement et la formation à la recherche et l'expertise scientifique. Il participe donc à la protection et la valorisation de notre biodiversité. Si depuis 2007, le muséum est doté d'une délégation Outre-mer, il n'a pas d'antenne propre outre-mer. A la Réunion, il est présent via le CIRAD et en Guyane via l'IRD. Quelques-uns de ses chercheurs travaillent pourtant dans tous les outre-mer. Du côté de la Guyane, ils étudient la biodiversité et ses usages, l'accès et le partage des avantages tirés de cette biodiversité et des savoirs autochtones ou encore la biozone amazonienne. Aux Antilles, ils étudient les sociétés humaines et les peuplements animaux depuis 10 000 ans ainsi que la biominéralisation, autrement dit les coraux. Dans l'océan Indien, ils travaillent sur la répartition altitudinale des plantes de la Réunion, sur les mouches invasives, le bichique et, à Mayotte, sur les cyanobactéries. Par ailleurs, dans les TAAF, le muséum participe au programme d'observation écosystémique des pêcheries australes.
"Cette journée, a déclaré Annick Girardin, souligne notre prise en compte de la diversité des patrimoines naturels de la France des trois océans." La ministre a ainsi expliqué qu'elle entendait faire des territoires des pionniers pour atteindre les 17 objectifs de développement durable définis et qu'elle a adapté avec la "trajectoire 5.0", soit zéro carbone, zéro déchets, zéro intrants chimiques, zéro exclusion et zéro impact lié au dérèglement climatique. Elle a enfin salué la démarche du muséum pour son ambition d'avoir des plateformes de recherche par bassin océanique. Elle a enfin préconisé la mise en place d'un compteur de biodiversité dans chaque territoire et "une mobilisation collective au service de la nature pour l'homme".
FXG, à Paris
L'expo Tromelin au musée de l'Homme
Jusqu'en juin 2019, la saison "En Droit !" au musée de l'Homme propose l'exposition « Tromelin, l’île des esclaves oubliés ». Son ambition est d'évoquer une page importante de l'histoire maritime, ainsi que la question de la traite et de l’esclavage dans l’océan Indien. Une histoire illustrée par un naufrage et des rescapés malgaches qui tentèrent de survivre pendant près de quinze années sur cet îlot inhospitalier appartenant à l'archipel des îles éparses. L'exposition rend également compte des efforts conjoints du groupe de recherche en archéologie navale et de l'institut national de recherches archéologiques préventives avec le concours de chercheurs du Muséum national d’Histoire naturelle pour mener simultanément des fouilles terrestres et sous-marines sur l’île. Cette approche s'est avérée payante puisque c’est avec les débris du bateau que les naufragés ont fabriqué outils et ustensiles de cuisine, avec du bois flotté qu'ils ont alimenté un feu et construit par deux fois des radeaux pour tenter de fuir l’îlot.
L'exposition « Tromelin, l’île des esclaves oubliés » interpelle le visiteur sur notre passé occidental, sur les limites de notre humanité...