L'outre-mer dans la mission Bern 2019
Les sites ultramarins inscrits dans la mission Bern 2019
Pour la deuxième édition de la mission pour la sauvegarde du patrimoine en péril confiée par le président de la République à Stéphane Bern, dix-huit sites emblématiques en France bénéficieront d’un soutien financier, grâce aux jeux "Mission Patrimoine" de la FDJ : le tirage d’un Super Loto le 14 juillet 2019 et deux offres de tickets à gratter mis en vente en septembre 2019.
Réunion
Les sites emblématiques choisis à la Réunion se trouvent à Saint-Pierre et Saint-Louis. Il s'agit d'une part du temple des Casernes, un petit temple tamoul urbain probablement issu du réemploi d’un ancien bâtiment de l’usine des Casernes et affecté au culte depuis 1850, et d'autre part du temple du Gol, consacré à Visnou. C'est le dernier vestige et plus ancien lieu de culte hindou de la Réunion. Il a été construit en 1852 sur ordre du comte Denis Le Coat de Kervégen. Le temple de Gol comporte une importante décoration peinte à l’intérieur.
Les deux édifices présentent un état sanitaire très préoccupant nécessitant d’importants travaux.
Le temple des Casernes fait partie des projets situés dans les centres-bourgs et les centres-villes permettant de renforcer le lien entre patrimoine et revitalisation. Une « marche sur le feu » y est célébrée chaque 1er janvier en l’honneur de Pandyale. Il s’agit du premier projet de restauration d’un temple tamoul protégé au titre des monuments historiques à la Réunion.
Martinique
Les façades des maisons des rues principales Victor-Hugo et Bouillé à Saint-Pierre, héritées de l’aménagement urbain d’avant 1902, constituent les principales voies d’accès et de sortie de la ville de Saint-Pierre. La rue Victor-Hugo, ancienne « Grand-Rue » a longtemps été le chemin principal reliant les trois quartiers historiques de la ville que sont le quartier du Fort, le quartier du Centre et le quartier du Mouillage.
Principales vitrines de la ville de Saint-Pierre, les maisons se trouvant dans les rues Victor-Hugo et Bouillé sont aujourd’hui souvent à l’état d’abandon depuis de nombreuses années et dégradées faute d’une opération de restauration. La plus part de ces maisons devraient pouvoir bénéficier d’une opération de valorisation au service de l’attractivité de la ville, avec une réhabilitation au niveau des façades, mais également au niveau des aménagements intérieurs.
Guyane
Le relais Barcarel à Saint-Laurent du Maroni, est une maison typique de la ville pénitentiaire au coeur de son quartier historique. Bâtie par un ancien bagnard dans les années 1880, elle prospéra d’abord en étant utilisée comme magasin de cartes postales puis de matériel pour orpailleurs. Elle a la particularité d’être la seule maison à ossature de bois avec un remplissage en briques apparentes de la ville.
Fermée depuis vingt ans, la maison n’est plus habitable en l’état : l’escalier n’est plus praticable, les planchers de l’étage menacent de s’effondrer, des pans de mur de briques s’affaissent et de nombreuses briques sont attaquées par un champignon.
Les ouvertures et les auvents sont très dégradés et certaines portes ont du être condamnées, de même que la fenêtre vitrine en façade. Les épis de faîtage en zinc sont en train de se disloquer et pourraient à terme disparaître.
Les travaux à entreprendre concernent la restauration générale de l’édifice et les aménagements permettant d’accueillir des hôtes. La maison accueillera en effet des logements meublés, dont deux seront spécialement aménagés pour des personnes en situation de handicap. La propriétaire espère qu’une visibilité soit apportée à sa démarche, afin de déclencher d’autres initiatives similaires dans la ville.
Guadeloupe
L’église paroissiale Saint-André à Morne-l'Eau est un ouvrage identitaire et emblématique de l’architecte Ali Tur (1889-1977). Il a été construit en 1930 après la destruction de la précédente église par le cyclone de septembre 1928. Entre 1930 et 1936, Ali Tur, un des architectes des colonies, et son agence réalisèrent cent vingt édifices dont cinq églises. Celle de Morne-à-l'Eau domine le parvis sur lequel ouvre le presbytère, lui aussi dessiné par Ali Tur. Elle adopte un plan basilical dont l’imposant vaisseau central atteint 13 m de haut et est éclairé par de grandes baies verticales, favorisant la bonne ventilation de l’édifice et créant des jeux de lumières. Les baies étaient autrefois fermées par des lames verticales qui créaient des contrastes de lumière. L’emploi de claustras moulés en béton pour fermer les murs de la tribune et le plafond de la nef répond au même parti et permet des effets de clair-obscur.
Les sommes récoltées grâce à la FDJ permettront le démontage et remontage du clocher en béton, en mauvais état et ne répondant plus aux normes sismiques. Ce projet permettra de rendre la nef à nouveau accessible.
FXG, à Paris