French Bee - De bons résultats trois ans après le lancement
French Bee mise tout sur l'A 350
"On ne devient pas low cost, on naît low cost !" aime à dire Marc Rochet, le président de French Bee qui présentait les résultats de sa compagnie jeudi 9 avril à Paris, entouré de son actionnaire, Jean-Paul Dubreuil, et sa dirigeante opérationnelle, Muriel Assouline. La compagnie "smart cost" du groupe Dubreuil, née il y a trois ans, a transporté 23 000 passagers en 2016, 168 000 en 2017 et présente un objectif affiché de 1 million en 2019 ! Un taux de remplissage de 81 % en 2017 et 87 % annoncés pour 2019. Résultat, en deux ans, French Bee s'est hissée à la troisième place des opérateurs de la Réunion en passant de 11 % à 19 % de parts de marché entre 2017 et 2018. En arrivant à Roland-Garros, French Bee a contribué à la croissance du trafic global à hauteur de 13 %. Même chose sur Tahiti avec un trafic en hausse de 28 %. "A la Réunion, explique Jean-Paul Dubreuil, on nous a dit que le marché ne croîtrait pas. On a fait baisser les prix et développer ce marché comme nous l'avons fait il y a dix ans avec la Guyane !" Résultat, French Bee a connu un chiffre d'affaires de 54 millions sur la Réunion en 2017, 106 en 2018 et annonce 125 en 2019. Le résultat d'exploitation devrait friser les 7 millions en 2019 après un résultat presque nul l'an dernier. A noter que la compagnie fait 8 % de son chiffre sur la seule vente de services (ancillaries) en prévente ou à bord. C'est là le secret du "smart cost".
Si 2018 a été marquée par la consolidation de la destination Réunion, 2019 sera marquée par l'arrivée d'un Airbus A 350-900 de plus (950 millions de US$). Ainsi la destination ne sera desservie que par ce nouvel avion dont l'empreinte carbone est inférieure de 25 % à celle de son Airbus A 330-300 neuf mais voué à d'autres destinations.
La diversification de French Bee est venue de la nouvelle route de Tahiti via San Francisco et ses dirigeants annoncent cinq nouvelles destinations à l'étude pour 2021. Ils les révèleront au premier semestre 2020, en même temps qu'arriveront les deux Airbus A 350-1000 en juillet et décembre 21. Ca veut dire un avion de 7 mètres de plus, de 480 places dont 35 en éco-prémium (contre 411 pour le 350-900). L'économie au siège est de 6 % pour le 350-900 par rapport au 330-300 et de 9 % pour le 350-1000 ! "Nous visons les 25 % de parts de marché à la Réunion", prévient Marc Rochet. Frenche Bee devrait être dotée de six avions à l'horizon 2022.
Si Jean-Paul Dubreuil a rendu hommage à Gérard Ethève d'Air Austral qui a toujours partagé avec lui la foi en l'élasticité du marché réunionnais, il a annoncé aussi avoir mis un terme à leur collaboration en matière de fret. Le groupe Dubreuil Aéro s'est doté d'une nouvelle structure, Hiling Cargo, qui reprend l'activité fret qu'Air austral opérait jusqu'alors pour French Bee et Air Caraïbes. Ce fret représentait 1000 tonnes en 2017 pour French Bee, 3300 en 2018 et 7500 en 2019.
Enfin, le groupe a mis un terme à son contrat de maintenance avec Air France Industrie et a créé avec cette dernière (40 %) et Sabena Technic (40 %) sa propre entreprise de maintenance IGO qui a comme clients Air Caraïbes, French Bee et Transavia.
"Notre groupe, a conclu Jean-Paul Dubreuil, est engagé depuis 45 ans dans l'aérien, et le sera encore encore durablement et profitablement."
FXG, à Paris