Economie des entreprises
La FEDOM veille déjà au prochain budget de l'Outre-mer
L'Assemblée générale de la Fédération des entreprises d'Outre-mer qui s'est tenue mercredi au siège parisien de la BRED a été l'occasion pour son président de se livrer au bilan critique de l'action économique du ministère des Outre-mer. Au moment où il s'agit de faire valoir les intérêts des entrepreneurs d'Outre-mer alors que se prépare déjà le projet de loi de finance 2020, Jean-Pierre Philibert s'est longuement penché sur "l'épineux dossier de la révision des aides", "le coût du travail" et, "in fine une solution en deçà de nos attentes".
Certes la ministre des Outre-mer (réprésentée par son dircab et son conseiller économique) a anticipé la critique et a promis de réexaminer le nouveau dispositif d'exonérations de charge pour corriger d'éventuels effets de bord. Jean-Pierre Philibert a ainsi indiqué que le ministère pourrait présenter son évaluation en juillet prochain. La FEDOM elle-même s'est équipée d'un simulateur (https://simulateur.fedom.org) pour affiner les comparaisons entre les régimes d'exonération existant jusqu'en 2018 (avec le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) et le nouveau régime d'exonération applicable depuis le début de l'année.. Elle compte ainsi identifier clairement la perte ou le gain induit par le nouveau régime. Pour autant, au delà des corrections, la FEDOM fait savoir que lors des prochains débats budgétaires, elle plaidera pour des "mesures choc" comme l'exonération d'une partie des charges sociales pour donner plus de pouvoir d'achat aux salariés ou l'exonération totale pendant trois ou cinq ans dès lors qu'il s'agit d'une première embauche... Car les entrepreneurs ne se satisfont pas d'un régime d'exonération qui cible les Smicards et les bas salaires. "La compétitivité, l'innovation, la montée en gamme sont aussi des objectifs à atteindre. Le niveau de point de sortie des exonérations de charges doitêtre examiné à l'aune de ces critères. La FEDOM regrette que "les réformes engagées par l'Etat soit guidées par le seul souci de l'efficacité budgétaire".
Fort de l'annonce du président de la République de ne pas toucher aux niches fiscales outre-mer, le président Philibert rappelle tout de même que la collecte d'impôt sur le revenu pour alimenter l'investissement productif outre-mer a chuté de 30 % l'an dernier.
Les entreprises éligibles aux abattements supplémentaires dans les zones franches d'activités de nouvelle génération ont été élargies au nautisme/plaisance et à l'industrie (cosmétologie, pharmacopée et fabrication de matériaux de construction). La FEDOM aurait préféré l'intégration de tous les secteurs de l'industrie. Par ailleurs, la FEDOM estime que l'un des enjeux du PLF 2020 pourrait être d'augmenter le crédit d'impôt mécénat pour les entreprises situées en Outre-mer. Pour le budget 2020, La FEDOM est donc déjà au travail.
FXG, à Paris