Pavillon des îles de la Guadeloupe à la Biennale de Venise
Trois artistes guadeloupéens à la Biennale de Venise
Joël Nankin, François Piquet et Jean-Marc Hunt sont les trois hôtes du pavillon des îles de Guadeloupe au Palazzo Mora à Venise pendant la célèbre biennale qui s'ouvre ce 11 mai. Ils sont exposés aux côtés de Soraya Abu Naba’a (République Dominicaine), Esteve Casanoves (Espagne) et Mazeredo (Brésil) au sein de l’exposition “Personal Structures - Identities”, tous sélectionnés par la commissaire d'exposition Marci Gaymu.
C'est la première fois que la Guadeloupe s'investit à la biennale de Venise. L'agence Christel'Ann Art va exposer trois de ses artistes émergents. "Notre série d'expositions, Eclats d'île, raconte Olivier Tharsis, le commissaire du pavillon de la Guadeloupe, a servi de vitrine." C'est en voyant les trois expositions organisées à Paris depuis un an par la Région Guadeloupe et Krystel'Ann Art que l'European cultural center est venu les trouver pour leur demander d'organiser "un des événements collatéraux "à la biennale. Krystel Ann'Art a investi 80 000 euros dans l'opération. La Région, le département et la DAC ont suivi. En tout, 129 000 euros ! Les oeuvres seront exposés d'une part au Palazzo Mora et d'autre part dans les "Giardino della Marinaressa".
François Piquet expose trois oeuvres : une sculpture accompagnée de deux vidéos ("L'équation décoloniale" et "Pré-requis à la discussion décoloniale"), et une sculpture nommée "Atlas".
Jean-Marc Hunt expose quinze oeuvres, ce sont ses "Récits cosmogoniques", des peintures, mais également des ti ban traditionnels et une sculpture. Son thème : "le cycle de l'aberration : l'étranger". Joël Nankin expose huit de ses oeuvres. Il nomme l'ensemble "Existence".
"C'est un pied de nez à l'histoire coloniale qui ne nous considérait pas comme un peuple, des hommes, commente Jean-Marc Hunt, la veille du départ, Aujourd'hui, on vient avec une science, une philosophie, un regard porté sur le monde... So excited !" Excité aussi François Piquet, très heureux de participer à "cette grande fête de l'art contemporain et au marché de l'art" : "C'est une opportunité exceptionnelle de montrer le point de vue de la Guadeloupe et des sociétés créolisées en avance sur les sociétés européennes."
Tout est allé très vite et ils n'ont eu que trois jours pour faire des propositions au commissaire de l'European cultural center. Il fallait que ce soit des oeuvres inédites. A Venise, tous les gros investisseurs du marché de l'art sont là. C'est là que des artistes émergents peuvent commencer à assoir une côte... "C'est une rampe de lancement', observe Jean-Marc Hunt. "J'attends des contacts, enchaîne François Piquet, des réseaux, pouvoir montrer mon travail et faire des ventes !"
Pour le vernissage, les 9 et 10 mai, la vice-présidente du Département,Odile Broussillon, le vice-président de Région, Georges Brédent et Valérie Labayle de la DAC auront rejoint Joël Nankin déjà sur place. Plus tard, au cours des sept mois à venir, Kareen Guiock, marraine du pavillon des îles de la Guadeloupe et les chanteurs Dali et Missié Sadik pourraient aussi venir animer le pavillon.
L'exposition à Venise restera ouverte jusqu'au 24 novembre. Et pour ceux qui sont empêchés, Jean-Marc Hunt expose en ce moment à la galerie 123 Calvaire au 123 rue des filles du Calvaire, à Paris.
FXG, à Paris