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Publié par fxg

Delphine Ernotte et l'outre-mer

Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, a présenté mardi18 juin la future grille de rentrée et la place de l'Outre-mer sur ses antennes en attendant la fermeture de France Ô en septembre 2020, après les JO de Tokyo. Interview.

"France Ô, c'est un sujet compliqué..."

Vous ne présentez votre pacte citoyen que dans une semaine, mais d'ores et déjà que pouvez-vous nous dire de la place des Outre-mer sur les chaînes de France TV ?

Les Outre-mer au sein du groupe France télévisions, c'est d'abord neuf stations régionales puisque dans chacun des territoires d'Outre-mer, nous opérons la radio, la télévision et le numérique et, dans la majorité des territoires, ce sont les premières audiences. C'est une puissance extrêmement considérable au sein du groupe qui est confirmée. Nous allons continuer à investir dans de la création ultramarine avec quelques exemples de fictions qui vont être produites sur place et diffusées sur les antennes nationales.

Que faire avec France Ô pour le temps court qu'il lui reste à vivre ?

France Ô, c'est un sujet compliqué... C'est une chaîne qui auparavant n'était émise qu'en Ile de France et qui permet aux Ultramarins qui vivent dans l'Hexagone d'avoir accès aux programmes de leurs contrées. Mais c'est vrai qu'avec le numérique, on voit bien que les usages des gens qui s'intéressent à l'Outre-mer sont en train d'évoluer... Vous pouvez, à Paris, avoir accès aux chaînes ultramarines et à leurs journaux télévisés. Donc, comment on fait pour que cette plateforme, qui met en avant les programmes ultramarins qu'on va retrouver dans la plateforme mère, france.tv, elle se modernise, elle soit plus ergonomique, plus puissante, plus efficace au bénéfice de ceux qui ont envie d'aller regarder des programmes spécifiquement ultramarins ?

Mais quid de la représentation de l'Outre-mer sur le service public national ?

Avec l'arrêt de l'activité de la chaîne France Ô annoncé par le gouvernement l'année dernière, on s'est dit aussi qu'on avait un vrai sujet de représentation des Français ultramarins non pas sur France Ô, mais sur l'ensemble des antennes... On n'est pas toujours les plus prompts à parler du séisme ou de la crise sociale à Mayotte, des élections territoriales en Nouvelle-Calédonie alors que ce sont des territoires qui ont des spécificités et une histoire propre et qui vivent des difficultés qui, souvent, se propagent à l'ensemble de la nation. Il y a une vraie spécificité qui est une source d'enseignement pour nous tous et il y a une forme de normalisation, je parle de la rentrée scolaire ou du bac, ça concerne aussi bien les gens qui vivent en Guadeloupe que les gens qui vivent dans l'Hérault. Il y a à la fois un souci de normaliser les outre-mer, de parler autant d'un cataclysme à la Réunion qu'à Bordeaux, d'exposer des oeuvres ultramarines et de ne pas manquer de rappeler leur histoire. Ce n'est pas encore le cas aujourd'hui même si on fait d'énormes progrès...

Comment ça se passera dans les informations par exemple ?

Yannick Letranchant (directeur de l'information, ndlr) s'est très investi dans ce sujet et désormais, dans les conférence de rédaction, il y a toujours quelqu'un des Outre-mer pour dire ce qu'il s'y passe aussi. Wallès Kotra (directeur du pôle Outre-mer, ndlr) a emmené Takis Candilis (directeur des programmes, ndlr) en Nouvelle-Calédonie. C'est un investissement de tous, en particulier de la rédaction, qu'on est en train de faire pour rendre compte de l'actualité, de l'information ultramarine.

Ces engagements seront tous dans le pacte que vous annoncez pour la semaine prochaine ?

Le pacte citoyen, ça met par écrit nos engagements et ça permet de mettre en place des mesures qui montrent qu'on progresse. On est sincèrement engagés dans cette transformation parce que c'est une question d'égalité, ce n'est pas quelque chose qu'on fait pour faire plaisir à tel ou tel autre. On est présents sur quatre continents, c'est une réalité, c'est une richesse et on a bien l'intention de la mettre en avant. Maintenant, il faut aussi d'une certaine manière rassurer les Ultramarins, les députés qui les représentent, les associations qui se disent qu'on va perdre quelque chose et se demandent encore ce qu'elles auront à la place... Donc ce pacte va mettre en mots et en indicateurs l'engagement réel, sincère qu'on prend, combien de fois on aura parlé des Outre-mer dans les journaux télévisés, combien de soirées à thématique propre aux Outre-mer il y aura eu dans le mois...

Propos recueillis par FXG, à Paris

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