L'AFD sur les trois océans
L'AFD a investi 1,7 milliards dans les trois océans l'an dernier
Rémi Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD) a présenté jeudi au ministère des Outre-mer son bilan 2018. Avec 1,7 milliards d'euros investis dans les trois océans, dont 1,4 milliards pour les seuls Outre-mer, l'AFD a réduit légèrement la voilure puisqu'entre 2013 et 2017, elle dépassait chaque année les 1,5 milliards d'euros investis en outre-mer. "L’année 2018, explique le directeur général, a été celle de la réorganisation de l’activité de l’AFD autour de trois bassins stratégiques pour favoriser une plus forte insertion économique des Outre-mer dans leur environnement régional, protéger leur exceptionnelle biodiversité et lutter contre les vulnérabilités, notamment celles liées au dérèglement climatique." Trois nouveaux pôles d’intervention ont été constitués et rassemblent désormais les territoires ultramarins et les États étrangers des océans Atlantique, Indien et Pacifique.
A La Réunion, une croissance économique a entraîné un regain d’investissements que l’AFD a accompagnée dans des projets à fort impact économique liés à l'attractivité touristique, l'accessibilité aérienne, la connectivité numérique ou encore la sécurisation de l’alimentation électrique. A Mayotte qui a connu une dynamique de reprise au deuxième semestre 2018, les engagements de l’AFD ont significativement augmenté au cours des trois dernières années, passant de 38 millions d'euros en 2015 à 60 millions d'euros en 2018.
La zone Atlantique a bénéficié de 194 millions (66 pour la Martinique, 110 pour la Guadeloupe et Saint-Martin et 18 pour la Guyane), la zone Pacifique de 340 millions et la zone de l'océan Indien de 263 millions. En tout ce sont 255 projets dont 212 en Outre-mer qui ont été financés l'an dernier.
51 % d'aide au public
Dans les Antilles, l’AFD demeure un acteur primordial pour l’investissement local et s’est particulièrement illustrée dans le déploiement de son offre d’appui-conseil auprès des collectivités. Ainsi 51 % des fonds de l'AFD, soit 696 millions d'euros ont profité au secteur public répartis en prêts bonifiés (322 millions d'euros) ou non (366 millions d'euros) ou subventions (8 millions). L’Agence a augmenté significativement ses missions d’appui conseil et technique et a accru son offre avec la réalisation de 172 analyses financières, 103 restitutions d’analyses auprès des collectivités et établissements publics, 37 projets de financement appuyés par des experts AFD et 19 accords de partenariats conclus en 2018.
L’activité en faveur du secteur privé reste stable. Avec un total de 660 millions d'euros, le financement du secteur privé représente 49 % de l’activité globale – contre 45 % l’an passé. Ce résultat reflète une augmentation du refinancement du secteur bancaire à hauteur de 50 millions d'euros sur l’activité propre de l’AFD. Ces fonds ont été versés sous forme de prêts (133 millions), de garanties (34 millions) ou de prestations pour le compte de BPIFrance (493 millions).
Le financement des projets d’énergies renouvelables connait une forte progression. Sur la période 2012-2018, 23 projets ont été financés pour un total de 231 millions d'euros. 42 % de ces engagements ont permis de financer des infrastructures de production d’énergie solaire, 25 % de l’éolien, 23 % de la biomasse, 7 % à la production de biocarburant, et 1 % de l’hydroélectricité.
Par ailleurs, une nouvelle ligne de crédit de 13 millions d'euros a été octroyée à l’ADIE en 2018, permettant à plus de 2000 micro-entrepreneurs d’être accompagnés en 2019 et 2020.
La ministre des Outre-mer a fait savoir qu'elle comptait sur l'AFD pour être "l'un des piliers de la trajectoire 5.0" qu'elle défend désormais : "70 % de la programmation 2019 de l'AFD participe à cet te trajectoire avec un objectif de 100 % en 2020."
FXG, à Paris
Prochaine conférence CEROM en décembre
L’AFD animera le 11 décembre prochain, aux côtés de l'INSEE, de l’IRD et des Instituts d’émission (IEDOM, IEOM), la sixième édition des conférences CEROM. La conférence portera sur la recherche et l’innovation au service du développement durable ultramarin. Elle rassemblera les acteurs du monde de la recherche, du secteur privé et de la société civile afin de proposer des politiques publiques et des dispositifs incitatifs en faveur de l’innovation.