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Publié par fxg

Parlement junior

Les députés junior de l'école Aimé Césaire de Saint-Pierre (Réunion)

"S'il y a un président qui ment, notre proposition de loi permettra de le poursuivre et de lui mettre une amende." La petite Chayane fait partie des 18 élèves de cours moyen de l'école Aimé-Césaire de Saint-Pierre qui sont venus cette semaine à Paris pour proposer un texte de loi à l'occasion du 23e Parlement des enfants. Dans la salle des pas perdus où la Garde républicaine fait une haie d'honneur au président de l'Assemblée, montrant ainsi la soumission de l'Armée au Parlement, dans la bibliothèque où le député Aimé Césaire aimait tant se réfugier, dans la salle des quatre colonnes où les journalistes croisent les députés et bien sûr dans l'hémicycle où l'on débat et vote, les enfants ont pu tout voir ! "Gigantesque", dit Cassandre, 10 ans, en montrant les dessins sur les murs et les plafonds. "Il y a beaucoup de caméras", observe Chayane. "C'est beau", disent laconiquement Ndrick, Luis et Eroan. David Lorion leur montre sa place dans l'hémicycle ainsi que celle des six autres députés réunionnais. Ca leur plaît bien aux enfants ce petit pupitre et ces bancs rouges.

Comme chaque année, 577 classes élémentaires, une par député, participent à cette semaine junior de session parlementaire. Lundi, c'est David Lorion qui accueillait les enfants de sa circonscription pour leur faire les honneurs du palais Bourbon. "Ca leur permet de voir réellement, explique leur maître Grégory Frézard, et pas seulement en parole ce que sont les institutions de la République et leur fonctionnement." Ses élèves ont écrit une proposition de loi sur le thème imposé : le bon usage du numérique. La loi proposée par les enfants de l'école Aimé-Césaire vise à protéger les données personnelles des usages politiques. Ils l'ont travaillé et sont venus la défendre ici, à l'Assemblée nationale. A l'issue du Parlement des enfants, une seule proposition de loi sera retenue pour être reprise par les vrais députés.

Philippe Cayambo, le directeur de l'école, explique comment ses poulains ont gagner leur ticket : "Il faut une école et un enseignant volontaires ! Et il faut avoir envie de monter un projet, prendre le temps de le faire." L'an dernier, aucune école de la circonscription de Saint-Pierre n'avait été volontaire... Cette fois, l'école Aimé-Césaire a répondu à l'appel à projet et la mairie de Saint-Pierre a pris en charge plus de la moitié du budget. "Plus tôt, on fait partir les enfants de la Réunion, explique Denise Hoarau, directrice de la Caisse des écoles de Saint-Pierre, plus la mobilité leur sera facile. Savoir partir, c'est faire comprendre aux parents qu'ils savent revenir !"

La continuité territoriale et la Jeunesse au plein air ont aussi été mises à contribution. Le reste, ça a été l'investissement des parents qui ont participé à de l'ensachage et des ventes de gâteaux !

Les enfants sont arrivés vendredi. Seize d'entre eux n'avaient jamais pris l'avion ! Dimanche, ils étaient au château de Versailles et mardi, ils devaient être reçus par Viviane Mallet sous les ors du Sénat au palais du Luxembourg. Les enfants devraient encore voir Paris du dernier étage de la tour Eiffel et depuis la Seine en bateau-mouche avant de repartir jeudi soir pour la Réunion. "Ils ont été surpris dès le début par le nombre de gens qui ne parlaient pas français, raconte satisfait le directeur de l'école, et ça les a motivé pour apprendre l'anglais !"

FXG, à Paris

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