Des sous pour la filière canne-sucre
Guillaume maintient l'aide compensatoire à la filière canne-sucre jusqu'en 2020
Pour annoncer la reconduction tant attendue de l'aide compensatoire à la filière sucre à la Réunion et à la Guadeloupe, le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, était annoncé aux côtés de sa collègue des Outre-mer. Mais hier soir, c'est le tout nouveau député européen LREM, le Réunionnais Stéphane Bijoux, qui est apparu aux côtés du ministre pour venir parler de "la compétitivité et l'accompagnement de la filière sucre dans les territoires ultramarins".
Depuis le mois de juin, les professionnels et les parlementaires s'inquiétaient de ne plus voir dans le projet de budget 2020 figurer cette ligne comptable qui octroyait depuis 2017 et la fin des quotas sucriers 28 millions pour la filière à la Réunion et 10 millions à la Guadeloupe. Le 8 juillet dernier, le président de la République avait déjà rassuré personnellement Philippe Labro, le président du syndicat du sucre de la Réunion. Dans la foulée, professionnels et élus ont été reçus par Didier Guillaume qui a donc confirmé hier "le maintien, pour la durée des conventions canne signées en Guadeloupe et à La Réunion, des aides nationales aux filières canne-sucre dans les départements d’outre-mer". Ces conventions courent jusqu'en 2021.
Didier Guillaume a indiqué qu'il allait devoir notifier une nouvelle fois à Bruxelles cette aide nationale qui vient en complément des aides européennes prévues par le POSEI. Le montant des aides nationales s'élève désormais à 86,4 millions et celui des aides européennes à 69,2 millions. Pour autant, contrairement au langage utilisé par les professionnels de la canne et du sucre, le ministre ne parle pas "d'aide structurelle", mais "d'aide à l'adaptation".
A charge pour les acteurs de la filière de "s’engager à bâtir, en lien avec les autres filières agricoles et les élus des collectivités, un modèle agricole qui permette de relever les défis climatiques et sociétaux tout en tenant compte de l’évolution des tendances de marchés". Et il faudra que dans un an, ces acteurs parviennent à présenter des propositions sur "la montée en gamme, la valorisation de l'origine ultramarine, le renforcement de la production biologique, la transition vers la canne énergie et le développement de nouvelles filières pour s’affranchir notamment des importations d’aliment du bétail".
A noter que la veille, Didier Guillaume avait rassemblé la filière betterave sucre pour ouvrir avec elle une concertation sur son avenir qui insistait là aussi sur le bio et l'innovation...
FXG, à Paris