Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par fxg

Delgrès a conquis le public de la fête de l'Huma

Delgrès rend hommage à Delgrès

Delgrès, c’est le nom d’un groupe de musique de blues rock français chantant en créole. Ces trois musiciens, Pascal Danaë, leader, guitariste, auteur, chanteur et compositeur, Baptiste Brondy, batteur, et Rafgee, le maitre du tuba et du sousaphone ont été la révélation 2019 de la scène Zebrock à la fête de l'Huma, avec leur son authentique et décapant qui a passionné la foule.

Tête d'affiche de la scène Zebrock, samedi dernier à la Courneuve, ils ont électrisé le public avec leur musique Nouvelle-Orléans pimentée à la sauce antillaise, façon lewoz. Impressionnante révélation qui a provoqué un engouement et un enthousiasme inattendu. « Depuis tout petit, j'ai toujours entendu parler de la fête de l'Humanité, raconte en coulisse le chanteur avant de monter en scène, alors participer à cette fête, voir qu’elle est toujours là et voir autant de gens se réunir encore aujourd’hui autour de ces valeurs, ça fait plaisir d’y participer. » Sur la scène baignée par le soleil couchant, le trio a enchaîné ses titres qui évoquent la lutte et la liberté. Pascal Danaë aime expliquer ses chansons sur scène. Dès le début il annonce : « Delgrès 1802, combattant de la liberté, mort plutôt que de laisser Napoléon rétablir l’esclavage à la Guadeloupe. » et il balance « Mo Jodi », titre éponyme de leur premuer album en attendant un second en préparation. La foule est en liesse. « Nous sommes là, poursuit le chanteur, pour apporter et provoquer quelque chose chez les gens et qu’ils aient envie de s’ouvrir encore plus ! »

"Notre parrain dans le ciel"

En coulisse, il raconte le trio Delgrès : « Rien qu’à nous voir... Baptiste est Nantais avec son histoire, moi guadeloupéen né en région parisienne, je connais assez peu la Guadeloupe. Rafgee est né à Paris et a été conçu en Guadeloupe ! On est là ensemble pour proposer et partager quelque chose avec les gens, passer un bon moment et se sentir bien. » Les premières notes sont sorties en 2015, suivies en 2016 d’une série de concerts à travers la France et le monde. En 2018, ils sortent leur premier album. « J’ai connu mon pays la Guadeloupe très tard dans ma vie et j’ai eu envie de rendre hommage à Delgrès. Il est notre parrain dans le ciel. Maintenant, il faut l’assumer et il nous inspire beaucoup... » Leur musique souffle un vent de liberté, du blues rock en créole, avec tous  les éléments d’une musicalité généreuse et ouverte, rassembleuse et prolifique, faite d'improvisation et de fougue. Baptiste, le breton, est un ancien du groupe « Rivière Noire ».

À la batterie, il explose, l’impact est direct, explosif. Il a rencontré Pascal à Paris en 2011, avant de faire cause commune : « La musique a bien marché entre nous, tout de suite et les liens amicaux sont venus de plus en plus importants. » Pour Rafgee, un simple coup de fil a suffi. Lui, le tueur qui balance avec son sousaphone un son de fanfare NewOrleans qui fait la ligne de basse. Un coup de fil et il s’est embarqué dans l’aventure et depuis ça file comme le vent ! « Mon instrument n’est pas commun sur le blues, mais c’est un instrument qu’on rencontre beaucoup dans la musique traditionnelle. C’est un instrument qui joue la basse et qui a une puissance, le son porte ! »

Le blues des champs de coton et le lewoz des champs de canne

"Le sousaphone, explique Pascal, ça représente le lien avec la Louisiane, avec la Nouvelle-Orléans, avec les fanfares de la Caraïbes... » Désormais bien rodés après trois ans de scène, leur alchimie fonctionne et donne du plaisir. Ils aiment le swing les consonances et les dissonance, le traditionnel et l'avant-garde. Ils utilisent à merveille le vieux procédé bluesy avec des enchainements harmoniques chaloupant les accords... Leur message communautaire n'est pas communautaire, mais universel. 

« Les droits de l’homme, la liberté sont des choses universelles défendues par plein de gens dans le monde, rappelle Pascal, nous on met juste un coup de projecteur sur Louis Delgrès. » Et sur les ressemblances entre la Louisiane et les Antilles, entre le blues des champs de coton et le lewoz des champs de canne. Et quand ils jouent leur tube "Monsieur le président", dans la féérie de la fête de l'Huma, Pascal Danaë prévient : "Si ou pa fé attention, le gilets jaunes reviendront..."

Alfred Jocksan et FXG, à la Courneuve

Photos AJ

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article