La FEDOM et les délais de paiement
La FEDOM lance un simulateur sur les délais de paiement
la Cour des comptes et l'inspection générale de l'administration se penche sur les délais de paiement outre-mer tandis que la FEDOM lance son propre simulateur.
Après le rapport de l'IEDOM sur les délais de paiement, c'est au tour de l'inspection générale de l'administration et de la Cour des comptes de s'intéresser au sujet. Les deux institutions ont été chargée, à la demande la fédération des entreprises d'Outre-mer (FEDOM), d'une mission qui a pour but de faire un état des lieux des délais de paiement en ce qui concerne les collectivités locales (essentiellement les communes) et le bloc hospitalier. Pourquoi une deuxième mission après le rapport de l'IEDOM ? Son rapport, du fait de sa méthodologie, ne reflète pas la réalité dans la mesure où l'IEDOM n'a tenu compte que des factures mandatées. "Ce qui exclut environ 40 % du stock de factures", estime Laurent Renouf de la FEDOM. Les patrons d'Outre-mer estiment qu'il y a 1,5 milliards de créances en stock auprès des communes et des hôpitaux avec des délais de paiement de 18 mois à deux ans. En Martinique, par exemple, une major du BTP réalise un chiffre d'affaires de 9 millions d'euros et a 9 millions de factures non payées avec un délai de paiement de deux ans ! A Terre-de-Haut, commune de Guadeloupe, les délais de paiement battent tous les records puisque les entreprises devraient attendre 9 ans pour se faire payer... A Pointe-à-Pitre où le maire a été tout récemment révoqué, les délais de paiement posent là aussi de réels problèmes. Mais c'est un problème général à l'Outre-mer, même si la Réunion semble bien mieux s'en tirer selon nos interlocuteurs de la FEDOM. En Guyane, la société Lav Industry (laverie industrielle destinée essentiellement aux hôtels, hôpitaux et clinique) de Jean-Luc Davidas, administrateur de la FEDOM, a dû fermer en 2013 en raison des délais excessifs de paiement.
Le sujet des délais de paiement est donc essentiel pour la bonne santé financière des entreprises ultramarines. En attendant les rapport de mission de l'inspection générale de l'administration et de la Cour des comptes, la FEDOM a mis en ligne, à la disposition des entreprises, un simulateur des délais de paiement. "C'est, explique Laurent Renouf, pour identifier les factures non encore mandatées et démontrer par A+ B la réalité des 40 % de stock en plus de celui indiqué par l'IEDOM." Pour l'heure, 350 entreprises ont déjà utilisé ce simulateur.
FXG, à Paris