Budget de la Collectivité territoriale de Guyane
La CTG toujours en pleines négociations financières avec l'Etat
Le terne de "risque de cessation de paiement" que nous avons employé dans notre article (France-Guyane du 3 octobre 2019) sur le budget du ministère des Outre-mer, concernant les efforts que l'Etat consentirait pour la Guyane, ont fait bondir le président de la Collectivité territoriale de Guyane (CTG), Rodolphe Alexandre : "Il est impossible de parler de cessation pour une collectivité et en plus nous disposons pour la première fois de 20 millions d'euros de capacité d'autofinancement." C'est d'autant plus notable qu'en 2016, la CTG était négative de 90 millions. En revanche, pour ce qui concerne les 27 millions d'euros d'octroi de mer reversés aux communes qui, selon le ministère, seront désormais pris dans son budget, le président Alexandre signale qu'il y a débat pour qu'à l'instar de la dotation de la Polynésie, ces 27 millions soient alimentés par un prélèvement sur les recettes de l'Etat. "Je vais demander aux parlementaires, poursuit Rodolphe Alexandre, de me soutenir pendant le débat parlementaire." Un autre débat se déroule encore avec Matignon et le MOM : la Cour des comptes estime que la décharge financière de 40 millions pour compenser les dotations de l'Etat est insuffisante eu égard à la démographie (+ 3,2 % par an en Guyane contre 0,04 % dans l'Hexagone) et au retard structurel. Ainsi au titre de la dotation à caractère social, quand la CTG met 9 millions pour la continuité territoriale, l'Etat met 1,4 millions. "Nous mettons 31 millions pour le médico-social, détaille le président. Pour la lutte vectorielle, nous dépensons 6 millions et l'Etat 600 000... Alors que notre PIB par habitant est de 188 euros contre 388 aux Antilles." La CTG est donc encore en pleine négociation avec l'Etat et pas question de ne pas tirer tous les bénéfices de l'Accord de Guyane. "Il y a un vrai débat d'orientation avec les ministères, continue Rodolphe Alexandre, nous ne sommes pas encore victorieux, mais la Cour des comptes a adressé à Matignon un référé qui conforte les analyses de la CTG sur sa situation financière et budgétaire. Nous ne sommes pas endettés." Tant et si bien que la CTG cherche désormais à restructurer son budget pour contracter un emprunt. En ce moment, chaque vendredi, la CTG et les services financiers de l'Etat se rencontrent pour élaborer un protocole d'accord. L'arrivée d'Eric Lombard, le directeur général de la Caisse des dépôts et Consignation, le 14 octobre à Cayenne, est à ce titre de bonne augure.
FXG, à Paris