Fondation pour la mémoire de l'esclavage
La cour intérieur de l'hôtel de la Marine (en travaux) qui doit accueillir le siège de la Fondation.
La fondation sur les fonts baptismaux
La mission de préfiguration présidée par Jean-Marc Ayrault va disparaître pour laisser la place à la Fondation pour la mémoire de l’esclavage qu’elle était chargée de créer.
Les statuts ayant finalement été déposés en juillet dernier, le Conseil d'Etat a avalisé la nouvelle Fondation pour la mémoire de l'esclavage au début du mois d'octobre.
Le conseil d’administration de la nouvelle Fondation est convoqué rue Oudinot ce 13 novembre pour une réunion de « passage de témoin qui marquera la transition entre les deux structures », selon la lettre de convocation adressée aux dix administrateurs par Jean-Marc Ayrault. Ces derniers sont répartis ainsi : Les "membres fondateurs", André Yché, président de CDC-Habitat (dont les filiales des SIDOM ont mis 400 000 euros), Franck Dondainas, président de Quartus solidaires, Didier Laguerre, maire de Fort-de-France et Olivier Chateau, maire-adjoint de Nantes (le mandat de ces deux derniers est de deux ans) ; un représentant des mécènes et donateurs (désigné pour quatre ans), Bruno Arcadipane, président de Groupe Action Logement, dit "grand mécène" ; le collège des partenaires institutionnels compte trois membres, Fabrice Boudjaaba (CNRS), Marie Trellu-Kane, (Conseil économique, social et environnemental) et Georges Brédent, président du Mémorial ACTe ; le collège des associations mémorielles, deux membres désignés pour deux ans, Yvon Chotard, administrateur de l'association des Anneaux de la Mémoire (Nantes), et Emmanuel Gordien, président du Comité Marche du 23 Mai 1998 (CM 98) A ceux-ci s'ajoute un commissaire du gouvernement sans voix délibérative. Les dix administrateurs doivent encore coopter cinq personnalités qualifiées, ce qu'ils feront lors de leur séance inaugurale.
Sur les dix membres désignés, les acteurs mémoriels compétents sur le sujet ne sont pas nombreux... Quant à la collectivité représentant l'Outre-mer et siégeant de droit parmi les fondateurs, ça a failli ne pas être Fort-de-France : un premier tour de scrutin a mis à égalité le Conseil régional de la Guadeloupe et la ville de Fort-de-France. Il n'y a pas eu de second tour, mais un tirage au sort pour les départager.
Ouverture du siège à la mi-2020
Au final Nantes a trois représentants (Jean-Marc Ayrault, la ville et les Anneaux de la mémoire), comme les Antilles (Fort-de-France, le MACTe et le CM98). Nul doute que les villes de Bordeaux, le Havre, la Rochelle, les 25 sites du pôle abolitionniste de l'Est, l'océan Indien et la Guyane feront au moins partiellement partie des cinq personnalités cooptées...
Après le déjeuner des dix administrateurs au Grand Bistro de Breteuil, les personnalités cooptées (et rudement vite avisées et convoquées) rejoindront leurs pairs pour la séance plénière de la Fondation au salon Delgrès du ministère des Outre-mer.
Le programme débutera par l'élection du bureau (celle du président n'est pas mentionnée dans la convocation), puis se poursuivra par le vote des délégations au président et au bureau, le vote du budget 2019, l'approbation du règlement intérieur, l'avis sur le recrutement et la rémunération du directeur, la désignation du président du Conseil Scientifique, auquel sera donné mandat pour proposer une composition au dit Conseil, le mandat donné au président de la Fondation pour proposer une composition au Conseil d’orientation, la convention de partenariat entre l’Etat et la Fondation et enfin l'établissement de l'agenda fin 2019-début 2020.
Quant au sège de la Fondation, l'hôtel de la marine, il est encore en travaux jusqu'en juin 2020.
FXG, à Paris