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Publié par fxg

Blan, par François Piquet

François Piquet glisse de l’art à la bande dessinée

« BLAN, chroniques de créolisation, précis anti-raciste » de François Piquet est paru le 14 septembre aux Éditions Long Cours. L’artiste saintannais poursuit son exploration glissantienne de l’identité tout en se permettant d’en rire. On songe parfois aux « Idées noires » de Franquin, mais aussi à « Fuckrace », le récent travail de l’auteur exposé en Guaadeloupe avant le grand confinement. « BLAN, écrit François Piquet, mot créole qui désigne les Blancs, est un roman graphique surprenant à l'humour parfois très noir qui mêle anecdotes, réflexions et chroniques de la transformation d'un "blanc" en "blan". Ou comment la créolisation bouleverse notre monde. Et nous change. Drôlement. » L’artiste jubile en glissant vers la bande dessinée qui lui permet d’exposer sa philosophie peut-être de façon plus évidente, en tout cas plus marrante, que ses sculptures et ses installations artistiques qui lui ont tout de même ouvert les portes de la biennale de Venise en 2018. D’ailleurs son livre vient d'être sélectionné pour participer au prix Bédéz'iles, des lycées d'Outre-mer, signe que François Piquet n’a pas poussé son équation jusqu’au blan gâché ! Et tant pis pour Eve, « cramée comme une biscotte » !

FXG

BLAN, format 24 x 32 cm, 80 pages, N&B (sauf une surprise en couleur), 24,90 € (Hexagone), 28,60 € (Outre-mer).

www.editionslongcours.com

Deux questions volées
"Je suis en créolisation, pas en créolité"
Vous vous revendiquez souvent de la philosophie d'Edouard Glissant. Pourquoi ?
En bon glissantien, je ne suis pas tout à fait d'accord avec sa lecture… En fait, je ne revendique pas mon antillanité, je suis en transformation, et pas du tout à un état stable, ou stabilisé, au point de vue identitaire. Je suis en créolisation, pas en créolité. Je revendique par contre la créolité de ce que je produis (art, livre, mes filles, etc) depuis que ce processus s'est engagé. Les Antilles m'ont transformé, et créolisé ce que je fais.
Tout récemment, l'anthropologue Francis Affergan remettait en cause le glissantisme, affirmant que "rien ne nous garantit que la conception rhizomique de l’identité nous libèrera". Qu'en pensez-vous ?
Libérer de quoi ? A mon sens, l'enfermement identitaire (necessitant une "liberation") est lié au concept de racine unique, d'assignation identitaire. Mais je crois qu'ici, l'identité rhizomique ne libère pas de la domination colonialiste concrète, physique. Ce n'est pas un outil d'indépendance, parce que trop complexe, et contradictoire au concept de l'Etat-nation (qui lie un Etat à une identité unique), disqualifié aujourd'hui pour les grands Etats européens, mais graal identitaire pour les petits péyi comme les Antilles.
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