Interview de Jean-Paul Dubreuil, président du Groupe Dubreuil Aéro
30 % du groupe Dubreuil Aéro passent aux mains du groupe CMA-CGM
« L’avenir est serein parce qu’on pourra continuer à investir »
Comment doit-on considérer cette entrée au capital de CMA-CGM ?
C’est une bonne nouvelle ! Nous venons d’aboutir avec Rodolphe Saadé à un accord de partenariat financier qui va nous permettre de poursuivre notre plan d’investissement au profit de nos deux compagnies aériennes. Dans ce métier du transport aérien où il y a plutôt de mauvaises nouvelles en ce moment, je dirais que c’est pour nous un point de plus pour montrer que notre stratégie est la bonne et qu’on est capable d’attirer la confiance d’investisseurs nouveaux qui plus est une entreprise française et familiale comme la nôtre.
Etait-ce une nécessité eu égard à la crise que connaît le transport aérien aujourd’hui ?
Ce n’était pas un besoin, mais c’est une opportunité ! Par hasard, nous nous sommes rencontrés Rodolphe Saadé et moi-même et nous avons échangé sur les problématiques de nos entreprises. Il avait un certain appétit pour le transport aérien parce qu’il a remarqué pendant la crise du Covid que le transport aérien était capable de faire des choses que ne pouvait pas faire le transport maritime compte tenu des délais, particulièrement le transport de masques au départ de la Chine ! Il s’est dit pourquoi ne pas mettre en commun nos savoir-faire ? Ce n’est pas une opération de sauvetage, loin de là, mais une opération vers un développement. Faire entrer aujourd’hui CMA-CGM dans notre capital, c’est la confiance dans l’avenir, nous permettre de poursuivre notre plan d’investissement en Airbus A 350 et d’aborder de nouveaux territoires dès que les contraintes administratives seront levées.
Vous confirmez avoir tenu le choc malgré la crise sanitaire ?
Comme nous l’avions déjà indiqué. Notre entreprise est diversifiée, solide. Du côté distribution, automobile et travaux publics du groupe Dubreuil, nous avons retrouvé des chiffres supérieurs à ceux de 2019. On a obtenu un prêt garanti par l’Etat mais on ne l’a pas utilisé pour l’instant. On sait qu’on n’est pas encore sorti du problème comme on le voit actuellement aux Antilles, mais on sait que l’avenir est serein parce qu’on pourra continuer à investir.
30 % du capital, c’est un maximum ou c’est une participation qui pourra être amenée à évoluer ?
Pour l’instant, nous parlons de 30 %, donc c’est une participation minoritaire et c’est qui continuons à tenir la barre du navire, mais au-delà de ça, ça nous permet d’avoir des échanges avec un actionnaire solide qui, depuis dix ans, a réussi à faire face aux crises qu’il a rencontrées et aujourd’hui, c’est une entreprise florissante. Le fret maritime est en pleine santé !
Vous avez été visionnaire en misant sur l’A 350. Vous projetez-vous déjà dans l’avion à hydrogène ?
Ca, c’est un petit peu plus loin ! Ce n’est pas le souci du moment, mais enfin pourquoi pas ! Là, nous sommes dans une problématique de temps qui nous dépasse un peu.
Propos recueillis par FXG