Le SMA a 60 ans
Lecornu salue les 60 ans du SMA
« Ça a de la valeur d’être passé par le SMA, à certains égards, c’est chic. » Dans une interview institutionnelle accordée au service de communication du Service militaire adapté, le ministre des Outre-mer souligne la réussite de ce dispositif créé en 1961. Nous sommes alors sous le gouvernement de Michel Debré quand le général commandant les forces armées aux Antilles Jean Némo et le général Victor Dardet, un Guadeloupéen, mettent en place, à titre expérimental aux Antilles-Guyane, le Service militaire adapté (SMA). D’années en années, ce dispositif unique de formation des jeunes en difficulté va s’étendre à tous les territoires d’Outre-mer : en 1965 à La Réunion, en 1986 en Nouvelle-Calédonie, en 1988 à Mayotte puis en 1989 en Polynésie française. EN 1995, année de la fin de conscription, la création d’un détachement à Périgueux complète le dispositif pour faciliter la mobilité et la formation dans l’Hexagone. Dans cette interview, Sébastien Lecornu salue « l’originalité » du SMA : « C’est un trait d’union entre une histoire républicaine ancienne (…) et la jeunesse de chaque territoire mais aussi le monde économique. »
Aujourd’hui, tous, des milieux économiques aux élus, se félicitent du succès du SMA, que le dernier rapport de la Cour des comptes évalue en 2017 comme en 2009 par un taux d’insertion compris entre 77 % et 78 % pour les volontaires stagiaires, ce qui confirme que le SMA est parvenu à relever le défi du nombre en accueillant chaque année 6 000 volontaires, stagiaires et techniciens. La Cour avait recommandé en 2012 de veiller à ce que la réduction de la durée des stages et du taux d’encadrement pour atteindre cet objectif ne nuise pas à la qualité de la formation et aux taux d’insertion. Actuellement, le taux moyen de sorties anticipé est de l’ordre de 11 % mais il dépasse 16 % en Martinique et 13 % en Guadeloupe, ce qui souligne la difficulté des régiments dans ces départements à recruter, à sélectionner et à fidéliser les volontaires. Une analyse précise de la Cour des comptes révèle encore une moindre performance d’insertion dans un emploi durable pour les femmes, les non-diplômés (moins de 70 %) et les bénéficiaires de formations courtes. Enfin, le coût de formation d’un volontaire revient, selon la Cour des comptes, à quelque 50 000 euros.
« Engagez-vous qu’ils disaient ! » Paraphrasant Goscinny dans Astérix, Sébastien Lecornu reconnaît que si la longévité du SMA s’explique par le bon taux d’insertion des volontaires dans la vie professionnelle, sa pérennité passe par son attractivité auprès de la jeunesse.
FXG
https://www.youtube.com/watch?v=NxSwlGBolQ0&feature=youtu.be