MACTe, enquête ouverte au PNF

Le parquet national financier enquête sur le MACTe

Alors que le conseil d’administration du MACTe a fait savoir lundi qu’il comptait vite tourner la page « Laurella Rinçon » en mettant en place dès ce jeudi une administration provisoire, une enquête de Mediapart à paraître ce mercredi révèle que le parquet national financier a « ouvert une enquête préliminaire des chefs de favoritisme et de détournement de fonds publics au mois de juin 2019. »

Une enquête du PNF a été ouverte au mois de mai 2019, à la suite d’une note de la Cour des Comptes. « L’enquête est toujours en cours », a révélé le PNF à nos confrères de Médiapart. Ce n’est donc pas le signalement effectué auprès du parquet de Pointe-à-Pitre, par Laurella Rinçon, directrice générale suspendue à titre conservatoire pour une durée renouvelable de quatre mois, qui a déclenché l’action judiciaire. Le signalement de Mme Rinçon a enclenché une « enquête préliminaire et des investigations confiées à la police judiciaire », selon les déclarations de Patrick Desjardins, procureur de la République à Pointe-à-Pitre, à Médiapart. Le procureur n’a pas voulu en dire plus, « parce que c'est prématuré ».

L’affaire des notes de taxi de la directrice, c’est l’arbre qui cache la forêt, de même les pseudo-plaintes du syndicat CFTC Territoriaux qui ne dénoncent que du vent. C’est ce que semble en tout cas révéler le fait que le parquet national financier soit saisi depuis juin 2019. Sur RCI, le 22 mars dernier, Georges Brédent, président du conseil d'administration du MACTe, ne contestait pas la disparition des 420 000 euros et donnait l’impression non de répondre à la présentatrice du journal radio mais aux enquêteurs tant il s’exprimait peu sûrement. Il affirmait qu'on avait retrouvé tout récemment l’argent : « C'est un faux débat et un faux procès de dire que l'on ne sait pas où se trouvent les 400 000 euros laissant planer un voile de suspicion sur finalement (sic) la collectivité régionale qui est l'un des administrateurs majeurs du MACTe et qui aurait mis en quelque sorte l'établissement en difficulté par son manquement. Il n'y a pas de manquement, tout est clair, tout est transparent. » Lundi encore, il a raconté à la presse l’étrange parcours de cette somme : versée par la SEM Patrimoniale à la Régie de la Région qui l’aurait fait verser sur un compte d’attente sans pouvoir préciser lequel… Mais demain tout rentrera dans l’ordre et « la vérité totale sera apportée par le payeur régional », a assuré M. Brédent.

Il n’empêche qu’à la fin, c’est une personnalité guadeloupéenne qu’on est venue chercher dans son bureau au ministère de la Culture pour diriger le MACTe qui risque bel et bien de payer les pots cassés. Car, c’est bien un règlement de compte en coulisse qui se joue à présent entre Georges Brédent et la Région. Préférant repartir au combat électoral des Régionales avec Tania Galvani (GUSR - 1^re adjointe au maire de Pointe-à-Pitre) plutôt qu'avec Georges Brédent, ce dernier pourrait atterrir au MACTe. En effet, faute de pouvoir reprofiler le poste de président (qui ne peut être rémunéré), pourquoi ne pas nommer le président au poste de directeur général ? Georges Brédent pourrait ainsi accepter de se sacrifier pour l’intérêt général. Mais en attendant, l’annonce de la suspension de Laurella Rinçon affûte déjà des appétits. On parle de personnalités intéressées, tel Claude Ribbe, conseiller culturel de Sébastien Lecornu qui sera libre à compter du 2 mai prochain.

FXG

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