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Publié par fxg

Marie-Anne Poussin-Delmas, pdg de l'IEOM-IEDOM et Stéphane Foucault, dg

Marie-Anne Poussin-Delmas, pdg de l'IEOM-IEDOM et Stéphane Foucault, dg

L’IEDOM fait le bilan de la crise sanitaire aux Antilles-Guyane

« La fragilité structurelle des Outre-mer a amorti la violence du choc conjoncturel. » Marie-Anne Poussin-Delmas, président directeur général de l’Institut d’émission d’Outre-mer, a présenté jeudi à Paris un bilan de la situation économique et monétaire en outre-mer un an après le début de la crise sanitaire. Si le recul du chiffre d’affaires 2020 était de 5 % à l’échelle des Outre-mer, il a atteint les 8 % dans la zone Antilles Guyane. C’est le tourisme qui a été le plus touché avec un recul de 70 %.

L’inflation globale est restée stable. Cela est du à la baisse du prix de l’énergie durant le premier confinement alors que celui des produits alimentaire a cru d’environ 2 %. Cette hausse s’est ensuite estompée à l’approche de la fin 2020. Au total les prix alimentaires ont à peine dépassé la hausse de 1 % qu’a connu l’Hexagone. Les importations alimentaires ont d’abord augmenté à la suite du premier confinement pour ensuite se normaliser à un niveau supérieur à celui des trois dernières années. La préférence hexagonale reste forte aux Antilles et en Guyane. « La pandémie n’a pas encore permis de constater l’émergence de circuits courts pour l’approvisionnement en produits alimentaires », a observé Mme Poussin-Delmas.

Recul de l’activité limité

Le recul de l’activité a été plus limité et l’impact sur l’emploi global moins fort que ce que l’on anticipait en début d’année 2020, les Outre-Mer ayant largement utilisé les dispositifs d’accompagnement de l’Etat et des collectivités, notamment les prêts garantis par l’Etat (PGE), le fonds de solidarité et les dispositifs de soutien de l’emploi. C’est Saint-Barthélemy qui a utilisé le plus intensément les PGE (275 % par rapport au PIB), puis la Martinique (140 %) devant les régions Ile de France et PACA, suivies juste après de la Guadeloupe (110 %) et Saint-Martin (95 %). La Guyane arrivce en fin de peloton des régions françaises avec 60 %. Les PGE ont d’abord servi les activités de commerce, de transport et de restauration et d’hébergement. Ce recours massif aux PGE s’est traduit par une vive progression des crédits de trésorerie. Ils représentaient 60 % en 2019, 84 % en 2020.

Les employeurs ont eu recours largement au chômage partiel (62 %), au télétravail (51 %) ou à la mise en congé (54 %).

Les entreprises ont eu aussi largement recours au fonds de solidarité. La part dans le total du fonds de solidarité par rapport à la part dans le PIB total était presque à 200 % en Guyane, 150 % en Guadeloupe (comme en PACA) et 110 % en Martinique, comme en Occitanie ou Nouvelle-Aquitaine.

Par ailleurs, les banques semblent avoir joué leur rôle en 2020 : la médiation du crédit a connu une hausse de mai à juillet 2020.

Campagne vaccinale à la traîne

Le rebond, si rebond il y a, va dépendre de la confiance des acteurs (entreprises, ménages) et de leur aptitude à surmonter la pandémie. Les chefs d’entreprise prévoient un « rebond modéré » de 5% en moyenne en 2021 dans notre région. « Ce rebond, avance Mme Poussin-Delmas, ne compensera pas les pertes de 2020 et ne permettra pas un retour aux niveaux d’avant Covid. » Le tourisme, par exemple, avait bien redémarré fin 2020 et début 2021 jusqu’au nouveau coup d’arrêt en avril. A Saint-Martin, la reconstruction post Irma a pu reprendre. En Martinique, outre le tourisme, on s’atten,d à coup de pouce côté BTP avec la livraison du lycée Schœlcher attendue pour la rentrée 2022, et le segment de la rénovation et du second œuvre. En Guyane, l’ouverture de grands chantiers pour les 5 ans à venir à hauteur de 3 Mrd €, dont la rénovation de la base spatiale, devrait créer une amélioration et favoriser une hausse de l’emploi.

Par ailleurs, les ménages confinés ont vu leur épargne grossir de quelque 15 % ce qui ouvre des perspectives de croissance. Mais d’abord, le rebond économique dépendra de la façon dont la pandémie est surmontée, donc de l’efficacité de la campagne vaccinale. Or là, les chiffres sont moins bons que dans l’Hexagone. 6,3 % de la population vaccinée en Guyane, 6,9 % en Martinique, 8,5 % en Guadeloupe… Contre 16,7 % dans l’Hexagone.

FXG

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