Le mois des mémoires de l'esclavage
Jean-Marc Ayrault lance le « mois des Mémoires 2021 »
![](https://image.over-blog.com/-9Dwdger0aLcvma_eG1beYD9WMw=/filters:no_upscale()/image%2F1477392%2F20210427%2Fob_844e2c_ayrault-zoom.jpg)
En ce mois de mai qui arrive, la France s’apprête à commémorer l’esclavage colonial, la traite et leurs abolitions. L’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, aujourd’hui président de la fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) a annoncé ce 27 avril, date anniversaire de la signature du décret d’abolition de l’esclavage par la IIe République en 1848, l’ouverture du « Mois des mémoires 2021 ». Ce temps dévolu aux mémoires de l’esclavage court jusqu’au 10 juin, soit la date anniversaire d’abolition effective de l’esclavage en Guyane, en passant par la journée nationale du 10 mai, qui coïncide cette année avec les 20 ans de la loi Taubira reconnaissant l’esclavage comme un crime contre l’Humanité, la date du 22 mai, abolition effective en Martinique, celle du 23 mai, journée nationale d’hommage aux victimes de l’esclavage, et encore celle du 27 mai, abolition effective en Guadeloupe. Seuls les 10 et 23 mai donneront lieu à des cérémonies nationales. Le 10 mai, comme chaque année depuis 2006, le jardin du Luxembourg accueillera, une cérémonie républicaine à laquelle devrait participer le chef de l’Etat et/ou le Premier ministre (ni l’Elysée, ni Matignon n’ont encore communiqué à ce sujet). Lors de cette cérémonie seront remis les prix du concours de la Flamme de l’Egalité auquel ont concouru 4500 élèves issus de 185 établissements. Quant au 23 mai, date arrachée de haute lutte par le fameux Comité de la marche du 23 mai 1998 (CM98) et consacrée par la loi Egalité réelle Outre-mer de février 2017, Jean-Marc Ayrault n’a pu indiquer mardi où aurait lieu ce moment d’hommage aux esclaves. C’est d’ailleurs en prenant prétexte de la non-reconnaissance de la date du 23 mai par la FME que le président du CM98, Emmanuel Gordien, a choisi de démissionner du conseil d’administration de la FME la veille du 27 avril ! Jean-Marc Ayrault s’est défendu d’ignorer le 23 mai, indiquant même que les kits commémoratifs remis aux mairies de France souhaitant commémorer l’esclavage et les abolitions la citaient expressément comme l’une des deux dates nationales. En réalité, le lieu de célébration du 23 mai, jusqu’alors devant la basilique de Saint-Denis (et une fois place de la République à Paris), n’est pas encore fixé. La décision doit être prise incessamment par l’Elysée. Toujours est-il que c’est sans doute ce 23 mai que le chef de l’Etat annoncera enfin son choix pour le projet de mémorial national aux victimes de l’esclavage. « Le président tiendra l’engagement qu’il a pris le 27 avril 2018 au Panthéon », a indiqué M. Ayrault qui a assuré que ce monument qui doit être édifié au jardin des Tuileries sera d’une qualité artistique « digne » et tiendra compte des noms des 200 000 esclaves baptisés à partir de 1848. C’est en raison de la non prise en compte de ces paramètres que le concours initialement lancé par le ministère de la Culture pour sélectionner l’artiste a été annulé.
La FME se félicite cette année d’avoir signé des partenariats médiatiques notamment avec France Télévisions, Trace, France 24, France Culture et encore les revues Alter-Eco et Histoire. Le 10 mai au soir, France 3 diffusera ainsi un numéro spécial de Secrets d’Histoire. Stéphane Bern évoquera Toussaint Louverture et la Révolution française à Saint-Domingue.
Alors que ce « mois des Mémoires 2021 » est aussi celui du bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte, l’homme qui a fait rétablir l’esclavage en 1802, Jean-Marc Ayrault, plutôt que « éliminer Napoléon de l’Histoire », s’est déclaré pour « nous libérer d’un passé en le connaissant, en l’expliquant (…) Toute l’histoire doit être dite et expliquée. »
FXG