Mémoire de l'esclavage
Le mois des mémoires en Bourgogne
Depuis le 6 mai et jusqu’à ce 23 mai a eu lieu la 12ème édition du festival « OMB - Outre-Mer en Bourgogne », dans le cadre du programme de ce mois de mai consacré désormais aux mémoires des abolitions de l’esclavage. Organisées par les associations bourguignonnes « Les Amis des Antilles », et « Mémoire de l’Histoire de l’Esclavage en Saône-et-Loire » MHAESL, présidée par Christiane Mathos, ces animations ont été partagées en de nombreuses communes de la Saône-et-Loire. Dès le 6 mai, une visio-conference avec les élèves du CAP/ATMFC du lycée professionnel Claudie Haigneré de Montceau-Lès et ceux du CAP/AEPE et ASSP du lycée professionnelles Jean-Joseph-Dumas de Fort-de-France. Enregistré sous forme de webinaire, l’entretien interactif entre les deux lycées est une idée qui a germé depuis la diffusion en novembre dernier de l’émission culturelle et mémorielle « An Tras Klarté » produite par Théo Lubin, président du Comité d’Organisation du 10 Mai (CO10 Mai), et Christiane Mathos. Les élèves et l’encadrement du lycée bourguignon ont pu écouter une intervention de Catherine Elie-dit-Cosaque. Leur objectif futur est d’organiser un voyage des élèves saonéloriens en Martinique en 2022, puis des élèves martiniquais en Saône-et-Loire en 2023.
Le lendemain, une délégation francilienne se rendait en Saône-et-Loire pour assister à la journée d’inauguration du festival au lycée de Monceau. Outre deux membres de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage (FME), Dominique Taffin, sa directrice, et Aïssata Seck, chargée de mission, le sociologue Pierre Pastel, Joby Valente, artiste militante et présidente du Mouvement Nouvelle Humanité (MNH), Assani Fassassi, président du Collectif des Filles et des Fils Africains Déportés (COFFAD), ainsi que Théo Lubin dont l’association CO10MAI a été labélisé par la FME, afin d’organiser des circuits touristiques mémoriels pédagogiques, sur le thème des « Marrons et combattants de la liberté méconnus dans l’histoire de France ». Etaient aussi présents la réalisatrice Jeanne Romana-Loussala qui a fait un exposé sur la vie du Chevalier de Saint-Georges, et l’artiste musicien, poète et conteur Igo Drané. Dans une des salles du lycée était présentée l’exposition « C’est notre histoire », une dizaine de panneaux offerts par la FME.
Dans l’après-midi, la délégation s’est rendue dans la commune de Paray-le-Monial pour assister, au son de la corne de lambi, au dévoilement d’une plaque commémorant l’abolitionniste du XVIIe siècle, Pierre Moreau, enfant du village. Cet homme fut l'un des premiers à témoigner du système de l'esclavage colonial pour le dénoncer.
Le week-end des 8 et 9 mai, à Saint-Point, petite commune du Maconnais, un hommage a été rendu à Alphonse de Lamartine, celui qui endossa la responsabilité du décret d’abolition de 1848 en tant que chef du gouvernement provisoire de la IIe République. Une gerbe a été déposée sur son tombeau. « La Saône-et-Loire est une terre importante dans ce combat, a déclaré Christiane Mathos. Elle le sera encore contre les nouvelles formes d'esclavage à travers la planète. »
Le 10 mai, c’est la petite commune de Toulon-sur-Arroux, où a été rempli le deuxième cahier de doléances relatif à l’abolition de l’esclavage, après celui de Champagney en 1789, que la journée nationale de commémoration a été célébrée par le conseil des enfants de l'école du village en présence du sous-préfet de la zone.
Le 14 mai, dans la commune de Digoin, une messe a été donnée en l’honneur d’une personnalité du cru, le général Lavaud, l’officier qui a convaincu Toussaint Louverture de se rallier à la République après l’abolition de 1793. Les écoliers de Digoin ont un fait un travail de recherche sur Toussaint Louverture.
Enfin, la journée du 23 mai consacrée à l’hommage aux victimes de l'esclavage est celle qui devait clôturer ce mois des mémoire en Bourgogne.
FXG