Festival Mot pour mots
La littérature antillo-guyanaise au rendez-vous parisien de « Mot pour mots »
L’éditeur martiniquais Desnel était présent le week-end dernier à Paris avec quelques-uns de ses auteurs pour participer au festival “Mot pour mots”, un nouveau rendez-vous littéraire qui entendait permettre au monde des lettres de se retrouver après la crise Covid qui a eu pour conséquence, entre autres, l’annulation par deux fois du salon du livre de Paris.
Les 5 et 6 juin, les amis du livre ont pu converger vers La Villette pour fêter la vitalité de la littérature, et notamment de celle venue des Antilles, mais également de la Guyane.
Suzanne Dracius, Marcel Dorigny et René Bélénus se sont ainsi relayés pour défendre leur ouvrage collectif, « La faute à Napoléon ? ». Cet essai, publié en contrepoint des célébrations du bicentenaire de la mort de Bonaparte, revient sur le rôle du futur empereur dans le rétablissement de l’esclavage en 1802. Aimé Charles-Nicolas était là pour signer une somme devenue quasi-best-seller aux Antilles, « L’esclavage : quel impact sur la psychologie des populations ? »
Pierre Chambert, ancien haut fonctionnaire du ministère de la Culture et un temps conseiller à la DRAC de Guyane, est venu présenter l’ouvrage qu’il a consacré à l’action culturelle de l’ancien maire de Saint-Laurent du Maroni, Léon Bertrand (voir par ailleurs). Ce dernier, empêché de venir à cause des mesures drastiques d’isolement alors en cours en raison de la vague de Covid qui traverse leur département, a fait savoir qu’il serait à Paris dès le prochain week-end pour une séance de signature à la librairie Calypso, rue Saint-Maur dans le 11e, ou (c’est en cours de discussion) au ministère des Outre-mer.
Le Guadeloupéen Pierre Sainte-Luce, lui aussi, est venu dédicacer son roman « Colored ». Après une première sortie en 2019 chez Jets d’encre, « Colored », l’histoire de deux Elsa dialoguant à trois siècles d’intervalle, connaît une seconde naissance aux éditions Idem. « Après un premier succès en édition brochée, explique Jean-Benoît Desnel, nous avons eu envie de lui donner une seconde vie en poche. » A noter que si le record de dédicaces a été emporté par Suzanne Dracius, Pierre Sainte-Luce a été le deuxième devant Aimé Charles-Nicolas.
L’espace des éditeurs de la Halle Charlie Parker qui accueillait ces talents a eu l’honneur de la visite de quelques huiles parisiennes à commencer par le critique littéraire d’origine martiniquaise, Jérôme Garcin, du Masque et la plume, ou l’ancien ministre de la Culture de François Mitterrand, Jack Lang, et son épouse Monique, que le Guadeloupéen José Pentoscrope, père du prix littéraire « Fetkann’ – Maryse Condé », s’est empressé de présenter à nos auteurs. Mais le record des selfies a été emporté par Anne Sinclair venue accompagnée de son nouveau mari, Pierre Nora.
Grisé par cette ambiance germano-pratine, Pierre Sainte-Luce a indiqué qu’il allait créer un prix littéraire au nom de son hôtel en Guadeloupe, le prix Arawak qui récompenserait à partir de la rentrée littéraire 2022 un roman, un essai ou de la poésie caribéenne francophone.
FXG