Lozès , président du CRAN
Patrick Lozès revient à la tête du CRAN
Le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) a procédé le 15 juin au renouvellement de ses instances dirigeantes. Elu président du CRAN en juin 2018 à la suite de Louis-Georges Tin (2011-2018), Ghislain Vedeux a cédé sa place à Patrick Lozès, président fondateur du CRAN (2005-2011). Ce retour de Patrick Lozès à la tête du CRAN est un désaveu cinglant pour Louis-Georges Tin qui l’avait poursuivi en justice, l’accusant de détournement de fonds. Or, le 19 octobre 2020, la cour d’appel de Paris a définitivement blanchi Patrick Lozès de toutes les accusations portées contre lui.
Ce retour de Patrick Lozès est aussi une manière de réaffirmer la place du CRAN dans la société et de lever les ambigüités. En effet, dès son élection en juin 2018, Ghislain Vedeux constate des irrégularités financières dans les comptes du CRAN (on parle alors de 50 000 euros détournés) et porte plainte. Le parquet ouvre une enquête en juillet 2020 et le CRAN radie Louis-Georges Tin ainsi que l’ancien trésorier Joanès Louis. Louis-Georges Tin qui se présente comme le président d’honneur du CRAN (quoi que ce titre n’existe pas dans les statuts du CRAN) réplique et annonce en août 2020 que Lova Rajaorinelina-Rinel a été élue présidente du CRAN. Mais le 27 octobre 2020, Rajaorinelina-Rinel est déboutée de sa demande de reconnaissance de son statut de présidente par le tribunal de Tour qui rappelle que Ghislain Vedeux a été élu pour trois ans. Le 2 février 2021 Lova Rajaorinelina-Rinel, Louis Georges Tin et Joanes Louis sont encore déboutés de toutes leurs demandes par le tribunal de Paris. L’affaire attend toutefois d’être jugée sur le fond.
Pour Ghislain Vedeux, le retour de Patrick Lozès était nécessaire pour consolider le CRAN. Aujourd’hui, le CRAN est partie civile dans neuf dossiers judiciaires (dont la plainte collective de l'Association guadeloupéenne Vivre et de Lyannaj pou Depolye Matinik dans le dossier du chlordécone, l’affaire Kéziah en Martinique, l’affaire des violences policières contre Michel Zecler, l’affaire du préfet Cazelles et des cinq ananas et encore l’affaire Claude Jean-Pierre en Guadeloupe).
A peine élu, Patrick Lozès a évoqué notre époque comme « une période menaçante. La période que nous vivons ne ressemble à aucune autre. Elle est mouvante et inquiétante notamment en raison des conséquences sociales et économiques de la pandémie du Covid-19. Les dangers qui pèsent sur nos droits et nos acquis sont palpables et menacent de s’exacerber. Dans ces circonstances exceptionnelles, le CRAN doit prendre toute sa place et jouer son rôle. »
FXG