La transat en double "Jacque-Vabre-Normandie-Le Havre" arrive en Martinique
L'ensemble des skippers (ou presque) s'étaient donnés rendez-vous à la Maison de la radio au mois de septembre
La Transat Jacques Vabre-Normandie-Le Havre débarque à Fort-de-France
La 15e édition de la Transat Jacques Vabre, autrement appelée « la Route du café », s’élancera depuis le plan d’eau du Havre le 7 novembre prochain à 13 h 30 pour la baie de Fort-de-France en Martinique après un parcours qui selon les catégories passera par les îles du Cap Vert, l’archipel brésilien Fernando de Noronha au large de Natal, ou les îles de Trindade et Martin Vaz encore plus au Sud, quasiment à la latitude de Rio. Le départ sera donné par le manager général de l’équipe de France de basket.
Depuis 1993 qu’elle existe, cette transat en double est habituée des destinations sud-américaines comme le Brésil, la Colombie ou le Costa-Rica, c’est la première fois qu’elle a pour ligne d’arrivée la Martinique, une terre de café 100 % français.
Damien de Longueville (photo ci-contre, avec François Balthus-Languedoc), président de l’association Martinique Transat, est avec Gilles Lamiré (photo ci-dessous, avec Yvan Bourgnon) à l’origine du choix de la destination. « Carpentien, Bourgnon, Le Cam, Peyron, Jourdain, raconte-t-il, sont venus au début 2020 pour soutenir la candidature de la yole au patrimoine de l’UNESCO, c’est comme ça qu’on a lancé l’idée. » En fait, Gilles Lamiré et Damien de Longueville ont été informés des difficultés de l’organisation avec le Brésil qui devait accueillir cette 15e édition. Ils se sont faufilés dans la brèche et l’implication du comité martiniquais du tourisme, de sponsors de taille a fait le reste. La destination est signée pour les trois prochaines éditions. « Ca permet de nous projeter sur six ans, explique François Balthus-Languedoc, le directeur général du comité martiniquais du tourisme, C’est important de pérenniser l’événement, que ça ne soit pas juste un one-shot car nous avons de très gros enjeux avec le développement de la filière du café, mais aussi d’ancrer le nautisme dans notre développement économique. C’est une mise en lumière exceptionnelle. Pendant quelques semaines, la Martinique va devenir le centre du monde. »
Une marina à Fort-de-France
La course rassemblera 80 bateaux et 160 marins. Elle offrira trois parcours pour quatre classes de navire. Les class40 parcourront 4600 milles nautiques entre le Havre et Fort-de-France via l’archipel du Cap Vert ; les IMOCA et les Ocean Fifty (les ex multi50) parcourront 5800 milles via les îles de Fernando de Noronha ; enfin, les formules 1 de la mer que sont les Ultimes auront à parcourir 7500 milles en passant par l’archipel de Trindade et Martin Vaz. L’idée est que l’ensemble de la flotte arrive groupée sur la ligne à Fort-de-France, sur une dizaine de jours. Tout sera fait d’ailleurs pour que le public puisse assister à la fin de la course depuis le front de mer.
Le village d’arrivée installé au cœur de Foyal offrira 8000 m2 pour un village d’arrivée qui , outre de nombreuses animations, mettra en avant les traditions, la culture et les savoir-faire martiniquais. Mais surtout, les bateaux seront là tout prêt, autour du terminal croisière, immédiatement visibles et à proximité de la population. François Balthus-Languedoc l’a assuré : « On crée une marina ! » 800 mètres linéaires de pontons vont être ainsi déployés.
« Le coût de l’événement n’est pas porté directement par la ville, explique le maire Didier Laguerre, il est porté par plusieurs partenaires qui participent au financement de la course comme celle de l’organisation de l’arrivée. La ville de Fort-de-France apportera de la logistique et mettra à disposition le domaine public. »
En 1978, les rhumiers martiniquais n’avaient pas cru à l’avenir de la Route du rhum et avaient refusé de l’accueillir, 43 ans plus tard, la Route du café, Transat Jacques-Vabre-Normandie-Le Havre- vient enfin apporter à la Martinique ses lettres de noblesse en matière de nautisme.
FXG
Didier Laguerre, maire de Fort-de-France
« C’est une vraie excitation que d’accueillir la Transat Jacques-Vabre ! Nous avons travaillé à cette candidature et à l’accueil de cette course depuis décembre 2020. C’est un formidable tremplin de promotion pour la destination Martinique et la filière café. »
Une histoire de café
Les premiers plants de café ont été emmenés en Martinique en 1721 par un capitaine d’infanterie de Dieppe auquel le roi avait remis trois plants. Après une traversée terrible qui le vit attaqué par des pirates, souffrir du manque d’eau potable, les plants ont pu être acclimatés. En 1800, l’arabica typica de Martinique occupait 6000 hectares. De là, il a essaimé vers l’Amérique du Sud et la Caraïbe notamment la Jamaïque où on le retrouve sous le nom de « Blue Mountain », avant de disparaître du paysage agricole martiniquais. En 2010, des plants d’arabica typica ont été retrouvés et aujourd’hui dix producteurs martiniquais le cultivent avec le soutien du Parc naturel régional et du CIRAD. La marque Jacques-Vabre, sponsor numéro 1 de la course, a décidé de le commercialiser. Pendant la période du départ, on trouvera du café de Martinique au village du départ au Havre et au Bon-Marché à Paris.
Virtual regatta
Le jeu officiel de la transat a pour originalité de permettre à 1000 personnes de concourir en numérique avec ce supplément d’attrait que le vainqueur sera récompensé par une place d’équipier en présentiel sur un vrai bateau lors de la Jacques-Vabre 2023.
45 class40
Cette classe de bateaux sera emmenée par Ian Lipinsnki, le vainqueur de l’édition 2019, et son co-skipper Julien Pulvé. C’est dans cette classe que concourt le seul Martiniquais de la transat, Eric Baray, avec son co-équipier Jean-Edouard Criquioche sur G2C Group Martinique. Ils devront compter sur des concurrents fort bien capés. Ainsi on aura sur l’eau le skieur croate Ivica Kostelić, champion du monde de slalom en 2003 et vainqueur du classement général de la Coupe du monde en 2011, et son partenaire Calliste Antoine, cet autre champion du monde de Ski mais en freeride, Aurélien Ducroz, avec son coéquipier David Sinau, Kito de Pavan (avec Gwen Gbick) qui en est à sa onzième participation, l’ancien sauteur à la perche Jean Galfione avec Eric Peron. Quelques femmes sont en course comme le duo de choc composé de Marie Riou et Amélie Grassi, celui des jumelle Julia et Jeanne Courtois, des duos mixtes également comme Anne Beaugé et le Japonais Masa Suzuki, des duos père-fils, des équipages hollandais, canadiens, anglais belges, un marin espagnol et un autre italien…
7 Ocean Fifty
Gilles Lamiré, dernier vainqueur dans sa catégorie avec Antoine Carpentier en 2019, est l’autre Martiniquais de la course puisqu’il a longtemps vécu chez nous. Il naviguera avec une figure de la voile, Yvan Bourgnon, vainqueur de cette épreuve avec feu son frère Laurent en 1997. Ils ont l’intention de faire cette transat « en tête ou à l’envers » ! Ils devront pour cela surveiller une autre figure de la voile, Lalou Roucayrol (avec Quentin Vlamynck) qui fera là sa dixième Jacques Vabre dont il a été plusieurs fois vainqueur. Autre figure dans cette classe très sportive, Armel Tripon (11e du Vendée Globe 2020), avec Benoit Marie, mais également le duo Erwan Le Roux, familier des podiums de la Jacques-Vabre comme de la Route du Rhum, et Xavier Macaire, champion de France élite de course au large en solitaire en 2015. Thibaud Vauchel-Camus qui a fait ses premières armes de voileux sur le plan d’eau de la Guadeloupe, 2e de la dernière Jacques Vabre et vice-champion de France Multi50, concourra avec Frédéric Duthil. L’Anglais Sam Goodchild fera équipe avec Aymeric Chappellier, 2e de la Route du Rhum 2018 en class40, Sébastien Rogues, 3e de la dernière Jacques-Vabre, sera avec Mathieu Souben. Le plateau est équilibré et les pronostics seront difficiles !
23 IMOCA
La classe des IMOCA sera emmenée par le vainqueur de la dernière édition, Charly Dalin qui, cette fois ne court plus avec Yann Eliès, mais avec Paul Meilhat. Quant à Yann Eliès, il revient avec Sébastien Simon. Il faudra compter aussi avec Louis Burton, 3e du dernier Vendée Globe, avec son co-équipier Davy Beaudart. C’est dans cette classe que l’on retrouve des skippers mieux connus du public antillais avec notamment Damien Seguin (avec Benjamin Dutreux — ils se sont rencontrés comme concurrents sur le Vendée Globe), Marie Tabarly, la fille d’Eric et Jacqueline, qui vient accompagner Louis Duc qui entend s’aligner sur la ligne de départ du prochain Vendée Globe, et encore le Guadeloupéen Rodolphe Sepho, avec Arnaud Boissières, qui lui aussi prépare le Rhum 2022 et le prochain Vendée Globe.
5 ultimes
Dans la catégorie reine, on retrouve la crème des skippers. A commencer par le duo des Thomas, Coville (1er de l'Armen Race en juin 2019, 1er de la Jacques-Vabre 2017 et une liste de podium qui remonte au XXe siècle !) et Rouxel (4e de la La Transat en Double Concarneau - Saint-Barthélemy en 2021, 2e de la Transat Jacques-Vabre 2017 avec Sébastien Josse sur Gitana 17, également vainqueur de la transat Bénodet-Martinique en 2011. Armel Le Cléac'h, le vainqueur du Vendée Globe 2017 qui a battu le record de François Gabart, naviguera sur Banque Populaire avec Kevin Escoffier, 2e de la Jacques-Vabre 2019 sur PRB, et naufrager du dernier Vendée-Globe. Yves Le Blevec et Anthony Marchand feront équipe sur Actual Ultim 3. Franck Cammas et Charles Caudrelier, qui ont été ensemble 1ers de la Fastnet Race en temps réel toutes catégories en 2019 et 2021, seront sur Maxi Edmond de Rotschild. Franck Cammas revuient sur la Jacques-Vabre après quatorze ans d’absence.
François Gabart et Tom Laperche seront sur un ultime « de dernière génération à potentiel énorme », SVR Lazartigue qu’il leur demandera sans doute des efforts de dressage !
Le Gwada de la course
Rodolphe Sépho fait sa première participation sur la Jacques-Vabre et dans la catégorie IMOCA. « Je suis très content parce qu’elle arrive à côté de la maison ! » Arnaud Boissière, son co-équipier amis à sa disposition son bateau sur lequel il a couru le Vendée Globe et la Jacques-Vabre avec Xavier Macaire. Rodolphe Sépho qui rêve aussi d’une telle course, entend réussir le passage de la Class40 à la catégorie reine des monocoques. « Nous avons aussi envie de faire découvrir à la jeunesse guadeloupéenne ce type de bateau dans ce type de compétition internationale. » Le bateau a été construit en 2007 et il a subi depuis quelques modifications. Rodolphe et Arnaud se sont connus aux Sables d’Olonne quand Rodolphe préparait sa route du Rhum en Class40 et ils se sont rapprochés quand Arnaud a achevé le Vendée Globe. Ils ont alors évoqué l’idée de faire la transat en double ensemble. « Moi, j’ai l’expérience de la course, dit Arnaud, Rodolphe, il a la fraîcheur et il connaît bien les Antilles, donc il va nous guider là-bas ! » « C’est très intéressant pour moi, indique Rodolphe, de pouvoir naviguer avec lui, que je puisse profiter de l’expérience d’Arnaud sur son bateau. »Cet engagement du Guadeloupéen s’inscrit dans un programme de régates dense. « Plus question de ne penser qu’à la seule Route du Rhum, assure-t-il ! On a fait le Défi Azimut, là on part sur la Jacques-Vabre, ensuite la Route du Rhum, une autre Jacques-Vabre et… le but ultime, c’est d’être le premier skipper Guadeloupéen à s’aligner en 2024 sur le départ du Vendée Globe. » Cette transat avec Arnaud Boissière sur cet IMOCA va être un peu un baptême. Ces derniers jours, les deux marins ont passé pas mal de temps sur l’eau. Ils ont l’intention de se battre lors de la transat pour bien figurer au classement.
L’atavisme antillais de Thibaud Vauchel-Camus
Thibaud Vauchel-Camus repart pour la quatrième fois sur Jacques-Vabre. Les deux premières éditions, il les a courues sur Class40, la dernière et celle à venir sur un trimaran de 50 pieds qu’il a mis à l’eau en janvier 2018. C’est avec lui qu’il fait le dernier Rhum et c’est ce bateau qu’il maîtrise chaque fois mieux. Si Thibaud, à bord de katamaran de sport, connaît bien le plan d’eau en Guadeloupe, il ne connaît pas bien celui de Martinique faute d’échanges nautiques suffisant entre les deux îles. « Il y avait plus de liens et de régates avec les optimistes, les lazers ou les planches à voile… Malheureusement, je n’’ai pas pu en profiter. » En fait Thibaud connaît mieux la Martinique par le cheval où son père, instructeur équestre, a accompagné quelques concours, et où il a des cousins. C’est sans doute pour toutes ces raisons que Thibaud a envie d’arriver « plus rapidement que le deuxième » ! Le plateau des Ocean fifty ne comporte que sept bateaux, et aucun des skippers n’est capable de dire qui est le grand favori. « En course au large le pronostic est beaucoup trop ouvert pour s’y aventurer. « Le plateau est très dense et très élevé… L’enjeu, c’est bien sûr de gagner. Ce sera difficile et tant mieux ! J’espère en tout cas me faire une belle arrivée de jour parce que les images qu’on a vues sont une promesse de régal sur l’eau ! »
Le Martiniquais de la course
Eric Baray fait équipe avec Jean-Edouard Criquioche. C’est ce dernier qui a proposé au Martiniquais son bateau. Ensemble, ici et là-bas, le Normand et son co-skipper sont parvenus à monter leur projet et leur budget. « Il y a une part de fierté à l’idée d’arriver en Martinique… » Mardi prochain, les deux hommes vont faire leurs stages météo et sécurité avant de partir faire leur qualification, un parcours de 1000 milles. Ils convoieront ensuite le bateau à Dieppe pour y être le 20 octobre, prêts au départ. Jean-Edouard n’est pas un professionnel même si c’est déjà sa quatrième participation à la transat Jacques-Vabre, c’est un exploitant de salles de cinéma. « J’ai subi de longs mois de fermeture et je le suis dit que j’allais péter un câble si j’avais pas d’autres projets en tête ! » C’est comme ça qu’il a acheté l’hiver dernier son bateau et qu’il l’a remis en état. En Juin, alors qu’il cherchait un co-skipper, on lui a parlé d’Eric. « Je l’ai googlisé et j’ai vu qu’on était sur les mêmes profils… Aujourd’hui, on est sur la même fréquence, la même longueur d’ondes. »
Les deux coureurs sont des amateurs dans une classe où les pointures se disputent déjà le classement, mais Jean-Edouard a des idées : « On va projeter sur le spi un film en version originale comme ça les concurrents autour de nous seront obligés de rester derrière nous pour pouvoir comprendre le film. On a fait des essais, ça marche très bien ! » Plus sérieusement, les deux hommes ont l’intention d’abord de terminer la course tant ils savent que ça peut s’avérer difficile parfois. « Le plateau des Class40, observe le Normand, est relevé, les nouveaux bateaux vont très vite même si le parcours tel qu’il a été conçu les favorise un peu moins… » C’est dans la catégorie vintage qu’ils vont jouer et ils entendent y faire podium « et puis après, si on peut faire un petit top 15… » Eric a la réputation d’être le premier Martiniquais à avoir fait une transat, il sait qu’il va encore faire valeur d’exemple : « Quand j’ai dit il y a une quinzaine de ça que mon rêve était de voir la Martinique en tant que nation de voile, ce n’est pas pour rien ! On a du soleil, la mer est à 28°, il n’est pas normal qu’on n’ait pas des champions. Il ne manque que des moyens financiers ; les jeunes sont là et ils ont envie d’y aller, mais quand ils se présentent aux premières portes pour aller de l’avant, on les regarde un peu de haut… L’avenir pour ces jeunes peut démarrer grâce à cette course-là ! J’attends que demain, les jeunes n’aient à s’occuper que d’une seule chose : naviguer comme ça se passe ailleurs en France ! On n’aura peut-être pas les moyens pour un Vendée Globe, mais on aura les moyens d’impulser quelque chose pour les jeunes dans les Figaro ou la Class40. » Reste à savoir maintenant qu’Eric Baray dispose d’un Class40 s’il sera tenté par la Route du Rhum après la Jacques-Vabre… « Est-ce qu’on fait la passe de trois, c’est-à-dire la Jacques-Vabre 2021 et 2023 et le Rhum entre les deux ? J’y songe et on vient de me proposer un nouveau bateau… » Pourquoi pas dès lors former deux jeunes et leur laisser la place… « Y a une idée en l’air dans ce sens ! »
Interview - Marie Tabarly, co-skipper de Louis Duc
« On prépare le Vendée Globe de Louis Duc »
Contente de partir de chez vous et d’arriver chez vous ?
On va presque partir de chez nous, la Normandie, mais mon co-skipper Luis Duc est Normand, donc oui. Et on va pouvoir arriver enfin chez nous en Martinique ! Ca fait dix ans que je n’ai pas eu la chance de retourner là-bas ! Je suis très contente de pouvoir le faire dans des conditions de course.
Car vous y revenez mais avec un bateau !
J’essaie toujours de réduire au maximum mes voyages en avion, du coup c’est une super opportunité de pouvoir arriver là-bas en bateau et puis c’est vraiment différent d’arriver dans un endroit par la mer. On n’est pas dans l’agressivité, dans l’envahissement comme avec l’avion où l’on arrive en conquérant. Là, on mérite l’île si l’océan nous laisse passer !
Dans quel état d’esprit abordez-vous cette transat ?
Le bateau est à l’eau ; il va bien. C’est un bon bateau avec une carène qui a été reconstruite et qui a été très bien entretenu. C’est un bateau qui a toujours très bien évolué et que Louis Duc a reconstruit de façon exceptionnelle. Maintenant, il faut juste l’amener de l’autre côté pour que Louis Duc arrive après sur son Vendée Globe sereinement.
Depuis quand naviguez-vous avec Louis ?
On se connaît depuis 2003 ! On était ensemble dans les vedettes assistance des ORMA sur de grands prix. On a toujours suivi le parcours de l’un et de l’autre et on s’apprécie beaucoup. On sait ce que c’est de créer des projets, de trouver des partenaires. On sait que c’est dur d’être en même temps commercial, chef d’entreprise, DRH, communicant… Cette année, je lui ai proposé mon aide pour trouver des partenaires parce que c’est un bateau que j’aime beaucoup et ça se finit sur la Jacques-Vabre…
Quels sont vos objectifs en termes de résultats ?
Forcément, on ne va pas pouvoir s’empêcher d’aller se tirer la bourre avec les petits copains, mais ce n’est vraiment pas notre objectif principal. Le but est que Louis aille sereinement sur son Vendée Globe en 2024. Le bateau est à l’eau depuis à peine un mois. On vient de qualifier après notre deuxième navigation, cinq jours de qualif ! L’idée, c’est qu’il puisse découvrir son bateau hyper sereinement, que je sois une bonne équipière et qu’au retour, cet hiver, on puisse faire un chantier et se lancer dans la route du Rhum 2022. On a des objectifs de tour du monde différents, Louis part sur le Vendée Globe et moi sur l’Ocean Globe Race en équipage en tant que capitaine avec Pen Duick VI. Ce sont deux tours du monde difficiles, aux antipodes l’un de l’autre. Lui, il me file des clés pour le mien et moi j’essaie de l’accompagner un peu sur le sien. Un Vendée Globe, ça ne se prépare pas en six mois… Et une Jacques-Vabre, pour la gagner, ça ne se prépare pas non plus en un mois. L’objectif dans cette course, c’est d’être présent avec un marin serein sur un bateau en bon état au départ du Vendée Globe en 2024. Pour avoir un couple marin-bateau cohérent et harmonieux, ça se construit. Et on commence en double sur la Jacques-Vabre.
Propos recueillis par FXG