Le Covid en Outre-mer lors de la séance de questions au gouvernement
Le pass sanitaire s’appliquera outre-mer dès la fin de l’état d’urgence sanitaire
Justine Bénin, députée MODEM, a interpellé le ministre de la Santé Olivier Véran sur la situation épidémique outre-mer, mardi à l’Assemblée nationale, lors de la séance de questions au gouvernement. Elle a principalement demandé au ministre comment s’adapterait dans nos territoires le pass sanitaire et quelles mesures de différenciation il entendait proposer. Avant toute forme de réponse, le ministre de la Santé a remercié la députée guadeloupéenne pour son discours engagé pour la vaccination. Olivier Véran a ensuite indiqué que l’incidence de l’épidémie en Guadeloupe reste élevée mais est en baisse, que la pression hospitalière demeure forte, que deux mille soignants ont été envoyés dans les territoires d’Outre-mer et qu’aujourd’hui, ils sont encore huit cents, et qu’une centaine d’évacuation sanitaires ont été opérées vers l’Hexagone depuis le début de la quatrième vague. Enfin, au sujet du pass sanitaire qui ne s’applique pas pour l’heure dans les Outre-mer, Olivier Véran a confirmé qu’il ne s’appliquerait pas tant que les Outre-mer sont en état d’urgence sanitaire. Il a toutefois signalé que dès que cet état prendrait fin, a priori le 16 novembre, le pass sanitaire s’appliquerait, « au cas par cas, territoire par territoire », mais de façon différente que dans l’Hexagone.
Manuela Kéclard-Mondésir, le bouclier social et le vaccin
La députée GDR Manuela Kéclard-Mondésir a demandé la mise en place d’un bouclier social pour les populations socialement touchées par la crise sanitaire et ses effets collatéraux, notamment en Martinique. Elle a regretté notamment que l’on n’ait pas activé la réserve sociale. Cette réserve créée au début de la crise Covid par le gouvernement permet aux étudiants en travail social de se mobiliser de façon volontaire pour prêter main forte aux établissements sociaux et médico-sociaux. Olivierr Véran lui a sèchement rétorqué que la réserve sociale était une compétence territoriale. Mais avant cela, tout en reconnaissant la réalité de la crise sociale que vit la Martinique, il a d’abord affirmé que « la crise sanitaire n’était pas la conséquence de la crise sociale, mais la conséquence d’un virus contre lequel il existe un vaccin » ! Alors tout en regrettant que le confinement ait des conséquences sociales et psychologiques « considérables », Olivier Véran a répété son antienne : « Il faut donc vacciner et je compte sur les élus pour avoirt un discours courageux vis-à-vis de la vaccination. »
Olivier Véran détaille les traitements médicaux contre le Covid
Moetaï Brotherson, député GDR de la Polynésie, a demandé « candidement » s’il existait une autre stratégie de prise en charge des malades du Covid parallèlement à la stratégie vaccinale. C’est une question qui est souvent posée dans nos territoires et que le député polynésien a posé non sans préciser qu’il était lui-même vacciné et fils d’infirmier et en se défendant d’être « antivaxx et complotiste » ! « A part leur donner du doliprane, qu’est-ce qu’on peut faire ? », a-t-il conclu avant de laisser répondre Olivier Véran. Le ministre de la Santé et médecin lui-même a donc expliqué que « oui, il y a des traitements ». Ainsi pour la forme bénigne de la maladie, c’est-à-dire de la fièvre, un syndrome grippal, des courbatures, des frissons, il a indiqué qu’il convenait effectivement de prendre un doliprane ou un antipyrétique. En cas de forme infectieuse, le médecin prescrit un antibiotique pour éviter une surinfection bronchique. En cas de forme grave, quand les poumons sont encombrés, remplis d’un magma de liquide inflammatoire, le médecin met le malade sous oxygène, soit avec des lunettes soit à haute-dose (de l’optiflow) ou encore par intubation sous coma artificiel. « Y-a-t’il une molécule antivirale, a questionné le ministre ? Non. Un traitement pour limiter les risques d’accentuation des formes graves ? Oui, il existe un traitement par anticorps monoclonaux, et pour éviter des complications, des traitements par la cortisone et par anticoagulants. » Le ministre a conclu sa réponse au député polynésien ainsi : « Les médecins savent comment traiter mais ils ne savent pas se débarrasser du virus, par contre la vaccination évite de l’attraper ou d’avoir une forme grave. »