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Publié par fxg

Rodolphe Sépho, juste avant le départ de la Jacques-Vabre

Pendant qu'ils naviguent 2

Rodolphe Sepho, co-skipper avec Arnaud Boissières de La Mie Caline, nous recevait à bord de son IMOCA la veille du départ de la Transat Jacques-Vabre. Interview dans le cockpit.

« On est là pour se tirer la bourre »

Comment vous organisez-vous tous les deux à bord de ce grand bateau ?

Grand bateau ? Non, pas si grand que ça ! Ça reste un monocoque de 18 mètres. O s'organise comme on l’a fait sur la dernière course en début de saison, c'est à dire qu'on se répartit les rôles équitablement. On a bien trouvé nos marques sur le bateau, on sait comment le bateau fonctionne et on met tout ça en action !

Avez-vous prévu de fonctionner en alternance de deux ou quatre heures chacun ?

Non, absolument pas ! On travaille vraiment en binôme. C'est vrai que, très souvent, quand on est en course en double, on essaye de se reposer pendant que l'autre est à la manœuvre mais, dans notre fonctionnement avec Arnaud, nous avons choisi de prendre toutes les décisions ensemble, de faire la plupart des manœuvres de concert pour répartir au mieux les efforts et la difficulté. L’idée est d'être vraiment le plus performant possible et, pour ça, tirer au maximum le bénéfice d'être deux, donc vraiment être le plus souvent ensemble, de la ligne de départ jusqu'à la ligne d'arrivée en Martinique.

Quelle route avez-vous envisagé de prendre ?

Il y a des routes obligatoires avec tes points de passage important, notamment tout ce qui est dispositif de séparation de trafic où on n'a pas le droit de passer, surtout en début de course. On a une idée assez claire du parcours et on sait à peu près quelles sont les tendances… L'idée de toute façon, c'est d'aller chercher le vent ! Maintenant, il n'y a pas que le vent comme paramètre à surveiller, il y a l'état de la mer et puis la surveillance des concurrents… Il n'est pas question d'aller faire son truc tout seul de son côté et de ne pas prendre en compte la stratégie des autres concurrents ! C'est toute la joie de la course à la voile : trouver le meilleur équilibre entre la bonne route, les meilleures conditions par rapport au bateau et par rapport à nous, à notre état de fatigue, et par rapport aux autres concurrents.

Coté sommeil et nourriture qu'avez-vous prévu ?

Sommeil: se reposer ou en tout cas se forcer à se reposer le plus souvent que l'on pourra, sans oublier que l'important c'est la marche du bateau. Nourriture : bien s'alimenter, bien s’hydrater et trouver le temps de faire attention aux bonhommes à bord parce qu’on veut être performant ! Il va falloir donner le maximum physiquement. Autant l'état du bateau est un élément important à prendre en compte autant notre état sur le bateau, aussi.

Qu'est-ce qu'il y a au menu ?

Plein de petites choses qui nous font plaisir et ça c'est notre petit secret. Sinon nous avons principalement des repas lyophilisés parce que ça reste pratique et rapide. On n'est pas là pour réinventer la course au large ! On fait un peu comme tout le monde même si on n'oublie pas, quand même, que manger reste un des plaisirs à bord !

Arnaud Boissières et toi vous vous connaissez bien maintenant. Vous vous supportez facilement ?

On s'est toujours supportés ! Le courant passe bien c'est vraiment une belle histoire. Après, je profite aussi vraiment de son expérience, il connaît parfaitement bien son bateau et on va profiter de ces trois semaines de course pour tirer le maximum d'expérience et apprendre à bien faire marcher ce bateau pour la suite de l'aventure.

Ça vous change du Class40…

C'est vrai que mes dernières courses se sont faites sur Class40. C’était logique pour moi, en termes d’évolution, de passer sur un plus gros bateau pour viser des projets qui m’amèneront un peu plus loin que juste des « Route du Rhum ». Je veux m'inscrire dans le plan de développement de l'économie bleue et donc passer sur un bateau plus rapide et plus performant qu'un simple class 40.

Avec Eric Barray, vous êtes le seul afro-antillais de la course. Qu’en pensez-vous ?

Ce n'est pas une course pour rester entre Antillais ! On fait une course pour assurer sur un plateau international. C’est bien qu'on soit deux ; j'aurais aimé qu'on soit un peu plus nombreux pour montrer que ce sport et la course au large se développent aux Antilles. A nous de nous montrer comme des ambassadeurs et de susciter des vocations pour que demain on puisse être plus nombreux ! Mais voilà, on n'est pas là pour rester entre Antillais ! Éric Barray reste un concurrent comme tous les autres ! On est là pour se tirer la bourre.

Propos recueillis par FXG

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