Le patron d'Air Caraïbes face aux associations
Marc Rochet raconte la crise Covid dans l’aérien
Le directeur général d'Air Caraïbes Marc Rochet est venu, mardi dernier, rencontrer les associations antillaises de la région parisienne pour leur raconter comment la compagnie aérienne avait fait face à la crise sanitaire depuis 18 mois.
« Le ciel nous est tombé sur la tête le 17 mars 2020 avec l'annonce par le président de la République de la première phase de confinement… Personne ne s'y attendait, personne ne l'avait anticipé, personne ne l'avait préparé, ça ne faisait pas partie de nos scénarios de crise… » À ce moment-là, la santé financière du groupe Dubreuil et de ses deux compagnies sœurs French Bee et Air Caraïbes est excellente. 2019 a été la meilleure année du pôle aérien du groupe Dubreuil. Air Caraïbes accumule depuis des années des résultats positifs et French Bee qui n'existe que depuis 2016 a gagné de l'argent en 2019. « On est rentré dans la crise en très bonne santé financière avec des réserves et un actionnaire solide. On s'est tout de suite adapté, sans attendre pour prendre des mesures. » La compagnie met ses avions à l’arrêt, signe avec les syndicats des accords de performance, soit une baisse de salaire générale pour tous les salariés, jusqu’au président. L’entreprise a bénéficié des mesures offertes par le gouvernement : activité partielle, report des paiements de taxes, redevances et certaines charges sociales, mais « pas un sou de plus en aides publiques », a insisté le dirigeant de la compagnie. « Ça nous a obligé à être combattif et imaginatif. On a maintenu tous nos effectifs en CDI, on a fait du cargo sur l’Outre-mer pour amener de quoi alimenter l’économie des îles, on est allés chercher des masques en Chine… » Marc Rochet s'est battu contre la fermeture d'Orly mais surtout, Le programme d’achat des Airbus A-350 a été maintenu. « Ce qui nous a le plus usé, c'est indiscutablement les stop-and-go. Les trois premiers mois de crise ont été très durs, on y a laissé des plumes mais on était assez costauds pour encaisser ça. Il y a eu la reprise à l'été 2020, puis le deuxième confinement, la reprise pour Noël et encore un confinement. » Aujourd'hui avec l’arrivée du mutant omicron et le risque d’une nouvelle vague, la crainte de nouvelles restrictions aux voyages se profile. Depuis le 27 novembre, il faut à nouveau un test PCR pour aller de la Réunion à Paris. « Et dans l’autre sens, poursuit M. Rochet, il faut autre chose ! Tout ça, c’est peu lisible et ça ne facilite pas la vie de nos clients, ni de nos personnels même si on s’est clairement déclarés en faveur de la vaccination ! C’est le seul moyen de traverser la crise et le seul moyen de maintenir la possibilité de voyager tout en se protégeant. »
Impact modéré de la crise sociale
Les trois derniers mois ont marqué une reprise. Tous les avions ont été remis en vol. A la veille d’une nouvelle saison qui s’annonce pourtant incertaine, le groupe Dubreuil va réceptionner à Toulouse ce mois de décembre deux nouveaux A 350-1000, un pour Air Caraïbes, un pour French Bee (environ 150 millions de dollars US chacun). Les routes de la Réunion et Tahiti ont été rouvertes et French Bee se lance dans une nouvelle bataille sur les États-Unis avec l’ouverture d’une ligne pour Los Angeles et la bonne santé de la ligne Paris New-York. Air Caraïbes s’est beaucoup engagé sur la République Dominicaine et songe à revenir à Cuba et à Saint-Martin en direct depuis Paris. La situation sociale en Martinique et en Guadeloupe a « un impact modéré » sur la compagnie. Les taux de remplissage restent à 80 % et seuls deux vols ont dû être « régulés », c’est-à-dire supprimés. Par ailleurs, il n’y a pas encore beaucoup d’annulation sur les semaines ou les mois qui viennent : « Les gens attendent mais on ne voit pas encore d’effondrement de la demande. » Marc Rochet assure rester optimiste même si, précise-t-il, « on n’est pas aussi solide qu’en 2019 mais on a fondamentalement confiance dans notre réseau ultramarin. »
FXG
Les pipol de la soirée
Les artistes Firmine Richard de la Guadeloupe et Sylviane Cédia de la Guyane.
Gilles Delcroze, de l’association Tropicana, la Saint-Martinoise Géraldine Tell, de l’association Caribea folies international, et José Douglas, de l’association Marie-Galante.
Marie-Claire Roux, de l’association Solid’air Caraïbes, et Marc Rochet, directeur général d'Air Caraïbes et président de French Bee
Roger Mirre, président du Groupement interprofessionnel d'aide aux Antillo-Guyanais d'Île-de-France (Gunidom/IDF) et Honoré Carlesimo, président de l’Association Louis-Carlesimo qui apporte de l’aide aux enfants malades.
Juliette Jean-Baptiste, ex-présidente du Collectifdom, sœur du cinéaste et comédien Lucien Jean-Baptiste, l’actrice Firmine Richard et Marie-Claire Roux.
Krystel Leroy, attachée commerciale d’Air Caraïbes, et Thierry Moritz, responsable développement et coordination des ventes B2B chez French Bee.