La Fedom et la présidentielle
La Fedom prospecte les candidats à la présidentielle
A l’approche du scrutin présidentiel, la Fédération des entreprises d’Outre-mer (Fedom) a adressé à 39 candidats potentiels une lettre et un questionnaire visant à leur demander quelle est la place des entreprises et de l’économie dans l’avenir des Outre-mer. Ce questionnaire s’articule autour de cinq thématiques. La première tourne autour des préalables nécessaires au développement des économies ultramarines, la deuxième concerne la compétitivité, l’innovation et l’emploi, la troisième l’attractivité des territoires, la quatrième la production locale, les secteurs traditionnels et structurant et les filières de diversification. Enfin, la cinquième thématique concerne l’exportation et l’environnement régional. Il s’agit pour la Fedom de savoir quelle est la compréhension de ces enjeux de la part des candidats à l’Elysée et l’éventuel accompagnement qu’ils souhaitent apporter au tissu économique ultramarin.
Le dernier ministre de l’Outre-mer de Jacques Chirac, Hervé Mariton, qui a succédé il y a huit mois à Jean-Pierre Philibert à la tête de la Fedom, n’a eu pour le moment que quelques retours dont ceux de Valérie Pécresse (LR), de Marine Le Pen (RN) et du parti LREM (la majorité présidentielle a déjà son local de campagne rue du Rocher à Paris, mais pas encore de candidat déclaré). Il sait d’emblée que tous les candidats vont lui répondre qu’ils aiment les Outre-mer, qu’ils sont une chance pour la France, mais lui entend leur demander des preuves d’amour ! A partir des gages que les candidats voudront bien donner (ou pas) aux entrepreneurs d’Outre-mer, le président Mariton présentera ensuite ses propositions aux candidats. « Il y a pour nos entreprises des enjeux de fonds propres et la visibilité doit être au rendez-vous, explique l’ancien ministre. Il faut des mesures fortes et de la visibilité dans la durée, c’est-à-dire une combinaison de ce qui doit bouger et de ce qui doit être stable ! » Pour l’heure, la préférence de la Fedom s’orienterait vers une loi de programmation car même si l’expérience montre que le programme n’est pas toujours entièrement respecté, il inclut la notion d’étape avec ses phases de concertation, donc de visibilité. « La loi de programmation, complète Laurent Renouf, délégué général de la Fedom, permet d’éviter les stop-and-go au gré des lois de finance. Depuis la fameuse Lodeom de 2009, les gouvernements successifs ont eu tendance à faire de l’ajustement technique sans que ce soit prévisible ni débattu. » Ainsi le quinquennat Macron a été marqué par la révision des aides économiques qui si elle a pu améliorer certains dispositifs comme celui des zones franches, a aussi abouti à des pertes nettes comme avec la suppression de la TVA non perçue récupérable… La Fedom regrette l’absence de ligne claire et c’est cela qui au cœur de sa démarche auprès des candidats. « La bonne volonté des gouvernements est réelle, observe M. Mariton, mais au service de quelle stratégie ? » Ainsi, lors du dernier quinquennat, les contrats de convergence et de transformation issus du livre bleu outre-mer ont bien été signés (avec pompe) mais ils n’ont pas été réellement mis en œuvre. La crise Covid n’a certes pas aidé… C’est pourquoi la Fedom plaide auprès des candidats pour une vraie stratégie dans la durée du quinquennat, voire plus, à l’égard des entreprises ultramarines. « Il faut incruster l’idée, poursuit Hervé Mariton, que l’Outre-mer est non seulement un sujet important pour la présidentielle, mais surtout que le développement des entreprises dans les Outre-mer est un enjeu essentiel de la présidentielle et des législatives. » La part des dépenses publiques et de l’emploi public dans les territoires d’outre-mer ne plaide pas forcément en faveur des entreprises…
FXG