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Publié par fxg

Séminaire outre-mer à la maison des Océans

Les Outre-mer aux avant-postes

« L'Hexagone n'en est pas un. Aux quatre coins du globe, d'importantissimes confettis territoriaux décuplent la puissance française et la capacité du pays à influer sur le cours du monde. » C’est le point de vue éditorial que le magazine « Le Point » a choisi de défendre lors de l’événement intitulé « L’Outre-mer aux avant-postes », qu’il a organisé le 25 janvier à la maison de l’océan à Paris.

Cette journée de conférences et de débats centrée sur le rôle des outre-mer français a été ouverte par Sébastien Lecornu, à l’image des assises des Outre-mer organisées en décembre dernier par la rédaction de Ouest-France. Au programme, l’Indo-Pacifique, le climat, les RUP, l’aérien, le maritime, l’innovation, l’économie…

En ouverture, le ministre des Outre-mer a été sollicité pour dire ce que serait le programme ultramarin d’un nouveau quinquennat. « Sujet sensible », a-t-il répondu. Il a préféré faire le bilan du mandat qui s’achève. La « promesse de libération » grâce à l’innovation, d’une « stratégie pour lever les blocages », le tout lancé sous le ministère d’Annick Girardin, est ébranlé par la crise climatique, (le cyclone Irma) avant d’être terrassé par la crise Covid : « Saint-Georges de l’Oyapock, a rappelé M. Lecornu, est la commune française qui a connu le plus long confinement. » Pour finir, ce quinquennat qui avait démarré par cette promesse de libération s’est achevé « avec beaucoup de protection », doux euphémisme pour évoquer les mesures de confinement, de couvre-feu et d’état d’urgence sanitaire toujours en cours.

Evoquant le réchauffement climatique, le ministre estime que les Outre-mer courent les plus grands risques, mais offrent aussi les plus grandes opportunités. « Les Outre-mer, c’est beaucoup d’avance (il a cité le système swac de climatisation par les eaux marines profondes) et beaucoup de retard (les vieilles centrales électriques à fuel lourd), on doit avoir quelque chose de plus homogène dans les années à venir. » Sollicité sur le concept d’Outre-mer comme « eldorado », Sébastien Lecornu a confié que son plus grand regret était « d’avoir été ministre pendant la crise Covid ». Il a aussitôt enchainé sur ce qu’il aimerait faire : s’attaquer à la vie chère et à la « nécessaire réforme » de l’octroi de mer, au rafraîchissement de la défiscalisation… « C’est le moment de libérer les énergies, a-t-il répété, plus de liberté, plus de confiance. Il faudra re-convoquer Tocqueville dans la manière d’irriguer la vie politique, économique et sociale de nos outre-mer. »

Décentralisation et responsabilité

« Après le référendum néo-calédonien, doit-on « libérer » les outre-mer ? », c’était la dernière session de cette journée dédiée à l’Outre-mer français. Ferdinand Mélin-Soucramanien, professeur de droit public à l'université de Bordeaux et constitutionnaliste, a indiqué que la Nouvelle-Calédonie avait toujours eu un effet d’entraînement sur les autres outre-mer qui, a-t-il rappelé, sont assis sur des statuts obsolètes qui remontent à 1946, et qui a rappelé le vœu du président Chirac pour des statuts à la carte. Cela implique, a indiqué Martial Foucault, directeur du CEVIPOF, titulaire de la chaire Outre-mer à Sciences Po Paris, la responsabilité locale. Point de vue partagé par Sébastien Lecornu qui ajoute : « Qui décide ? Qui paie ? Et qui engueuler aux élections ? »

FXG

L’urgence climatique dès 2030

Virginie Duvat, professeure de géographie à la Rochelle-Université, autrice principale des 5e et 6e rapports d'évaluation du GIEC, Maïna Sage, députée de la Polynésie française, et Jean Jouzel, climatologue sont venus rappelés que le réchauffement climatique concernait en premier lieu les Outre-mer. Qu’il s’agisse de la hausse du niveau de la mer, du recul du trait de côte, des risques d’événements extrêmes, de la salinisation des sols, des cyclones… Le climatologue et la géographe ont expliqué en quoi nos territoires étaient particulièrement « climato-sensibles » parce que plus exposés, plus vulnérables que les territoires continentaux. En cause : la petite taille qui a pour conséquence l’affectation de la totalité de la surface ou du pourtour, l’insularité et la pression océanique qui en découle (attaque des mangroves et récifs coraliens, hausse des vagues de tempête…). A titre d’exemple, la professeure Duvat a indiqué que la zone de Pointe-à-Pitre, Jarry, Le Raizet, en Guadeloupe, située à moins de 80 centimètres d’altitude, connaîtra des périodes de submersion chronique dès 2030 pour atteindre jusqu’à 180 jours par an en 2060.

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