LA FME et l'élection présidentielle
La Fondation Mémoire de l’esclavage sonde les candidats à la présidentielle
La FME interroge les candidats à l’élection présidentielle sur la politique mémorielle relative à l’histoire de l’esclavage et de la traite négrière s’ils étaient élus. « Transmettre ce passé n’est pas une repentance, c’est une exigence, indiquait jeudi Jean-Marc Ayrault, président de la FME, une exigence qui doit guider tous les peuples au nom de la vérité́ historique, de la mémoire des victimes, et de la reconnaissance due à tous les combattants de la liberté́, de l’Egalité et de la fraternité́. ». L’ancien Premier ministre de François Hollande assure que sa mission est d’agir aux cotes des pouvoirs publics et avec eux pour diffuser la connaissance de ce passé commun à l’ensemble des Français, « pour leur faire partager l’histoire et les cultures des outre-mer, pour lutter en France contre toutes les injustices, le racisme et les discriminations hérités de cette histoire, et dans le monde contre toutes les formes contemporaines d’esclavage et de traite des êtres humains ».
La première question posée aux candidats porte sur les commémorations de l’abolition de l’esclavage et des victimes : « Envisagez-vous de présider ces cérémonies ? Vous engagez-vous à y assister chaque année ? À inviter toutes les collectivités locales à organiser des commémorations annuelles à cette occasion ? »
En avril 2018, Le président de la République sortant a annoncé la création d’un mémorial national dédié aux victimes de l’esclavage au Jardin des Tuileries avec la mention des 200 000 noms d’esclaves libérés. Les candidats sont invités à dire s’ils confirmeront ce projet.
La loi Taubira de 2001 dispose que « les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l’esclavage la place conséquente qu’ils méritent ». Les candidats sont invités à dire s’ils veilleront à l’application de cet article dans les programmes scolaires et en soutenant la recherche française sur l’esclavage, la traite, leurs abolitions et leurs héritages. Dans cet esprit, entendront-ils renforcer les moyens financiers et humains de la recherche ? De même feront-ils en sorte que tous les élèves français bénéficient d’un même enseignement sur l’histoire de l’esclavage ? Les candidats sont encore invités à dire s’ils sont pour la création d’un musée national de l’esclavage colonial et s’ils sont prêts à en faire un grand projet de leur quinquennat.
Les questions 7 et 8, réunies sous le thème « agir en France » sont à la fois plus politiques et sociétales. En effet, il s’agit pour les candidats de dire comment ils envisagent de répondre aux problèmes structurels que les habitants des Outre-mer rencontrent « sur les plans économique, social et écologique, dont certains renvoient à un imaginaire imprégné́ par la mémoire de l’esclavage, mais aussi à une transformation inachevée de la société́ et de l’économie coloniales ». L’autre consistant à la manière dont les candidats entendent faire de la lutte contre le racisme et les discriminations sur l’origine une priorité́ de leur action.
Enfin, les deux dernières questions relèvent de la mémoire mondiale de l’esclavage afin qu’elle soit mieux partagée et de la lutte contre l’esclavage moderne.
Dès lors que les candidats auront répondu, la FME communiquera leurs réponses ou leur absence de réponse.
FXG