Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par fxg

Ary Chalus au salon international de l'agriculture 2022

ITW Ary Chalus, président de Région

« J’ai parrainé la candidature de Macron, mais je ne suis pas satisfait du gouvernement »

C’est le grand retour de la Guadeloupe au Salon de l’Agriculture après cette crise sanitaire. Comment ça va ?

Je suis content de voir qu’après deux ans, on soit de retour au salon de l’agriculture de Paris avec nos agriculteurs, leurs produits et leurs savoir-faire guadeloupéens. Quand j’ai vu le monde qui était là le samedi de l’ouverture, j’avais toutes les raisons d’être satisfait. Ça démontre qu’il y avait un besoin et une attente.

La Région a pris soin d’accompagner les exposants…

Nous l’accompagnons la chambre d’agriculture depuis des années. Après la crise sanitaire et les intempéries que nous avons subies, nous avons voulu permettre à ces exposants d’être là. J’espère que l’an prochain, nous aurons encore plus d’exposants, plus de Guadeloupéens présents à Paris. Nous avons lancé la Green Start-up pour permettre à nos jeunes agriculteurs de démontrer leurs savoir-faire en matière de diversification agricole, mais aussi d’innovation avec la start-up Myditek qui amène le très haut-débit et le digital dans les champs. C’est une fierté pour nous aujourd’hui d’accompagner l’agriculture. Nous avons de grands projets comme l’agro-parc ou lizin centrale à Anse-Bertrand. Les travaux ont commencé et la Région finance les travaux à plus de 75 % pour permettre l’agrotransformation de nos productions.

C’est un salon de l’agriculture particulier, juste avant la présidentielle…

Tout le monde passe nous voir ! La Guadeloupe est une Région très importante et nous sommes courtisés par tous les candidats, mais nous ferons des contributions à tous les candidats qui se présenteront à la présidentielle en espérant que pour une fois un président prendra en compte les difficultés de l’Outre-mer car trop souvent, nous avons des promesses qui ne sont pas tenues et c’est encore une déception pour nous…

Vous avez soutenu le président Macron. Et aujourd’hui, avez-vous pris du recul ?

J’ai pris du recul par rapport au gouvernement. Macron, c’est le chef de l’État mais il y a un gouvernement et des ministres avec leurs délégations qui ont un travail à faire pour les Régions de France et notamment l’Outre-mer. Même si j’ai parrainé la candidature d’Emmanuel Macron, je ne suis pas satisfait du gouvernement et des ministres. Ce n’est pas normal qu’en cinq ans on n’ait pas vu en Guadeloupe Mme Maracineanu, la ministre des Sports, le ministre de l’Intérieur au vu les difficultés que nous avons eues, ni le ministre de l’Agriculture ! Le ministre de l’Outre-mer est venu parce qu’on a eu la crise et certaines choses, mais il y a des ministres qu’on n’a pas vus malgré les difficultés que nous rencontrons en Outre-mer. Et ça, c’est un manque de respect pour l’Outre-mer !

Aujourd’hui, la crise semble derrière nous et tous les élus se sont rassemblés pour réfléchir à un projet guadeloupéen et peut-être à une nouvelle collectivité ?

C’est vrai que là, c’est une très belle image que nous avons donnée aux Guadeloupéens avec tous ces élus autour de la table pour travailler ensemble pour la Guadeloupe, pour la jeunesse, pour l’agriculture, pour l’économie du pays. On oublie souvent qu’en 2019, la croissance était de 4%, le chômage avait baissé de 6 %...

Vous avez été député, aujourd’hui vous êtes président de Région. Préférez-vous être à Paris ou en Guadeloupe ?

Je préfère être en Guadeloupe ! Mon objectif, c’est la Guadeloupe, me donner pour les Guadeloupéens. La suite maintenant, c’est réfléchir à l’avenir, pourquoi pas la formation des jeunes, des futurs élus. On s’est rendu compte que les partis politiques ont détruit la Guadeloupe. Trop souvent, certains élus travaillent dans leurs intérêts plutôt que dans celui de la Guadeloupe. On ne peut pas plaire et satisfaire tout le monde. Moi, je suis retraité EDF, je vis bien. Mais si je peux apporter ma contribution et faire évoluer ma région, je me battrai et je me décarcasserai pour.

Vous avez toujours dit être le président des jeunes, mais les jeunes qui ne sont pas que des voyous vous ont fait passer un message en décembre dernier…

Pas pour moi ! Peut-être pour d’autres qui n’ont rien compris. Ce sont les jeunes qui m’ont poussé à entrer en politique et je n’oublierai jamais cela. Je n’ai jamais oublié les jeunes. C’est vrai qu’on ne pourra jamais faire pour tout le monde, mais je suis fier et satisfait de tout ce que j’ai fait pour beaucoup de jeunes guadeloupéens. Je rappelle que le plan action jeunesse a été lancé avant la crise… Nous continuerons à accompagner les jeunes porteurs de projet. Et je continuerai à le faire corps et âmes.

Quand le ministre des Outre-mer a parlé d’autonomie, comment l’avez-vous entendu finalement ?

Aucun élu n’a directement abordé ce sujet. Si demain, on doit parler d’évolution statutaire, c’est avec un projet guadeloupéen et ce sont les Guadeloupéens qui décideront quel avenir pour la Guadeloupe. Pour l’heure, ce qui est important pour nous, c’est de rattraper le temps perdu en matière d’économie, de travail, de formation, de sport aussi… Aux Jeux olympiques de Tokyo, l’Outre-mer a apporté plus de 13 % des médailles alors qu’on n’a pas d’infrastructures, pas d’aides convenables pour permettre à d’autres jeunes d’éclore. Nous ne sommes pas pris en compte convenablement ! Le jour où les Outre-mer arriveront à être solidaires, on nous respectera.

Savez-vous qui vous soutiendrez aux présidentielles ?

En toute sincérité, je ne sais pas encore. Je ne suis pas satisfait. La vision que j’avais en 2017 de l’action du gouvernement pour les Outre-mer et notamment pour la Guadeloupe a été déçue. Cette année, en fonction de ce qui va se passer, avec la guerre en Ukraine, ça laisse à réfléchir… On verra en temps utile quoi faire.

Propos recueillis par FXG

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article