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Publié par fxg

La délégation de Cap Nord à la déchetterie à plat de Saint-Ouen en février dernier

La délégation de Cap Nord à la déchetterie à plat de Saint-Ouen en février dernier

Cap nord explore à Paris le concept de déchetterie à plat

La déchetterie de Saint-Ouen, en bord de Seine au Nord de Paris, a reçu jeudi une importante délégation d’élus martiniquais de Cap Nord venus se pencher sur une innovation dans la gestion des déchets.

La déchetterie dite à plat de Saint-Ouen a été inaugurée en 2020 selon un concept totalement novateur. C’est cela que sont venus étudier Bruno Nestor Azérot, le président de Cap Nord et maire de Sainte-Marie, Frédéric Buval, vice-président de Cap Nord et maire de Trinité, Guy Drané, élu de Sainte-Marie, et encore Christian Palin, adjoint au maire de Trinité et cinquième vice-président du SMTVD.

Il y a treize déchetteries en Martinique, mais il en manque, particulièrement sur le territoire de Cap Nord. Celle qu’ils sont venus visiter à Saint-Ouen n’occupe qu’un espace d’à peine 500 mètres carrés avec quatre petits compacteurs pour les cartons, les bois, les ferrailles et les déchets non-incinérables (laine de verre, pvc, mirroir, déchets plâtrés) et trois « hulk » système automatique de mise en benne pour les déchets végétaux, pour ceux incinérables (caoutchouc, papiers peints, moquettes) et pour les gravats. « Il y a très peu de travaux à faire pour installer une déchetterie à plat, explique Christian Palin. En termes d'économie ça peut nous rapporter énormément et puis ça permet une meilleure couverture du territoire. » Les déchetteries traditionnelles avec leurs quais et leurs alvéoles en béton nécessitent plusieurs hectares, de nombreuses bennes pour la logistique des transferts et la mobilisation d’un personnel nombreux. Avec la déchetterie à plat, des espaces fonciers de 1000 à 1500 m² peuvent suffire puisqu’on peut installer dix compacteurs sur 500 mètres carrés. « C'est un concept qui selon nous pourrait être mieux adapté chez nous, assure Bruno Nestor Azérot, et qui répond à un besoin d’aménagement du territoire car tout le monde sait les difficultés que nous avons avec la gestion de nos déchets et le SMTVD qui est saturé. » Ainsi, le nord de la Martinique paraît tout désigné pour accueillir ce nouveau type d’équipement.

Tri, recyclage et économies

Car si le centre et le sud du pays sont assez bien équipés, au Nord, tout est centralisé au Robert, ce qui n’incite guère les habitants de Basse-Pointe, de Sainte-Marie ou de Saint-Pierre à trier leurs déchets et à les évacuer là où il faut. « Ce type de déchetterie, poursuit M. Palin, est très accessible au public, le risque d'accident est limité, et il n'y a pas d'envol de déchets grâce au compactage sur place. Et derrière, on a une très bonne valorisation. Avec ce genre de solution, on devrait parvenir à juguler nos problèmes de pollution et de gestion des déchets. » Ce qui séduit M. Buval, c’est que cela nécessite d’avoir une conception globale qui s’inscrit en amont et qui pour le coup favorise l’économie circulaire.

L’économie sur la construction des hauts de quai au regard des 45 à 50 000 euros d’investissement engendre une économie de l’ordre de 30% à 40% selon Nathalie Gillard, de la société Gillard qui fabrique les compacteurs et les « hulk ». Le compactage de la quasi-totalité́ des flux divise les frais de transport par 4 ou 5 et réduit ceux du stockage.

Un petit compacteur coûte environ 50 000 €, ce qui ramène le prix d’une déchetterie à plat à 500 000€ tandis qu'une déchetterie classique peut coûter jusqu’à 6 millions.

« Il est temps de réfléchir à développer ce type de déchetteries, indique M. Palin, et voir combien on peut en mettre. » Le SMTVD devrait d’ailleurs conduire une étude pour évaluer les gisements de déchets par rapport à la densité de la population et à la proximité.

Bruno Nestor Azerot et ses homologues de la Cacem et de l’Espace Sud, Luc Louison Clémente et André Lesueur, envisageraient une concertation plus vaste à l’échelle de la Martinique pour parvenir à un aménagement utile et global. « Nous allons pousser la réflexion, peut-être même faire un autre voyage d'étude avec mes collègues de la Cacem, de l'Espace sud et du SMTVD parce que nous avons un défi considérable à relever qui est celui de nettoyer la Martinique. La Martinique aujourd'hui est trop sale et nous sommes dans l'obligation d'aménager notre territoire avec ces déchetteries de proximité pour nos populations qui en ont besoin. »

Pour l’heure, la Martinique dispose déjà d’un « hulk » à Céron. La Guadeloupe doit s‘en faire livrer en avril, mais aucun territoire d’Outre-mer ne dispose encore de mini-compacteurs. La Martinique pourrait être pionnière. « J'ai envie de porter ce bébé-là, oui ! », conclut M. Azérot.

FXG

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